Il est maintenant bien établi que dans les pays occidentaux surviennent des cas d’hépatite E autochtones. La contamination est zoonotique et/ou alimentaire (par consommation de charcuterie type figatelle) et le plus souvent asymptomatique en dehors de tout contexte de maladie sous-jacente (hépatopathie chronique, immunodépression).
Le virus de l’hépatite E (VHE) n’est actuellement pas éliminé par les procédures d’inactivation des produits sanguins labiles et pose donc un réel problème de sécurité transfusionnelle, autour duquel une réflexion est actuellement en cours. Une équipe néerlandaise a testé 40 176 dons collectés de 2011 à 2012 à la recherche d’une virémie VHE positive, et 5 239 donneurs volontaires, répartis sur l’ensemble du territoire, afin de déterminer la séroprévalence du virus dans cette population.
Une séroprévalence variable mais toujours préoccupante
Parmi les 40 176 dons, 13 se sont avérés virémiques, 9 des donneurs étant en phase d’infection très précoce, donc séronégative. Cinq de ces donneurs ont ensuite présenté une séroconversion au cours de leur suivi.
Le dépistage des IgG HEV chez les 5 239 autres donneurs a montré une séroprévalence de 26,7 %, variable selon les régions (30 % dans le Sud-Est, 23 % dans le Nord-Ouest), sans que cette disparité ne soit corrélée avec le niveau d’urbanisation, ni avec la densité d’élevage de porcs). La séroprévalence s’élevait en revanche de 1,05 % par an après l’âge de 30 ans, avec une prédominance masculine.
Parmi les 1 401 donneurs séropositifs pour le VHE, 49 (3,5 %) présentaient également des IgM dont 4 étaient virémiques.
Sur un total de 17 donneurs virémiques, les charges virales allaient de la limite de la détection à plus de 100 000 UI/mL de sang. Toutes les souches étaient de génotype 3 et proches génétiquement des souches autochtones et des souches porcines.
Ces données sont à mettre en regard de la séroprévalence retrouvée chez des donneurs de sang en Angleterre (16 %) et dans le sud de la France (53 %). Elles suggèrent qu’un don virémique est effectué chaque jour aux Pays Bas, une menace pour les patients immunodéprimés auxquels ces dons s’adressent.
Les souches de génotype 3, identifiées à partir de cas autochtones survenus dans les pays non endémiques pour le VHE sont proches sur le plan génétique des souches d’origine porcine isolées dans la même région géographique que les souches humaines.
Des formes chroniques chez des patients immunodéprimés
Des formes chroniques d’infection par le virus de l’hépatite E – définies par la persistance de la détection de l’ARN viral dans le sang ou les selles pendant plus de 6 mois – ont été décrites
Les cas ont été rapportés chez des patients présentant un déficit immunitaire.
Trois contextes d’immunodépression ont été identifiés :
- La transplantation : les patients concernés avaient bénéficié de greffe rénale, rein/pancréas ou hépatique. Les taux de lymphocytes totaux et des CD4 étaient plus bas chez les patients évoluant vers une hépatite chronique (moyenne des taux de CD4 en cas d’hépatite aiguë résolutive : 930 cellules/mm³, moyenne des taux de CD4 en cas de forme chronique : 220 cellules/mm³)
Une évolution vers la cirrhose s’est produite en 12 à 36 mois pour les premiers cas décrits. Il n’a pas été constaté de transmission du virus de l’hépatite E par le greffon à ce jour.
-Les pathologies hématologiques : les patients présentaient un lymphome, une leucémie à tricholeucocytes. Un cas de réactivation post greffe allogénique a été observé posant la question du compartiment de persistance du virus.
-L’infection par le Virus de l’Immunodéficience Humaine : trois cas d’infection chronique ont été rapportés.
Les facteurs d’évolution vers l’infection chronique par le VHE sont encore mal connus.
Dans les pays industrialisés, non endémiques pour le VHE, pour lesquels des cas autochtones d’hépatite E ont été diagnostiqués en dehors de tout séjour en zone d’endémie, le rôle potentiel des animaux domestiques comme réservoir de l’infection est suggéré par le fait que de nombreuses espèces animales sont sensibles à ce virus, en particulier les porcs.
La transmission parentérale du VHE a été rapportée au cours d’étude rétrospective chez des patients vivant en zone d’endémie et transfusés à partir de donneurs de sang asymptomatiques mais virémiques.
Dr Muriel Macé
Slot E et coll. : Silent hepatitis E virus infection in Dutch blood donors, 2011 to 2012.
Euro Surveill., 2013; 18(31). doi:pii: 20550.
JIM 2013
Le virus de l’hépatite E (VHE) n’est actuellement pas éliminé par les procédures d’inactivation des produits sanguins labiles et pose donc un réel problème de sécurité transfusionnelle, autour duquel une réflexion est actuellement en cours. Une équipe néerlandaise a testé 40 176 dons collectés de 2011 à 2012 à la recherche d’une virémie VHE positive, et 5 239 donneurs volontaires, répartis sur l’ensemble du territoire, afin de déterminer la séroprévalence du virus dans cette population.
Une séroprévalence variable mais toujours préoccupante
Parmi les 40 176 dons, 13 se sont avérés virémiques, 9 des donneurs étant en phase d’infection très précoce, donc séronégative. Cinq de ces donneurs ont ensuite présenté une séroconversion au cours de leur suivi.
Le dépistage des IgG HEV chez les 5 239 autres donneurs a montré une séroprévalence de 26,7 %, variable selon les régions (30 % dans le Sud-Est, 23 % dans le Nord-Ouest), sans que cette disparité ne soit corrélée avec le niveau d’urbanisation, ni avec la densité d’élevage de porcs). La séroprévalence s’élevait en revanche de 1,05 % par an après l’âge de 30 ans, avec une prédominance masculine.
Parmi les 1 401 donneurs séropositifs pour le VHE, 49 (3,5 %) présentaient également des IgM dont 4 étaient virémiques.
Sur un total de 17 donneurs virémiques, les charges virales allaient de la limite de la détection à plus de 100 000 UI/mL de sang. Toutes les souches étaient de génotype 3 et proches génétiquement des souches autochtones et des souches porcines.
Ces données sont à mettre en regard de la séroprévalence retrouvée chez des donneurs de sang en Angleterre (16 %) et dans le sud de la France (53 %). Elles suggèrent qu’un don virémique est effectué chaque jour aux Pays Bas, une menace pour les patients immunodéprimés auxquels ces dons s’adressent.
Les souches de génotype 3, identifiées à partir de cas autochtones survenus dans les pays non endémiques pour le VHE sont proches sur le plan génétique des souches d’origine porcine isolées dans la même région géographique que les souches humaines.
Des formes chroniques chez des patients immunodéprimés
Des formes chroniques d’infection par le virus de l’hépatite E – définies par la persistance de la détection de l’ARN viral dans le sang ou les selles pendant plus de 6 mois – ont été décrites
Les cas ont été rapportés chez des patients présentant un déficit immunitaire.
Trois contextes d’immunodépression ont été identifiés :
- La transplantation : les patients concernés avaient bénéficié de greffe rénale, rein/pancréas ou hépatique. Les taux de lymphocytes totaux et des CD4 étaient plus bas chez les patients évoluant vers une hépatite chronique (moyenne des taux de CD4 en cas d’hépatite aiguë résolutive : 930 cellules/mm³, moyenne des taux de CD4 en cas de forme chronique : 220 cellules/mm³)
Une évolution vers la cirrhose s’est produite en 12 à 36 mois pour les premiers cas décrits. Il n’a pas été constaté de transmission du virus de l’hépatite E par le greffon à ce jour.
-Les pathologies hématologiques : les patients présentaient un lymphome, une leucémie à tricholeucocytes. Un cas de réactivation post greffe allogénique a été observé posant la question du compartiment de persistance du virus.
-L’infection par le Virus de l’Immunodéficience Humaine : trois cas d’infection chronique ont été rapportés.
Les facteurs d’évolution vers l’infection chronique par le VHE sont encore mal connus.
Dans les pays industrialisés, non endémiques pour le VHE, pour lesquels des cas autochtones d’hépatite E ont été diagnostiqués en dehors de tout séjour en zone d’endémie, le rôle potentiel des animaux domestiques comme réservoir de l’infection est suggéré par le fait que de nombreuses espèces animales sont sensibles à ce virus, en particulier les porcs.
La transmission parentérale du VHE a été rapportée au cours d’étude rétrospective chez des patients vivant en zone d’endémie et transfusés à partir de donneurs de sang asymptomatiques mais virémiques.
Dr Muriel Macé
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Jeu 21 Nov 2024, 10:09 par kazran