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par Quand le marathon tue...
Publié le 21/04/2010
Lorsqu’un coureur décède au cours d’un marathon, il fait immanquablement la Une des journaux. Ce qui doit rappeler que cette course n’est pas sans danger comme l’a souligné une étude présentée au récent congrès de l’Association Américaine de Cardiologie. Ce qui ne veut pas dire pour autant que cette course représente un danger majeur puisque le taux de mortalité subite d'origine cardiaque chez les marathoniens est rare, environ 0,8 pour 100 000 participants.
Pour affirmer le risque, Schwartz J et coll. (Minneapolis) ont examiné les 25 marathoniens ayant achevé le marathon de Minneapolis-St-Paul et qui avaient couru au moins 1 marathon par an depuis 1985 et les ont comparé à un groupe témoin (n = 23) sur la base notamment d’un angioscanner coronarien à 64 barrettes (1). Les marathoniens présentaient un volume nettement plus élevé de plaques coronariennes calcifiées (274 mm³ contre 169 mm³ pour les témoins, p = 0,028) et un taux plus élevé de calcium et de plaques non calcifiées, non significatif. Il faut remarquer que les patients du groupe témoin ayant été référés dans leur centre pour un angioscanner à 64 barrettes présentaient un risque nettement plus élevé d’anomalies, ce qui fait dire aux auteurs que les différences observées chez les marathoniens devraient être encore plus importantes par rapport à la population générale.
Si l’âge et la pression artérielle systolique et les taux de cholestérol total et de LDL étaient similaires dans les deux groupes, la fréquence cardiaque, le poids et l’indice de masse corporelle étaient plus faibles chez les coureurs ; le taux de cholestérol HDL étant également significativement plus élevé. Dans la mesure où l’alimentation était semblable dans les deux groupes, les auteurs suggèrent que les contraintes métaboliques et mécaniques pourraient être un des facteurs contribuant au dépôt de calcium dans les plaques. En cause notamment, la fréquence des périodes anaérobiques en cours d’entraînement, ce qui pourrait conduire à des lésions de type oxydant. De plus, les microlésions osseuses communes aux adeptes des épreuves de longue durée pourraient entraîner une « fuite » de calcium dans le flux sanguin.
Cette étude pourrait être mise en parallèle avec une autre étude (2), également présentée lors de la réunion de l’ACC et qui suggère que les coureurs de marathon ont une rigidité aortique plus importante, marquée par une pression artérielle systolique plus élevée que le groupe témoin (126 mm Hg contre 115 mm Hg), une pression diastolique également supérieure (78 mm Hg contre 71 mm Hg) et une vitesse de l’onde de pulsation supérieure (6,9 contre 6,3) par rapport aux personnes ayant pratiqué la course de manière récréative.
Dr Dominique-Jean Bouilliez
1. Schwartz J et coll. : Does longterm endurance running enhance or inhibit coronary artery plaque formation ? A prospective multidetector CTA study of men completing marathons for least 25 consecutive years.
2. Kardara D et coll. : Marathon runners have increased aortic stiffness.
Publié le 21/04/2010
Lorsqu’un coureur décède au cours d’un marathon, il fait immanquablement la Une des journaux. Ce qui doit rappeler que cette course n’est pas sans danger comme l’a souligné une étude présentée au récent congrès de l’Association Américaine de Cardiologie. Ce qui ne veut pas dire pour autant que cette course représente un danger majeur puisque le taux de mortalité subite d'origine cardiaque chez les marathoniens est rare, environ 0,8 pour 100 000 participants.
Pour affirmer le risque, Schwartz J et coll. (Minneapolis) ont examiné les 25 marathoniens ayant achevé le marathon de Minneapolis-St-Paul et qui avaient couru au moins 1 marathon par an depuis 1985 et les ont comparé à un groupe témoin (n = 23) sur la base notamment d’un angioscanner coronarien à 64 barrettes (1). Les marathoniens présentaient un volume nettement plus élevé de plaques coronariennes calcifiées (274 mm³ contre 169 mm³ pour les témoins, p = 0,028) et un taux plus élevé de calcium et de plaques non calcifiées, non significatif. Il faut remarquer que les patients du groupe témoin ayant été référés dans leur centre pour un angioscanner à 64 barrettes présentaient un risque nettement plus élevé d’anomalies, ce qui fait dire aux auteurs que les différences observées chez les marathoniens devraient être encore plus importantes par rapport à la population générale.
Si l’âge et la pression artérielle systolique et les taux de cholestérol total et de LDL étaient similaires dans les deux groupes, la fréquence cardiaque, le poids et l’indice de masse corporelle étaient plus faibles chez les coureurs ; le taux de cholestérol HDL étant également significativement plus élevé. Dans la mesure où l’alimentation était semblable dans les deux groupes, les auteurs suggèrent que les contraintes métaboliques et mécaniques pourraient être un des facteurs contribuant au dépôt de calcium dans les plaques. En cause notamment, la fréquence des périodes anaérobiques en cours d’entraînement, ce qui pourrait conduire à des lésions de type oxydant. De plus, les microlésions osseuses communes aux adeptes des épreuves de longue durée pourraient entraîner une « fuite » de calcium dans le flux sanguin.
Cette étude pourrait être mise en parallèle avec une autre étude (2), également présentée lors de la réunion de l’ACC et qui suggère que les coureurs de marathon ont une rigidité aortique plus importante, marquée par une pression artérielle systolique plus élevée que le groupe témoin (126 mm Hg contre 115 mm Hg), une pression diastolique également supérieure (78 mm Hg contre 71 mm Hg) et une vitesse de l’onde de pulsation supérieure (6,9 contre 6,3) par rapport aux personnes ayant pratiqué la course de manière récréative.
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1. Schwartz J et coll. : Does longterm endurance running enhance or inhibit coronary artery plaque formation ? A prospective multidetector CTA study of men completing marathons for least 25 consecutive years.
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