À défaut de relever d'une étiologie précise, la schizophrénie semble impliquer divers facteurs de risque, en particulier l'exposition in utero à une maladie infectieuse comme la grippe : devenu depuis un phénomène emblématique sur ce thème, un pic de schizophrénie a suivi en effet l'épidémie de grippe asiatique ayant touché la Finlande en 1957.
D'abord placée au second trimestre du développement foetal, la phase de vulnérabilité maximale est située plutôt désormais au premier trimestre de la grossesse. Outre la grippe (à nouveau sous les feux de l'actualité), plusieurs maladies infectieuses furent tour à tour incriminées à ce propos : herpès, poliomyélite, rubéole, toxoplasmose, etc. Cette diversité suggère l'existence d'un dénominateur commun, peut-être la fièvre ou les cytokines impliquées dans les réactions inflammatoires.
Une nouvelle recherche menée sur la population finnoise (analyse rétrospective de 1947 à 1990), a examiné notamment l'incidence d'une pyélonéphrite maternelle, durant la grossesse, sur le risque de schizophrénie chez l'enfant, le reste de la fratrie étant pris comme groupe-témoin. Cette attention portée à la pyélonéphrite s'explique par la fréquence notable des infections urinaires au cours de la grossesse (concernant 1 à 2 % des femmes enceintes). Les auteurs observent une synergie entre l'exposition à une infection in utero et des antécédents familiaux de psychose : environ 40 % des sujets atteints de schizophrénie se révèlent avoir eu simultanément une exposition à une infection durant leur vie intra-utérine et des antécédents familiaux de psychose. Cette publication est la première à démontrer, pour la schizophrénie, une telle potentialisation réciproque entre une infection in utero et une vulnérabilité génétique. Gageons que ce ne sera pas la dernière étude à illustrer cette synergie croisée : désigné sous l'appellation « G x E » (interaction gène-environnement), ce paradigme connaît en effet une importance croissante en épidémiologie.
Clarke MC et coll. : Evidence for an interaction between familial liability and prenatal exposure to infection in the causation of schizophrenia. Am J Psychiatry 2009 ; 166-9 : 1025-1030
D'abord placée au second trimestre du développement foetal, la phase de vulnérabilité maximale est située plutôt désormais au premier trimestre de la grossesse. Outre la grippe (à nouveau sous les feux de l'actualité), plusieurs maladies infectieuses furent tour à tour incriminées à ce propos : herpès, poliomyélite, rubéole, toxoplasmose, etc. Cette diversité suggère l'existence d'un dénominateur commun, peut-être la fièvre ou les cytokines impliquées dans les réactions inflammatoires.
Une nouvelle recherche menée sur la population finnoise (analyse rétrospective de 1947 à 1990), a examiné notamment l'incidence d'une pyélonéphrite maternelle, durant la grossesse, sur le risque de schizophrénie chez l'enfant, le reste de la fratrie étant pris comme groupe-témoin. Cette attention portée à la pyélonéphrite s'explique par la fréquence notable des infections urinaires au cours de la grossesse (concernant 1 à 2 % des femmes enceintes). Les auteurs observent une synergie entre l'exposition à une infection in utero et des antécédents familiaux de psychose : environ 40 % des sujets atteints de schizophrénie se révèlent avoir eu simultanément une exposition à une infection durant leur vie intra-utérine et des antécédents familiaux de psychose. Cette publication est la première à démontrer, pour la schizophrénie, une telle potentialisation réciproque entre une infection in utero et une vulnérabilité génétique. Gageons que ce ne sera pas la dernière étude à illustrer cette synergie croisée : désigné sous l'appellation « G x E » (interaction gène-environnement), ce paradigme connaît en effet une importance croissante en épidémiologie.
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