22/12/10
(JIM)
Dr Alain Cohen
Même s'il est difficile de départager le rôle des gènes de susceptibilité et celui de la culture familiale et sociale dans l'incidence d'une psychose (affective ou non affective) [1] sur la descendance d'un malade, on considère généralement que les enfants de parents psychotiques ont un risque plus élevé d'être affectés, à leur tour, par une problématique psychiatrique. Par exemple, le risque de schizophrénie est de 0,7 % à 1 % dans la population générale, mais d'environ 12 % quand l'un des parents est aussi schizophrène, et compris entre 35 % et 46 % lorsque les deux parents sont touchés par cette même maladie. Une étude finlandaise [2] a montré que les enfants de parents schizophrènes sont aussi plus vulnérables pour d'autres affections psychiatriques. Les enfants de personnes schizophrènes présentent des anomalies similaires, mais plus modérées, que celles rencontrées chez leurs parents : troubles de l'attention, de la mémoire, etc.
Dans cette perspective épidémiologique, une étude longitudinale menée aux États-Unis ne montre aucune différence significative dans le comportement des enfants de parents psychotiques (psychose affective ou non affective), quand ces enfants sont vus à l'âge de 4 ans. En revanche, des problèmes sont perçus à l'âge de 7 ans, comparativement à des enfants de parents non psychotiques. Et ces difficultés diffèrent selon le sexe : les garçons ont plutôt des troubles liés à l'introversion (timidité excessive, repli sur soi, anxiété, plaintes somatiques, dépression), mais les filles ont au contraire davantage de problèmes en prise sur l'entourage (manque de maîtrise des émotions, agressivité, tendances délinquantes). Loin de se résigner devant une fatalité génétique ou éducative, les auteurs voient là une incitation pour une meilleure prise en charge des familles concernées.
[1] Rappelons que, selon les conceptions actuelles, les psychoses se déclinent en « affectives » (dans le sillage de l'ancienne psychose maniaco-dépressive) et « non affectives » (schizophrénie et troubles apparentés). Mais cette vision (trop schématique ?) est contestée dans le modèle du « continuum des psychoses » (où l'on passerait par maints états intermédiaires d'une psychose à l'autre, depuis un pôle « affectif » ou dysthymique, correspondant à la maladie bipolaire, à un pôle « non affectif », la schizophrénie) et dans la classification de Wernicke-Kleist-Leonhard reconnaissant au moins 35 formes majeures de psychoses.
[2] Niemi LT et coll. Cumulative incidence of mental disorders among offspring of mothers with psychotic disorder : results from the Helsinki High-Risk Study. Br J Psychiatry 2004 ; 185 : 11-17.
Donatelli J L et coll. : Children of parents with affective and nonaffective Psychoses : a longitudinal study of behavior problems. Am J Psychiatry 2010 ; 167-11 : 1331-1338.
(JIM)
Dr Alain Cohen
Même s'il est difficile de départager le rôle des gènes de susceptibilité et celui de la culture familiale et sociale dans l'incidence d'une psychose (affective ou non affective) [1] sur la descendance d'un malade, on considère généralement que les enfants de parents psychotiques ont un risque plus élevé d'être affectés, à leur tour, par une problématique psychiatrique. Par exemple, le risque de schizophrénie est de 0,7 % à 1 % dans la population générale, mais d'environ 12 % quand l'un des parents est aussi schizophrène, et compris entre 35 % et 46 % lorsque les deux parents sont touchés par cette même maladie. Une étude finlandaise [2] a montré que les enfants de parents schizophrènes sont aussi plus vulnérables pour d'autres affections psychiatriques. Les enfants de personnes schizophrènes présentent des anomalies similaires, mais plus modérées, que celles rencontrées chez leurs parents : troubles de l'attention, de la mémoire, etc.
Dans cette perspective épidémiologique, une étude longitudinale menée aux États-Unis ne montre aucune différence significative dans le comportement des enfants de parents psychotiques (psychose affective ou non affective), quand ces enfants sont vus à l'âge de 4 ans. En revanche, des problèmes sont perçus à l'âge de 7 ans, comparativement à des enfants de parents non psychotiques. Et ces difficultés diffèrent selon le sexe : les garçons ont plutôt des troubles liés à l'introversion (timidité excessive, repli sur soi, anxiété, plaintes somatiques, dépression), mais les filles ont au contraire davantage de problèmes en prise sur l'entourage (manque de maîtrise des émotions, agressivité, tendances délinquantes). Loin de se résigner devant une fatalité génétique ou éducative, les auteurs voient là une incitation pour une meilleure prise en charge des familles concernées.
[1] Rappelons que, selon les conceptions actuelles, les psychoses se déclinent en « affectives » (dans le sillage de l'ancienne psychose maniaco-dépressive) et « non affectives » (schizophrénie et troubles apparentés). Mais cette vision (trop schématique ?) est contestée dans le modèle du « continuum des psychoses » (où l'on passerait par maints états intermédiaires d'une psychose à l'autre, depuis un pôle « affectif » ou dysthymique, correspondant à la maladie bipolaire, à un pôle « non affectif », la schizophrénie) et dans la classification de Wernicke-Kleist-Leonhard reconnaissant au moins 35 formes majeures de psychoses.
[2] Niemi LT et coll. Cumulative incidence of mental disorders among offspring of mothers with psychotic disorder : results from the Helsinki High-Risk Study. Br J Psychiatry 2004 ; 185 : 11-17.
Donatelli J L et coll. : Children of parents with affective and nonaffective Psychoses : a longitudinal study of behavior problems. Am J Psychiatry 2010 ; 167-11 : 1331-1338.
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Jeu 21 Nov 2024, 10:09 par kazran