L’hydrocortisone ne prévient pas la dysplasie broncho-pulmonaire du prématuré
Les corticoïdes fluorés sont efficaces pour traiter la dysplasie broncho-pulmonaire (DBP) du prématuré mais ils sont associés à une fréquence accrue de troubles neuro-développementaux à 2 ans. Ne peut-on pas utiliser à la place l’hormone des corticosurrénales, l’hydrocortisone ou cortisol ? La revue systématique de LW Doyle et coll. répond à cette question.
Une recherche électronique dans des bases de données (CENTRAL, MEDLINE), et manuelle dans des journaux médicaux et revues antérieures, a permis de retrouver 8 essais contrôlés randomisés, testant l’administration postnatale d’hydrocortisone, par voie orale ou IV.
Ces essais s’échelonnaient de 1972 à 2007. A l’exception du plus ancien, ils portaient sur des enfants de petit poids de naissance/ très prématurés, en général ventilés pour une maladie des membranes hyalines, et ils avaient pour premier objectif la prévention de la DBP (n=5) ou le traitement d’une hypotension artérielle (n=2).
Le traitement pouvait être considéré comme préventif dans tous les essais parce qu’il était toujours commencé avant J7. Dans 7 essais, la dose totale était comprise entre 5 et 15 mg/kg et était répartie sur 5 à 15 jours, correspondant à une dose physiologique ou de stress.
L’hydrocortisone n’a eu aucune influence sur la mortalité, le taux de DBP à 36 semaines de terme corrigé, le taux combiné de décès ou de DBP à 36 semaines, la proportion d’enfants sous oxygène à domicile, et le taux d’échec des extubations.
Au cours de l’hospitalisation initiale, les perforations digestives ont été plus fréquentes (1 cas pour 20 enfants traités) et la persistance du canal artériel plus rare, mais beaucoup d’enfants avaient reçu simultanément de l’indométhacine. Il n’y a eu aucun effet sur les autres complications de la grande prématurité : entérocolites ulcéro-nécrosantes, hémorragies intra-ventriculaires sévères, leucomalacies périventriculaires, infections et formes sévères de rétinopathie du prématuré,
Enfin l’administration d’hydrocortisone n’a pas modifié le taux de paralysies cérébrales et le taux combiné de décès ou de paralysies cérébrales.
Certains effets secondaires des corticoïdes, tels que l’hyperglycémie, l’hypertension artérielle et les hémorragies digestives, n’ont pas pu être évalués.
Au total, l’hydrocortisone semble inefficace à titre préventif, et elle entraîne des perforations digestives. Par comparaison, les corticoïdes fluorés utilisés précocement favorisent l’extubation, diminuent le taux de DBP et le besoin de corticothérapie curative, mais la dexaméthasone augmente la fréquence des paralysies cérébrales. En réalité, les doses d’hydrocortisone utilisées équivalent à de faibles doses de corticoïdes fluorés (5-15 mg/kg d’hydrocortisone ~ 0,2-0,6 mg/kg de dexaméthasone).
Aucun des 8 essais ne portant sur des bébés ventilés chroniques, avec une DBP constituée, il demeure intéressant de faire un essai avec de l’hydrocortisone débutée après J7 chez de grands prématurés à risque élevé de DBP, avec une dose d’environ 25 mg/kg répartie sur une dizaine de jours et un suivi prolongé.
Dr Jean-Marc Retbi
Doyle LW et coll. : Postnatal hydrocortisone for preventing or treating bronchopulmonary dysplasia in preterm infants : a systematic review. Neonatology 2010 ; 98 : 111-117
Les corticoïdes fluorés sont efficaces pour traiter la dysplasie broncho-pulmonaire (DBP) du prématuré mais ils sont associés à une fréquence accrue de troubles neuro-développementaux à 2 ans. Ne peut-on pas utiliser à la place l’hormone des corticosurrénales, l’hydrocortisone ou cortisol ? La revue systématique de LW Doyle et coll. répond à cette question.
Une recherche électronique dans des bases de données (CENTRAL, MEDLINE), et manuelle dans des journaux médicaux et revues antérieures, a permis de retrouver 8 essais contrôlés randomisés, testant l’administration postnatale d’hydrocortisone, par voie orale ou IV.
Ces essais s’échelonnaient de 1972 à 2007. A l’exception du plus ancien, ils portaient sur des enfants de petit poids de naissance/ très prématurés, en général ventilés pour une maladie des membranes hyalines, et ils avaient pour premier objectif la prévention de la DBP (n=5) ou le traitement d’une hypotension artérielle (n=2).
Le traitement pouvait être considéré comme préventif dans tous les essais parce qu’il était toujours commencé avant J7. Dans 7 essais, la dose totale était comprise entre 5 et 15 mg/kg et était répartie sur 5 à 15 jours, correspondant à une dose physiologique ou de stress.
L’hydrocortisone n’a eu aucune influence sur la mortalité, le taux de DBP à 36 semaines de terme corrigé, le taux combiné de décès ou de DBP à 36 semaines, la proportion d’enfants sous oxygène à domicile, et le taux d’échec des extubations.
Au cours de l’hospitalisation initiale, les perforations digestives ont été plus fréquentes (1 cas pour 20 enfants traités) et la persistance du canal artériel plus rare, mais beaucoup d’enfants avaient reçu simultanément de l’indométhacine. Il n’y a eu aucun effet sur les autres complications de la grande prématurité : entérocolites ulcéro-nécrosantes, hémorragies intra-ventriculaires sévères, leucomalacies périventriculaires, infections et formes sévères de rétinopathie du prématuré,
Enfin l’administration d’hydrocortisone n’a pas modifié le taux de paralysies cérébrales et le taux combiné de décès ou de paralysies cérébrales.
Certains effets secondaires des corticoïdes, tels que l’hyperglycémie, l’hypertension artérielle et les hémorragies digestives, n’ont pas pu être évalués.
Au total, l’hydrocortisone semble inefficace à titre préventif, et elle entraîne des perforations digestives. Par comparaison, les corticoïdes fluorés utilisés précocement favorisent l’extubation, diminuent le taux de DBP et le besoin de corticothérapie curative, mais la dexaméthasone augmente la fréquence des paralysies cérébrales. En réalité, les doses d’hydrocortisone utilisées équivalent à de faibles doses de corticoïdes fluorés (5-15 mg/kg d’hydrocortisone ~ 0,2-0,6 mg/kg de dexaméthasone).
Aucun des 8 essais ne portant sur des bébés ventilés chroniques, avec une DBP constituée, il demeure intéressant de faire un essai avec de l’hydrocortisone débutée après J7 chez de grands prématurés à risque élevé de DBP, avec une dose d’environ 25 mg/kg répartie sur une dizaine de jours et un suivi prolongé.
Dr Jean-Marc Retbi
Doyle LW et coll. : Postnatal hydrocortisone for preventing or treating bronchopulmonary dysplasia in preterm infants : a systematic review. Neonatology 2010 ; 98 : 111-117
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Jeu 21 Nov 2024, 10:09 par kazran