POPI teste le dépistage organisé de Chlamydia trachomatis
Publié le 13/04/2010
Plusieurs pays ont mis en place des programmes de dépistage organisé de Chlamydia trachomatis, dans le but de réduire sa transmission et les infections gynécologiques. Les autorités sanitaires des Etats-Unis recommandent un dépistage annuel pour toutes les femmes de moins de 25 ans sexuellement actives, tandis qu’en Angleterre il est recommandé jusqu’à 24 ans. Toutefois aucune étude n’a encore pu démontrer le bien fondé de ce dépistage et sa capacité à réduire l’incidence des maladies inflammatoires pelviennes.
C’est dans cette optique qu’une équipe londonienne a mis en place un essai contrôlé randomisé, POPI (Prevention Of Pelvic Infection), incluant plus de 2 300 jeunes patientes. Un prélèvement vaginal a été réalisé chez toutes ces femmes, et après randomisation, un test de dépistage de C trachomatis a été effectué sur un premier groupe de participantes, et différé pour un second groupe, le groupe contrôle. Les patientes du premier groupe dont le test était positif ont été traitées. Douze mois après, il était demandé à toutes les participantes de rapporter la survenue d’une pathologie pelvienne pendant l’année écoulée, et le test de dépistage de C trachomatis a alors été réalisé sur les prélèvements initiaux du groupe contrôle.
Pendant les douze mois de l’étude, l’incidence des maladies inflammatoires pelviennes a été de 1,3 % (15/1 191) dans le groupe dépistage, et de 1,9 % (23/1 186) dans le groupe contrôle. Dans ce dernier groupe, le test sur le prélèvement réalisé au démarrage de l’étude s’est révélé positif pour 74 patientes, dont 7 ont présenté une maladie pelvienne inflammatoire durant l’année (9,7 %, IC 95 % 4,7 %-18,3 %), contre seulement 1 patiente sur les 63 positives du groupe dépistage (1,6 %) (RR 0,17, 0,03- 1,01).
Tout ceci tend à démontrer l’utilité du dépistage, principalement chez les patientes…positives au démarrage de l’étude. Il doit pourtant, selon l’avis même des auteurs, être interprété avec prudence. Dans les deux groupes en effet, un nombre non négligeable de femmes (22 %) ont réalisé des tests indépendamment, en dehors de l’essai, introduisant un biais par contamination. Et surtout, la plupart des épisodes d’inflammation pelvienne sont survenus chez des patientes négatives lors du dépistage (30/38), traduisant une incidence élevée d’infections de l’intervalle. C’est la raison pour laquelle les auteurs incitent à répéter le test plus souvent chez les patientes à haut risque, lors d’un changement de partenaire par exemple ou chez celles ayant des antécédents d’infection à C trachomatis datant de moins de 3 mois.
L’infection à C trachomatis est l’infection bactérienne sexuellement transmissible la plus répandue en Europe et aux Etats-Unis, avec environ 3 millions de nouveaux cas dépistés chaque année. Mais elle est souvent inapparente et beaucoup de cas restent non diagnostiqués, responsables d’un nombre non négligeable de cas stérilité.
Dr Roseline Péluchon
Oakeshott P et coll.: Randomised controlled trial of screening for Chlamydia trachomatis to prevent pelvic inflammatory disease: the POPI (prevention of pelvic infection) trial.
BMJ 2010;340:c1642
Publié le 13/04/2010
Plusieurs pays ont mis en place des programmes de dépistage organisé de Chlamydia trachomatis, dans le but de réduire sa transmission et les infections gynécologiques. Les autorités sanitaires des Etats-Unis recommandent un dépistage annuel pour toutes les femmes de moins de 25 ans sexuellement actives, tandis qu’en Angleterre il est recommandé jusqu’à 24 ans. Toutefois aucune étude n’a encore pu démontrer le bien fondé de ce dépistage et sa capacité à réduire l’incidence des maladies inflammatoires pelviennes.
C’est dans cette optique qu’une équipe londonienne a mis en place un essai contrôlé randomisé, POPI (Prevention Of Pelvic Infection), incluant plus de 2 300 jeunes patientes. Un prélèvement vaginal a été réalisé chez toutes ces femmes, et après randomisation, un test de dépistage de C trachomatis a été effectué sur un premier groupe de participantes, et différé pour un second groupe, le groupe contrôle. Les patientes du premier groupe dont le test était positif ont été traitées. Douze mois après, il était demandé à toutes les participantes de rapporter la survenue d’une pathologie pelvienne pendant l’année écoulée, et le test de dépistage de C trachomatis a alors été réalisé sur les prélèvements initiaux du groupe contrôle.
Pendant les douze mois de l’étude, l’incidence des maladies inflammatoires pelviennes a été de 1,3 % (15/1 191) dans le groupe dépistage, et de 1,9 % (23/1 186) dans le groupe contrôle. Dans ce dernier groupe, le test sur le prélèvement réalisé au démarrage de l’étude s’est révélé positif pour 74 patientes, dont 7 ont présenté une maladie pelvienne inflammatoire durant l’année (9,7 %, IC 95 % 4,7 %-18,3 %), contre seulement 1 patiente sur les 63 positives du groupe dépistage (1,6 %) (RR 0,17, 0,03- 1,01).
Tout ceci tend à démontrer l’utilité du dépistage, principalement chez les patientes…positives au démarrage de l’étude. Il doit pourtant, selon l’avis même des auteurs, être interprété avec prudence. Dans les deux groupes en effet, un nombre non négligeable de femmes (22 %) ont réalisé des tests indépendamment, en dehors de l’essai, introduisant un biais par contamination. Et surtout, la plupart des épisodes d’inflammation pelvienne sont survenus chez des patientes négatives lors du dépistage (30/38), traduisant une incidence élevée d’infections de l’intervalle. C’est la raison pour laquelle les auteurs incitent à répéter le test plus souvent chez les patientes à haut risque, lors d’un changement de partenaire par exemple ou chez celles ayant des antécédents d’infection à C trachomatis datant de moins de 3 mois.
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Oakeshott P et coll.: Randomised controlled trial of screening for Chlamydia trachomatis to prevent pelvic inflammatory disease: the POPI (prevention of pelvic infection) trial.
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