29 novembre 2013, par MATHIAN A. , ARNAUD L.&AMOURA Z.
La maladie affecte préférentiellement les femmes jeunes. Elle peut débuter aussi chez les enfants et les personnes âgées. Le sex-ratio est d’environ 9 femmes pour 1 homme [1]. En France en 2010, son incidence est évaluée à 3,3 nouveaux cas/an pour 100 000 habitants et sa prévalence à 47,1 personnes pour 100 000 habitant, donc inférieure au seuil de 1/2000 définissant les maladies rares [2]. Les formes familiales représentent 5 à 10 % des cas.
2 - DÉFINITION, PRÉSENTATION CLINIQUE ET DIAGNOSTIC
Le LES peut être considéré comme un syndrome caractérisé par la présence de manifestations cliniques protéiformes plus ou moins durables, diversement associées d’un patient à l’autre, et des anomalies biologiques multiples dominées par la présence d’anticorps dirigés contre les constituants du noyau cellulaire [3].
La principale difficulté à laquelle est confronté le praticien est de savoir évoquer le diagnostic de LES devant des manifestations cliniques ou biologiques car celles-ci sont nombreuses et polymorphes. Les tissus et les organes le plus souvent atteints sont la peau, les articulations, les reins, les séreuses, le système nerveux central et les cellules sanguines [4]. Chaque signe clinique peut être inaugural. Certaines manifestations vont avoir une forte valeur diagnostique (atteinte dermatologique), d’autres sont non spécifiques (fièvre, polyarthrite) mais leur présence concomitante justifiera la prescription d’examens complémentaires pour étayer le diagnostic. On oppose schématiquement des formes bénignes ambulatoires, principalement cutanéo-articulaires, et des formes viscérales plus graves qui nécessitent généralement un traitement par corticostéroïdes à fortes doses et un immunosuppresseur [4].
2.1 - LES MANIFESTATIONS DERMATOLOGIQUES (voir aussi chapitre Lupus érythémateux cutanés subaigus et chroniques)
Elles permettent bien souvent d’évoquer rapidement le diagnostic de lupus systémique. Elles peuvent être divisées en :
– manifestations dermatologiques spécifiques :
L’atteinte dermatologique spécifique est fréquente (80 %), variée et peut précéder l’atteinte des autres organes de plusieurs années [5]. L’histologie est évocatrice de lupus quand il existe une dermite d’interface constitué par un infiltrat lymphocytaire située entre le derme et l’épiderme, un épaississement de la membrane basale et une atteinte des kératinocytes basaux avec une atrophie dermique. L’analyse en immunofluorescence montre des dépôts d’Ig et de complément le long de la membrane basale. Ces lésions histologiques ne sont pas constantes et ont des caractéristiques variables selon le type d’atteinte.
Cliniquement on distingue :
Le lupus érythémateux aigu, présent chez 20-60% des patients, est caractérisé par un aspect érythémateux maculeux ou maculo-papuleux à bordures émiettées. Les lésions peuvent être œdémateuses, finement squameuses, avec des bulles ou des érosions. Il est rarement prurigineux. Il prédomine sur les zones photo-exposées, principalement le nez et les pommettes avec une topographie typique en vespertilio ou « loup de carnaval », mais aussi le décolleté, le dos des mains et les zones interarticulaires qui, à l’inverse, sont respectées dans la dermatomyosite. Les lésions buccales sont érosives. Elles touchent le palais, les gencives, les joues ou les lèvres. Les atteintes génitales sont très rares. Les lésions de lupus aigu évoluent en générale en parallèle d’une poussée systémique de la maladie et sont résolutives rapidement sans cicatrice ou parfois avec des zones de dépigmentation ou des télangiectasies.
Le lupus érythémateux subaigu, présent chez 10-20% des patients au cours de l’évolution, est caractérisé par des lésions annulaires à contours polycycliques et bordure squameuse. Le centre est hypopigmenté, parfois couvert de télangiectasies. Dans la forme psoriasiforme, les lésions sont papulo-squameuses ou pityriasiformes. Les 2 formes peuvent être associées. Les lésions prédominent sur la moitié supérieure du corps sur les régions photo-exposées et la cavité buccale, alors que le psoriasis est classiquement amélioré par l’exposition solaire. Le lupus subaigu est fortement associé à la présence d’anticorps anti-SSA, aux lupus induits par les médicaments et aux déficits héréditaires en fractions précoces du complément. Ces lésions régressent en laissant parfois une cicatrice avec des troubles pigmentaires et des télangiectasies.
Le lupus chronique regroupe le lupus discoïde, le lupus tumidus, le lupus à type d’engelures et la panniculite lupique. Le lupus discoïde, présent chez 10-20% des patients, réalise des plaques bien limitées qui associent trois lésions élémentaires : érythème, hyperkératose folliculaire (squames s’enfonçant en clou dans les orifices folliculaires) et atrophie cicatricielle définitive (dyspigmentation, atrophie cutanée et télangiectasies). Les lésions sont localisées sur les zones photo-exposées, souvent symétriques et multiples, en général sur le visage où elles touchent l’arête du nez, les pommettes et les oreilles. Les régions non exposées comme les sourcils, les paupières, le cuir chevelu et la cavité buccale sont parfois atteintes. Dans la cavité buccale, les lésions prennent un aspect lichénoïde. L’atteinte du cuir chevelu laisse des plaques d’alopécie cicatricielle définitives. L’atteinte peut être disséminée. Le lupus tumidus correspond à un ou plusieurs placards nettement saillants, arrondis ou ovalaires, de teinte rouge violacé, à bords nets comme « tracés au compas », de consistance œdémateuse, sans hyperkératose folliculaire visible à l’œil nu ni d’atrophie cicatricielle. Les atteintes prédominent au visage et au tronc. Le lupus à type d’engelure simule cliniquement des engelures, mais qui persistent au-delà de la saison froide et qui ont une histologie typique de lupus. Enfin, la panniculite lupique est une manifestation plus rare qui réalise initialement des lésions infiltrées à type de nodules ou de plaques de taille variable, et qui évoluent secondairement vers une lipo-atrophie résiduelle en cupule permettant un diagnostic rétrospectif. Elle se complique parfois d’ulcération ou de calcification. L’histologie ne montre pas de dermite d’interface mais une panniculite.
La maladie affecte préférentiellement les femmes jeunes. Elle peut débuter aussi chez les enfants et les personnes âgées. Le sex-ratio est d’environ 9 femmes pour 1 homme [1]. En France en 2010, son incidence est évaluée à 3,3 nouveaux cas/an pour 100 000 habitants et sa prévalence à 47,1 personnes pour 100 000 habitant, donc inférieure au seuil de 1/2000 définissant les maladies rares [2]. Les formes familiales représentent 5 à 10 % des cas.
2 - DÉFINITION, PRÉSENTATION CLINIQUE ET DIAGNOSTIC
Le LES peut être considéré comme un syndrome caractérisé par la présence de manifestations cliniques protéiformes plus ou moins durables, diversement associées d’un patient à l’autre, et des anomalies biologiques multiples dominées par la présence d’anticorps dirigés contre les constituants du noyau cellulaire [3].
La principale difficulté à laquelle est confronté le praticien est de savoir évoquer le diagnostic de LES devant des manifestations cliniques ou biologiques car celles-ci sont nombreuses et polymorphes. Les tissus et les organes le plus souvent atteints sont la peau, les articulations, les reins, les séreuses, le système nerveux central et les cellules sanguines [4]. Chaque signe clinique peut être inaugural. Certaines manifestations vont avoir une forte valeur diagnostique (atteinte dermatologique), d’autres sont non spécifiques (fièvre, polyarthrite) mais leur présence concomitante justifiera la prescription d’examens complémentaires pour étayer le diagnostic. On oppose schématiquement des formes bénignes ambulatoires, principalement cutanéo-articulaires, et des formes viscérales plus graves qui nécessitent généralement un traitement par corticostéroïdes à fortes doses et un immunosuppresseur [4].
2.1 - LES MANIFESTATIONS DERMATOLOGIQUES (voir aussi chapitre Lupus érythémateux cutanés subaigus et chroniques)
Elles permettent bien souvent d’évoquer rapidement le diagnostic de lupus systémique. Elles peuvent être divisées en :
– manifestations dermatologiques spécifiques :
L’atteinte dermatologique spécifique est fréquente (80 %), variée et peut précéder l’atteinte des autres organes de plusieurs années [5]. L’histologie est évocatrice de lupus quand il existe une dermite d’interface constitué par un infiltrat lymphocytaire située entre le derme et l’épiderme, un épaississement de la membrane basale et une atteinte des kératinocytes basaux avec une atrophie dermique. L’analyse en immunofluorescence montre des dépôts d’Ig et de complément le long de la membrane basale. Ces lésions histologiques ne sont pas constantes et ont des caractéristiques variables selon le type d’atteinte.
Cliniquement on distingue :
Le lupus érythémateux aigu, présent chez 20-60% des patients, est caractérisé par un aspect érythémateux maculeux ou maculo-papuleux à bordures émiettées. Les lésions peuvent être œdémateuses, finement squameuses, avec des bulles ou des érosions. Il est rarement prurigineux. Il prédomine sur les zones photo-exposées, principalement le nez et les pommettes avec une topographie typique en vespertilio ou « loup de carnaval », mais aussi le décolleté, le dos des mains et les zones interarticulaires qui, à l’inverse, sont respectées dans la dermatomyosite. Les lésions buccales sont érosives. Elles touchent le palais, les gencives, les joues ou les lèvres. Les atteintes génitales sont très rares. Les lésions de lupus aigu évoluent en générale en parallèle d’une poussée systémique de la maladie et sont résolutives rapidement sans cicatrice ou parfois avec des zones de dépigmentation ou des télangiectasies.
Le lupus érythémateux subaigu, présent chez 10-20% des patients au cours de l’évolution, est caractérisé par des lésions annulaires à contours polycycliques et bordure squameuse. Le centre est hypopigmenté, parfois couvert de télangiectasies. Dans la forme psoriasiforme, les lésions sont papulo-squameuses ou pityriasiformes. Les 2 formes peuvent être associées. Les lésions prédominent sur la moitié supérieure du corps sur les régions photo-exposées et la cavité buccale, alors que le psoriasis est classiquement amélioré par l’exposition solaire. Le lupus subaigu est fortement associé à la présence d’anticorps anti-SSA, aux lupus induits par les médicaments et aux déficits héréditaires en fractions précoces du complément. Ces lésions régressent en laissant parfois une cicatrice avec des troubles pigmentaires et des télangiectasies.
Le lupus chronique regroupe le lupus discoïde, le lupus tumidus, le lupus à type d’engelures et la panniculite lupique. Le lupus discoïde, présent chez 10-20% des patients, réalise des plaques bien limitées qui associent trois lésions élémentaires : érythème, hyperkératose folliculaire (squames s’enfonçant en clou dans les orifices folliculaires) et atrophie cicatricielle définitive (dyspigmentation, atrophie cutanée et télangiectasies). Les lésions sont localisées sur les zones photo-exposées, souvent symétriques et multiples, en général sur le visage où elles touchent l’arête du nez, les pommettes et les oreilles. Les régions non exposées comme les sourcils, les paupières, le cuir chevelu et la cavité buccale sont parfois atteintes. Dans la cavité buccale, les lésions prennent un aspect lichénoïde. L’atteinte du cuir chevelu laisse des plaques d’alopécie cicatricielle définitives. L’atteinte peut être disséminée. Le lupus tumidus correspond à un ou plusieurs placards nettement saillants, arrondis ou ovalaires, de teinte rouge violacé, à bords nets comme « tracés au compas », de consistance œdémateuse, sans hyperkératose folliculaire visible à l’œil nu ni d’atrophie cicatricielle. Les atteintes prédominent au visage et au tronc. Le lupus à type d’engelure simule cliniquement des engelures, mais qui persistent au-delà de la saison froide et qui ont une histologie typique de lupus. Enfin, la panniculite lupique est une manifestation plus rare qui réalise initialement des lésions infiltrées à type de nodules ou de plaques de taille variable, et qui évoluent secondairement vers une lipo-atrophie résiduelle en cupule permettant un diagnostic rétrospectif. Elle se complique parfois d’ulcération ou de calcification. L’histologie ne montre pas de dermite d’interface mais une panniculite.
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