La goutte au féminin

La goutte au féminin
Article paru le : Mercredi 28 Avril 2010



D´après V. Bhole et al. Arthritis & Rheumatism 2010 4 Apr. 62(4): 1069-1076.
Dr Catherine Bailly
La goutte a longtemps été considérée comme une pathologie masculine et l´on s´est peu intéressé à son impact chez la femme. La prévalence de la goutte chez la femme est cependant non négligeable. Selon les données du NHANES-III, elle concerne 3,5% des femmes de 60 à 69 ans, 4,6% des femmes de 70 à 79 ans et 5,6% des femmes de plus de 80 ans. Plus encore, son incidence a doublé au cours de ces 20 dernières années selon « the Rochester Epidemiology Project study ». Une étude prospective basée sur les données de la cohorte Framingham a essayé de mieux préciser les facteurs de risque et l´incidence de la goutte chez les femmes (n = 2476, âge moyen 47 ans) par rapport aux hommes (n = 1951, âge moyen 46 ans). Durant les 28 ans de suivi de cette population, 304 nouveaux cas de goutte ont été recensés dont 104 chez des femmes, soit une incidence respective de 1,4 pour mille personnes-années chez les femmes et de 4 pour mille personnes-années chez les hommes. Il existait une relation positive entre l´élévation du taux d´uricémie et l´incidence de la goutte chez les femmes (2,5 pour mille personnes-années entre 50 mg/l et 59 mg/l et 27,3 pour mille à partir de 80 mg/l) mais à taux égal d´uricémie le risque de goutte était moindre que chez les hommes. Les facteurs associés à la survenue de la goutte chez les femmes étaient : l´âge (RR : 1, 24) par tranche de 5 ans, une obésité (RR : 2,74), une consommation d´au moins 30 ml d´alcool pur par semaine (RR : 3,10), une hypertension artérielle (RR : 1,82), un traitement par diurétiques (RR :2,39).