Un muscle artificiel pour les paupières après une paralysie faciale
Une équipe américaine vient de tester avec succès, sur le cadavre, un muscle artificiel qui permettrait de recréer un clignement de paupière, quasi naturel, en cas de paralysie faciale.
POUR DES PATIENTS atteints de paralysie faciale, la possibilité de retrouver un clignement de paupière approche à grands pas. C’est ce que présage le travail d’une équipe de chirurgiens californiens, grâce à l’utilisation d’un muscle artificiel activé par un micromoteur électrique. Le déclenchement du moteur est réalisé par l’orbiculaire de la paupière de l’œil indemne. Les travaux préliminaires publiés par Craig W. Senders et coll. (Sacramento) dans « Archives of Facial Plastic Surgery » ont été réalisés sur 6 cadavres.
Cette technique combinant des polymères de silicone et du courant électrique pourra être utilisée à terme sur d’autres muscles déficients. Les auteurs évoquent ceux impliqués dans le sourire, toujours en cas de paralysie faciale, ou dans le contrôle vésical.
L’idée de départ des chirurgiens était de créer un protocole d’implantation d’un dispositif nommé EPAM (pour muscle artificiel en polymère électroactif). L’objectif était de faire réapparaître les clignements de paupières sur le long terme. Clignements dont on connaît l’importance sur la trophicité de la cornée, mais aussi sur l’esthétique du visage. Pour y parvenir, l’équipe a réalisé, à partir d’un fascia, une bride dans la paupière. Cette bride, fixée par de petites vis en titane sur l’orbite, est mise en jeu par le muscle artificiel et réalise le clignement. EPAM et micromoteur sont dissimulés dans la fosse temporale homolatérale.
La difficulté, expliquent Craig W. Senders et coll., a porté sur la détermination des forces à appliquer sur la bride pour clore la paupière. En fait, le réglage de la puissance. L’avantage en travaillant sur la paupière était de se trouver à l’intérieur des aptitudes du muscle artificiel. Des premières expérimentations avaient été rendues difficiles parce que réalisées sur des sujets décédés de longue date. L’utilisation de cadavres « frais » a modifié la donne.
Les muscles artificiels à trois couches sont développés depuis les années 1990. Il s’agit d’un élément en silicone ou en acrylique souple dont les couches sont recouvertes de graisse carbonée. Lorsqu’un courant électrique est appliqué, les attractions électrostatiques créent une rétraction des couches externes avec contraction de la couche centrale, plus souple. Le muscle se contracte à la fin de l’excitation électrique, la bride se détend, le clignement survient. Lors de la stimulation électrique, un mouvement inverse est créé, la paupière se relève.
Le grand intérêt de ce système est sa commande par l’orbiculaire de la paupière controlatérale. Ainsi les deux yeux clignent de concert, grâce à un stimulus naturel.
Cette technologie demande à être encore perfectionnée à la fois sur l’animal et des cadavres. Mais les chirurgiens montrent un bon espoir de passer sur le vivant dans les 5 années venir.
› Dr GUY BENZADON
« Arch Facial Surg », vol. 12, n° 1, pp. 30-36.
Quotimed.com, 18/01/2010
Une équipe américaine vient de tester avec succès, sur le cadavre, un muscle artificiel qui permettrait de recréer un clignement de paupière, quasi naturel, en cas de paralysie faciale.
POUR DES PATIENTS atteints de paralysie faciale, la possibilité de retrouver un clignement de paupière approche à grands pas. C’est ce que présage le travail d’une équipe de chirurgiens californiens, grâce à l’utilisation d’un muscle artificiel activé par un micromoteur électrique. Le déclenchement du moteur est réalisé par l’orbiculaire de la paupière de l’œil indemne. Les travaux préliminaires publiés par Craig W. Senders et coll. (Sacramento) dans « Archives of Facial Plastic Surgery » ont été réalisés sur 6 cadavres.
Cette technique combinant des polymères de silicone et du courant électrique pourra être utilisée à terme sur d’autres muscles déficients. Les auteurs évoquent ceux impliqués dans le sourire, toujours en cas de paralysie faciale, ou dans le contrôle vésical.
L’idée de départ des chirurgiens était de créer un protocole d’implantation d’un dispositif nommé EPAM (pour muscle artificiel en polymère électroactif). L’objectif était de faire réapparaître les clignements de paupières sur le long terme. Clignements dont on connaît l’importance sur la trophicité de la cornée, mais aussi sur l’esthétique du visage. Pour y parvenir, l’équipe a réalisé, à partir d’un fascia, une bride dans la paupière. Cette bride, fixée par de petites vis en titane sur l’orbite, est mise en jeu par le muscle artificiel et réalise le clignement. EPAM et micromoteur sont dissimulés dans la fosse temporale homolatérale.
La difficulté, expliquent Craig W. Senders et coll., a porté sur la détermination des forces à appliquer sur la bride pour clore la paupière. En fait, le réglage de la puissance. L’avantage en travaillant sur la paupière était de se trouver à l’intérieur des aptitudes du muscle artificiel. Des premières expérimentations avaient été rendues difficiles parce que réalisées sur des sujets décédés de longue date. L’utilisation de cadavres « frais » a modifié la donne.
Les muscles artificiels à trois couches sont développés depuis les années 1990. Il s’agit d’un élément en silicone ou en acrylique souple dont les couches sont recouvertes de graisse carbonée. Lorsqu’un courant électrique est appliqué, les attractions électrostatiques créent une rétraction des couches externes avec contraction de la couche centrale, plus souple. Le muscle se contracte à la fin de l’excitation électrique, la bride se détend, le clignement survient. Lors de la stimulation électrique, un mouvement inverse est créé, la paupière se relève.
Le grand intérêt de ce système est sa commande par l’orbiculaire de la paupière controlatérale. Ainsi les deux yeux clignent de concert, grâce à un stimulus naturel.
Cette technologie demande à être encore perfectionnée à la fois sur l’animal et des cadavres. Mais les chirurgiens montrent un bon espoir de passer sur le vivant dans les 5 années venir.
› Dr GUY BENZADON
« Arch Facial Surg », vol. 12, n° 1, pp. 30-36.
Quotimed.com, 18/01/2010
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