Dites-moi où vous habitez…

Dr Nicolas Steinmetz, pédiatre oeuvrant avec le Dr Gilles Julien au développement de la pédiatrie sociale en communauté


L’environnement physique

L’environnement physique est un déterminant majeur de la santé. Pour une grande partie de la population mondiale, il s’agit du facteur jouant le plus grand rôle. Par exemple, dans les pays en développement, 43 % de la population urbaine vit dans des bidonvilles, de 20 % à 50 % n’a pas d’eau courante, de 25 % à 60 % n’a pas d’égout, et souvent il n’y a pas de système de gestion des ordures1. Les conditions d’hygiène sont à l’avenant.

Qualité piétonnière de votre quartier

Pour la population des pays développés, les principaux problèmes sont la pollution environnementale (air, eau, sol), les transports, la qualité du logement et la sécurité publique. Par exemple, les maladies pulmonaires et les maladies cardiaques sont plus élevées à proximité des voies de circulation automobile intense à cause de la pollution. Certains quartiers peuvent être dangereux et n’offrir aucun environnement facilitant la marche ou le transport en commun. Certains logements sont dégradés, humides et froids. Et une partie des gens les plus pauvres consacre une trop grande part de ses ressources à se loger, ce qui augmente les conséquences de la pauvreté sur l’alimentation, le transport, etc.

Une habitation et son emplacement ont un impact important sur

« Les caractéristiques matérielles d’une habitation – la lumière, le bruit, l’espace, la qualité de l’air, l’humidité, l’accessibilité et la sécurité – ont un impact direct sur le niveau de stress ressenti par ses habitants.

Le prestige d’un quartier, son attrait, sa sécurité, l’accès au transport, à des réseaux sociaux, à des parcs et à des équipements culturels ont aussi un impact direct sur le niveau de stress ressenti.

Les éléments négatifs augmentent le stress. Plus ils sont nombreux, plus le stress est élevé. Ce stress continu entraîne une augmentation soutenue de la sécrétion de cortisol, l’hormone du stress. Chez les enfants, ce cortisol élevé cause des dommages neurologiques et génétiques. Chez les adultes, il entraîne une augmentation des maladies chroniques et diminue l’espérance de vie. »

Ce que vous pouvez faire

Sauf pour la qualité de l’air intérieur, votre environnement physique est assez peu sous votre contrôle direct. Si un membre de la famille fume, lui demander de fumer à l’extérieur améliorera la qualité de l’air dans la maison. Dans les pays en développement, on estime que 3 milliards de personnes cuisinent avec un combustible solide, source majeure de fumée et de pollution. Le progrès, dans ce cas, est d’utiliser un combustible liquide (kérosène ou gaz propane).

Ce que la société peut faire
Adopter des politiques et des programmes visant à améliorer la sécurité, la salubrité, les transports, le logement, la qualité de l’air et de l’eau. Faire respecter les limites de vitesse automobile.





Références

1. Our cities, our health, our future. A synopsis of the report of the knowledge network on urban settings. Organisation mondiale de la Santé, 2008. www.who.int
2. Le Dr Nicolas Steinmetz a été omnipraticien à Terre-Neuve, puis pédiatre et épidémiologiste au Kenya, à la Terre de Baffin et à l'Hôpital de Montréal pour enfants avant d’en devenir directeur général. Il a aussi été responsable de la planification du nouveau Centre universitaire de santé McGill.