Les pharmaciens s'engagent à pratiquer les mêmes marges qui sont respectivement de 5% pour les produits hospitaliers et de 10% pour les produits ambulatoires. Les professionnels de la pharmacie étaient en conclave le week-end dernier à Rabat. En effet, ils ont tenu un congrès international de la pharmacie à l'initiative de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc.
La manifestation intervient sur fond d'une polémique suscitée quelques mois auparavant par un rapport parlementaire fracassant sur les prix des médicaments au Maroc. C'est la raison pour laquelle les organisateurs ont retenu comme thème pour cet événement : "La pharmacie à la croisée des chemins".
«Notre congrès s'est fixé comme objectif de démontrer aux leaders d'opinions (médias, politiques, experts…) et au grand public le rôle joué par le pharmacien dans la dispensation du médicament, mais aussi ses missions de santé publique.
Spécialiste du médicament et de son bon usage, le pharmacien est un professionnel de santé à part entière.
C'est un acteur essentiel dans le maintien de la santé publique et individuelle», affirme Kamal Belhaj Soulami, président de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM). Officinaux, médecins, parlementaires, responsables ministériels ont pris part aux différentes activités programmées. Le but étant de mener des réflexions approfondies sur les mesures à adopter pour une revalorisation de la place que la profession tient au sein du système de santé au Maroc.
Dans ce sens, le congrès était une opportunité pour rendre publiques un certain nombre de propositions concernant notamment les prix des médicaments.
Les pharmaciens ont décidé ainsi de fixer une marge qualifiée de «symbolique» aux médicaments anticancéreux, antiviraux et autres produits indiqués en cas de pathologies chroniques.
«Ces maladies graves et chroniques constituent une véritable menace pour notre système de santé et son équilibre. Notre décision dans ce sens s'inscrit dans notre volonté de faciliter l'accès au progrès thérapeutique à la population qui en souffre», ajoute Kamal Belhaj.
Concrètement, les professionnels du secteur s'engagent à pratiquer les mêmes marges retenues par les hôpitaux qui sont respectivement de 5% pour les produits hospitaliers et de 10% pour les produits ambulatoires.
Cette démarche constitue pour les dirigeants de la Fédération des syndicats des pharmaciens un pas important vers une meilleure reconnaissance des pathologies de longue durée dont les traitements sont excessivement chers. Cependant, cette décision semble être tributaire de l'avenir de la pharmacie de la CNOPS (Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale).
CNOPS non gratta ?
En effet, la présence de la pharmacie de la CNOPS est pour la Fédération des syndicats des pharmaciens «illégale». Ces derniers parlent d'une nécessité morale, légale et politique de fermer la "pharmacie'' de la CNOPS.
«Les lois sont claires concernant les structures habilitées à commercialiser les médicaments au profit des citoyens. De même, il est aberrant de demander à des personnes habitant des villes comme Oujda ou Dakhla de faire le déplacement à Rabat pour recevoir les médicaments, sachant qu'il s'agit le plus souvent de patients gravement malades», martèle le président de la FNSPM. Les officines proposent comme alternative de mettre à la disposition de leurs clients les médicaments en question sur la base d'un mécanisme de tiers payant. Ce mécanisme consiste pour le patient à ne pas faire l'avance des sommes laissées à la charge de la sécurité sociale. Le pharmacien est, quant à lui, remboursé directement par l'assurance-maladie. Par ailleurs, le congrès a été l'occasion pour débattre de plusieurs thématiques notamment la formation continue des professionnels du domaine, les enjeux de la profession, l'assurance-maladie obligatoire, les aspects économiques de l'accès aux médicaments…. Pour conjuguer tous les efforts dans ces différents domaines de tous les acteurs du secteur, la FNSPM a lancé un appel aux différents syndicats et associations du médicament de se regrouper dans le cadre de la Confédération des syndicats et des associations du médicament (CSAM). «Notre souhait est de créer un cadre unique, organiser le débat entre les différentes composantes de la profession et constituer, par là même occasion, une force de réflexions, de propositions et de conjugaison d'efforts au service de la santé et du développement», poursuit Belhaj.
Générique…non merci
L'utilisation des médicaments génériques a également été au centre des débats. Selon des pharmaciens, le recours à cette catégorie de médicaments demeure très limité. Et pour cause : de nombreux médecins prescrivent toujours des ''médicaments princeps'' à leurs patients. Ces derniers sont également réticents à l'idée d'acheter des génériques. «Je peux vous assurer que la majorité des Marocains n'ont pas encore saisi la différence entre un générique et un princeps. Pis encore, certains croient que les génériques sont des médicaments nocifs ou contrefaits. A plusieurs reprises, de nombreux clients ont refusé d'acheter des génériques. Pourtant, ces médicaments ont la même efficacité que les princeps avec un coût moindre», explique un pharmacien casablancais. Il faut dire que les pharmaciens ne peuvent pas proposer un générique à la place d'un médicament prescrit par le médecin dans l'ordonnance. La loi interdit, en effet, au professionnel de la pharmacie une telle action.
C'est pour cette raison que les pharmaciens revendiquent également un droit de substitution. «Si le ministère de la Santé veut réellement encourager l'utilisation des génériques, il faut prévoir des politiques en bonne et due forme. Le pharmacien ne peut pas proposer à son client un médicament dont le prix est deux ou trois fois inférieur à celui contenu dans l'ordonnance. Le droit de substitution est aujourd'hui une nécessité», affirme un professionnel. Les pharmaciens espèrent qu'un débat sera ouvert avec les départements ministériels concernés pour trouver des réponses à toutes les questions qui restent en suspens principalement celle de la TVA et des génériques. Ces médicaments, qui donnent toujours peu de confiance aux patients. Pourtant, les gages de confiance ne manquent pas notamment par les grandes multinationales de l'industrie pharmaceutique. Celles-ci n'hésitent pas à soumettre chaque générique mis sur le marché à des analyses draconiennes pour y déceler des défauts. Jusqu'à la date d'aujourd'hui, elles n'ont que très peu réussi dans cette action.
Fédération nationale
La Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM), dont le siège social est à Rabat, est un organisme professionnel regroupant syndicats régionaux de pharmaciens d'officines qui encadrent les praticiens. Ayant fixé notamment pour objectifs de promouvoir l'image de marque du pharmacien et mettre en place une stratégie nationale de communication à l'échelle nationale et de participer à la formation continue des pharmaciens, la fédération met en œuvre à cette fin plusieurs moyens d'action dont les congrès, les séminaires et les journées d'études ou réflexions. Elle s'est également fixée comme mission la sensibilisation des médias aux questions et problèmes concernant les pharmaciens et la pharmacie au Maroc.
Princeps et génériques
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'introduction des médicaments génériques au Maroc ne date pas d'aujourd'hui, mais elle remonte plutôt aux années 70 du siècle dernier. Selon des données qui datent de 2008, la croissance annuelle de la consommation de ces médicaments au Maroc avoisine les 15%. Cependant, aucune étude n'a été effectuée, selon nos informations, pour comprendre le comportement du consommateur marocain envers les génériques.
Dans les pays industrialisés, ces médicaments sont largement utilisés. En France à titre d'exemple, une étude de l'IFOP (l'Institut français d'opinion publique) montre que 80% des Français font confiance aux génériques qui offrent plusieurs avantages. Il sont notamment très abordables et efficaces. Sur ce plan, il convient de préciser que le médicament générique est une copie certifiée conforme d'un médicament (princeps) déjà existant. Ils sont produits après expiration ou en l'absence d'un brevet. Il faut également préciser que le taux de remboursement pour certains organismes au Maroc est calculé sur la base des prix des génériques.
Repères
Les principales recommandations attendues du congrès...
Par Mohamed Badrane
La manifestation intervient sur fond d'une polémique suscitée quelques mois auparavant par un rapport parlementaire fracassant sur les prix des médicaments au Maroc. C'est la raison pour laquelle les organisateurs ont retenu comme thème pour cet événement : "La pharmacie à la croisée des chemins".
«Notre congrès s'est fixé comme objectif de démontrer aux leaders d'opinions (médias, politiques, experts…) et au grand public le rôle joué par le pharmacien dans la dispensation du médicament, mais aussi ses missions de santé publique.
Spécialiste du médicament et de son bon usage, le pharmacien est un professionnel de santé à part entière.
C'est un acteur essentiel dans le maintien de la santé publique et individuelle», affirme Kamal Belhaj Soulami, président de la Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM). Officinaux, médecins, parlementaires, responsables ministériels ont pris part aux différentes activités programmées. Le but étant de mener des réflexions approfondies sur les mesures à adopter pour une revalorisation de la place que la profession tient au sein du système de santé au Maroc.
Dans ce sens, le congrès était une opportunité pour rendre publiques un certain nombre de propositions concernant notamment les prix des médicaments.
Les pharmaciens ont décidé ainsi de fixer une marge qualifiée de «symbolique» aux médicaments anticancéreux, antiviraux et autres produits indiqués en cas de pathologies chroniques.
«Ces maladies graves et chroniques constituent une véritable menace pour notre système de santé et son équilibre. Notre décision dans ce sens s'inscrit dans notre volonté de faciliter l'accès au progrès thérapeutique à la population qui en souffre», ajoute Kamal Belhaj.
Concrètement, les professionnels du secteur s'engagent à pratiquer les mêmes marges retenues par les hôpitaux qui sont respectivement de 5% pour les produits hospitaliers et de 10% pour les produits ambulatoires.
Cette démarche constitue pour les dirigeants de la Fédération des syndicats des pharmaciens un pas important vers une meilleure reconnaissance des pathologies de longue durée dont les traitements sont excessivement chers. Cependant, cette décision semble être tributaire de l'avenir de la pharmacie de la CNOPS (Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale).
CNOPS non gratta ?
En effet, la présence de la pharmacie de la CNOPS est pour la Fédération des syndicats des pharmaciens «illégale». Ces derniers parlent d'une nécessité morale, légale et politique de fermer la "pharmacie'' de la CNOPS.
«Les lois sont claires concernant les structures habilitées à commercialiser les médicaments au profit des citoyens. De même, il est aberrant de demander à des personnes habitant des villes comme Oujda ou Dakhla de faire le déplacement à Rabat pour recevoir les médicaments, sachant qu'il s'agit le plus souvent de patients gravement malades», martèle le président de la FNSPM. Les officines proposent comme alternative de mettre à la disposition de leurs clients les médicaments en question sur la base d'un mécanisme de tiers payant. Ce mécanisme consiste pour le patient à ne pas faire l'avance des sommes laissées à la charge de la sécurité sociale. Le pharmacien est, quant à lui, remboursé directement par l'assurance-maladie. Par ailleurs, le congrès a été l'occasion pour débattre de plusieurs thématiques notamment la formation continue des professionnels du domaine, les enjeux de la profession, l'assurance-maladie obligatoire, les aspects économiques de l'accès aux médicaments…. Pour conjuguer tous les efforts dans ces différents domaines de tous les acteurs du secteur, la FNSPM a lancé un appel aux différents syndicats et associations du médicament de se regrouper dans le cadre de la Confédération des syndicats et des associations du médicament (CSAM). «Notre souhait est de créer un cadre unique, organiser le débat entre les différentes composantes de la profession et constituer, par là même occasion, une force de réflexions, de propositions et de conjugaison d'efforts au service de la santé et du développement», poursuit Belhaj.
Générique…non merci
L'utilisation des médicaments génériques a également été au centre des débats. Selon des pharmaciens, le recours à cette catégorie de médicaments demeure très limité. Et pour cause : de nombreux médecins prescrivent toujours des ''médicaments princeps'' à leurs patients. Ces derniers sont également réticents à l'idée d'acheter des génériques. «Je peux vous assurer que la majorité des Marocains n'ont pas encore saisi la différence entre un générique et un princeps. Pis encore, certains croient que les génériques sont des médicaments nocifs ou contrefaits. A plusieurs reprises, de nombreux clients ont refusé d'acheter des génériques. Pourtant, ces médicaments ont la même efficacité que les princeps avec un coût moindre», explique un pharmacien casablancais. Il faut dire que les pharmaciens ne peuvent pas proposer un générique à la place d'un médicament prescrit par le médecin dans l'ordonnance. La loi interdit, en effet, au professionnel de la pharmacie une telle action.
C'est pour cette raison que les pharmaciens revendiquent également un droit de substitution. «Si le ministère de la Santé veut réellement encourager l'utilisation des génériques, il faut prévoir des politiques en bonne et due forme. Le pharmacien ne peut pas proposer à son client un médicament dont le prix est deux ou trois fois inférieur à celui contenu dans l'ordonnance. Le droit de substitution est aujourd'hui une nécessité», affirme un professionnel. Les pharmaciens espèrent qu'un débat sera ouvert avec les départements ministériels concernés pour trouver des réponses à toutes les questions qui restent en suspens principalement celle de la TVA et des génériques. Ces médicaments, qui donnent toujours peu de confiance aux patients. Pourtant, les gages de confiance ne manquent pas notamment par les grandes multinationales de l'industrie pharmaceutique. Celles-ci n'hésitent pas à soumettre chaque générique mis sur le marché à des analyses draconiennes pour y déceler des défauts. Jusqu'à la date d'aujourd'hui, elles n'ont que très peu réussi dans cette action.
Fédération nationale
La Fédération nationale des syndicats des pharmaciens du Maroc (FNSPM), dont le siège social est à Rabat, est un organisme professionnel regroupant syndicats régionaux de pharmaciens d'officines qui encadrent les praticiens. Ayant fixé notamment pour objectifs de promouvoir l'image de marque du pharmacien et mettre en place une stratégie nationale de communication à l'échelle nationale et de participer à la formation continue des pharmaciens, la fédération met en œuvre à cette fin plusieurs moyens d'action dont les congrès, les séminaires et les journées d'études ou réflexions. Elle s'est également fixée comme mission la sensibilisation des médias aux questions et problèmes concernant les pharmaciens et la pharmacie au Maroc.
Princeps et génériques
Contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'introduction des médicaments génériques au Maroc ne date pas d'aujourd'hui, mais elle remonte plutôt aux années 70 du siècle dernier. Selon des données qui datent de 2008, la croissance annuelle de la consommation de ces médicaments au Maroc avoisine les 15%. Cependant, aucune étude n'a été effectuée, selon nos informations, pour comprendre le comportement du consommateur marocain envers les génériques.
Dans les pays industrialisés, ces médicaments sont largement utilisés. En France à titre d'exemple, une étude de l'IFOP (l'Institut français d'opinion publique) montre que 80% des Français font confiance aux génériques qui offrent plusieurs avantages. Il sont notamment très abordables et efficaces. Sur ce plan, il convient de préciser que le médicament générique est une copie certifiée conforme d'un médicament (princeps) déjà existant. Ils sont produits après expiration ou en l'absence d'un brevet. Il faut également préciser que le taux de remboursement pour certains organismes au Maroc est calculé sur la base des prix des génériques.
Repères
Les principales recommandations attendues du congrès...
- Suppression de la TVA sur les médicaments.
- Renforcement du rôle du pharmacien dans la prise en charge notamment des malades cancéreux en garantissant un prix accessible et une distribution légale de proximité.
- Fermeture de la «pharmacie» de la CNOPS.
- Instauration du droit de substitution corrélée à l'encouragement du pharmacien pour une plus grande utilisation des génériques.
- Création de la Confédération des syndicats et des associations du médicament «CSAM».
- Instauration d'une formation continue obligatoire et l'exigence d'un acte pharmaceutique de qualité.
Par Mohamed Badrane
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