Il vous regarde, il vous sourit, il frétille à votre approche, il éclate
en sanglots... Dès sa naissance, le tout-petit n'est que communication.
Mais vous n'avez encore rien vu : dans quelques mois il pourra exhiber
fièrement les plus beaux outils de son arsenal de persuasion massive :
ses premiers mots.
Vers 3 semaines
Agé d'environ trois semaines, votre bébé a ajouté de nouveaux sons aux
très nombreux bruits étranges qu'il produisait déjà (pleurs, bruits de
bouche, claquement de langue, grognements...). Voici que soudain sa
bouche s'est ouverte et un « aaaaa » bien sonore en est sorti : sa
première vocalise.
Pour votre plus grand plaisir il y en a eu d'autres, chacune
accompagnée d'une joie et d'une excitation bien visible ! Car bébé se
rend compte que ça plaît et, de la découverte d'une sensation nouvelle
(le passage du son dans la bouche), la vocalise devient communication.
Areu !
Rapidement, le tout-petit ne se satisfait plus de cette voyelle toute
bête : il lui ajoute un second phonème (eu) et c'est parti pour des
combinaisons sur tous les tons qui peuvent durer de longues minutes.
Intensité, hauteur, durée...
C'est fou ce qu'on peut faire avec deux sons ! La preuve qu'il s'agit
des prémices du langage ' Bébé ne s'adresse pas de la même façon à son
papa et à sa maman...
Au cours de son troisième mois, le tout-petit se transforme en "machine
à sons", il essaye tous ceux qui sont à portée de langue, même s'ils
lui sont complètement étrangers, et il est pour l'instant parfaitement
capable de les distinguer les uns des autres. D'ici deux ou trois mois
pourtant, il effacera de sa mémoire ceux qui ne sont pas utiles à sa
langue maternelle.
Vers 4 mois : Mamamamama !
Vers 4 mois commence la période du babillage : le portefeuille de sons
produits par le nourrisson fond à vue d'oeil mais il devient réellement
expert dans l'art de les prononcer.
En clair, après une période d'exploration, il se spécialise dans sa langue maternelle.
Néanmoins, les premières syllabes émises sont relativement universelles
et marquent une première étape dans la maîtrise sensomotrice de
l'articulation.
« papa, mama, dada, tata »
Tous les bébés du monde commencent par des « papa, mama, dada, tata ».
Pourquoi ces syllabes et pas les autres ' Tout simplement parce
qu'elles font partie des plus faciles à prononcer ! Au début, junior va
répéter sans fin les mêmes syllabes, c'est le babillage dupliqué :
mamamama, papapa.
Vers 10 mois
Puis, dans une seconde phase, vers 10 mois, il va se lancer dans un
babillage diversifié en assemblant voyelles et consonnes, pour peu que
les phonèmes existent dans son environnement linguistique.
å cet âge, le bébé a déjà intégré la "mélodie" de sa langue... Une
oreille attentive n'a aucune difficulté à reconnaître un bébé français
au milieu de plusieurs congénères de nationalités différentes : c'est
celui qui fait retomber l'accent de la phrase sur son dernier mot et
pour qui l'accent tonique est presque toujours sur la dernière syllabe
(c'est d'ailleurs pour cela que les petits Français disent « ture »
pour voiture et « ament » pour médicament.
Vers 1 an : Tato !
Vers 1 an, parfois un peu plus tçt, bébé prend progressivement
conscience du fait que les combinaisons de sonorité ont un sens...
Maintenant qu'il a intégré la notion de permanence des objets, il
réalise facilement qu'il existe un mot pour chaque chose, même s'il ne
la voit pas. Le tout-petit vient de découvrir la dimension symbolique
du langage et il va rapidement comprendre des phrases de plus en plus
complexes.
Maintenant, c'est à son tour de se faire comprendre ! Il commence dès
lors à prononcer ses premiers vrais mots, souvent isolés de son
babillage habituel. Ce sont des mots-phrases, ou holophrases, qui ne
prendront sens que dans l'interprétation de papa et maman : un « tato »
signifiant « je veux un gâteau ». Très vite, son langage va s'enrichir
d'onomatopées (boum, miam) qui sont une étape intermédiaire avant les
mots abstraits des adultes.
Entre 12 et 18 mois :Veux lolo !
Entre 12 et 18 mois, le bagage de mots est encore mince pour la plupart des bébés : une petite dizaine.
Vers 2 ans : 200 mots
Mais, ensuite c'est l'explosion ! Vers 2 ans, bébé maîtrise environ
deux cents mots, qu'il commence désormais à combiner gaillardement dans
un ordre correspondant aux règles grammaticales de base de sa langue :
il ne dit pas « dodo veux », mais « veux dodo » (ou plus fréquemment «
veux pas dodo »...). Cependant, en dehors de « veux » et parfois « peux
», la grande majorité des verbes resteront à l'infinitif pendant de
longs mois et les phrases de bébé ne dépasseront pas deux ou trois
mots, sans article ni auxiliaire. Les parents comprennent en général
très bien ces premières phrases contractées et c'est en les répétant et
en les enrichissant qu'ils amèneront leur tout-petit à varier les
plaisirs, notamment en découvrant les premières prépositions, très
utiles pour les liaisons : de, pour...
2 à 3 ans
Avec un mot appris toutes les heures entre 24 et 36 mois, le vocabulaire de l'enfant s'épaissit à vue d'oeil.
Et à une vitesse fulgurante, les phrases s'affinent : la négation
s'introduit, puis les premières conjugaisons (présent et imparfait),
ensuite les adjectifs qui vont servir à nuancer les propos.
L'enfant peut alors questionner, exprimer son refus, affirmer son
identité (le « Je » apparaît vers 3 ans)... Les portes du langage
mature lui sont grandes ouvertes.
Les premiers sons à être prononcés par bébé sont souvent : a, p, m, t, n, b, d, k, gu.
Deux ans : les mots du corps
Pendant toute sa première année, bébé a développé un langage corporel
très élaboré qui lui servait à capter votre attention (il vous a tendu
les bras, a tiré le bas de votre pantalon, a pointé du doigt...).
Pendant sa deuxième année, alors même qu'il enrichit son bagage verbal,
l'enfant ne renonce pas pour autant au gestuel : les mots et le langage
du corps s'associent pour composer un code, très utile aux
communications avec ses copains. Observez votre petit au square : s'il
veut la pelle de son voisin, il va d'abord le lui signifier par son
attitude physique (tête inclinée) et par des gestes (mains tendues vers
l'objet) avant de préciser son intention : « Donne ! » Passé cette
phase transitoire, les signaux du langage corporel vont s'estomper.
en sanglots... Dès sa naissance, le tout-petit n'est que communication.
Mais vous n'avez encore rien vu : dans quelques mois il pourra exhiber
fièrement les plus beaux outils de son arsenal de persuasion massive :
ses premiers mots.
Vers 3 semaines
Agé d'environ trois semaines, votre bébé a ajouté de nouveaux sons aux
très nombreux bruits étranges qu'il produisait déjà (pleurs, bruits de
bouche, claquement de langue, grognements...). Voici que soudain sa
bouche s'est ouverte et un « aaaaa » bien sonore en est sorti : sa
première vocalise.
Pour votre plus grand plaisir il y en a eu d'autres, chacune
accompagnée d'une joie et d'une excitation bien visible ! Car bébé se
rend compte que ça plaît et, de la découverte d'une sensation nouvelle
(le passage du son dans la bouche), la vocalise devient communication.
Areu !
Rapidement, le tout-petit ne se satisfait plus de cette voyelle toute
bête : il lui ajoute un second phonème (eu) et c'est parti pour des
combinaisons sur tous les tons qui peuvent durer de longues minutes.
Intensité, hauteur, durée...
C'est fou ce qu'on peut faire avec deux sons ! La preuve qu'il s'agit
des prémices du langage ' Bébé ne s'adresse pas de la même façon à son
papa et à sa maman...
Au cours de son troisième mois, le tout-petit se transforme en "machine
à sons", il essaye tous ceux qui sont à portée de langue, même s'ils
lui sont complètement étrangers, et il est pour l'instant parfaitement
capable de les distinguer les uns des autres. D'ici deux ou trois mois
pourtant, il effacera de sa mémoire ceux qui ne sont pas utiles à sa
langue maternelle.
Vers 4 mois : Mamamamama !
Vers 4 mois commence la période du babillage : le portefeuille de sons
produits par le nourrisson fond à vue d'oeil mais il devient réellement
expert dans l'art de les prononcer.
En clair, après une période d'exploration, il se spécialise dans sa langue maternelle.
Néanmoins, les premières syllabes émises sont relativement universelles
et marquent une première étape dans la maîtrise sensomotrice de
l'articulation.
« papa, mama, dada, tata »
Tous les bébés du monde commencent par des « papa, mama, dada, tata ».
Pourquoi ces syllabes et pas les autres ' Tout simplement parce
qu'elles font partie des plus faciles à prononcer ! Au début, junior va
répéter sans fin les mêmes syllabes, c'est le babillage dupliqué :
mamamama, papapa.
Vers 10 mois
Puis, dans une seconde phase, vers 10 mois, il va se lancer dans un
babillage diversifié en assemblant voyelles et consonnes, pour peu que
les phonèmes existent dans son environnement linguistique.
å cet âge, le bébé a déjà intégré la "mélodie" de sa langue... Une
oreille attentive n'a aucune difficulté à reconnaître un bébé français
au milieu de plusieurs congénères de nationalités différentes : c'est
celui qui fait retomber l'accent de la phrase sur son dernier mot et
pour qui l'accent tonique est presque toujours sur la dernière syllabe
(c'est d'ailleurs pour cela que les petits Français disent « ture »
pour voiture et « ament » pour médicament.
Vers 1 an : Tato !
Vers 1 an, parfois un peu plus tçt, bébé prend progressivement
conscience du fait que les combinaisons de sonorité ont un sens...
Maintenant qu'il a intégré la notion de permanence des objets, il
réalise facilement qu'il existe un mot pour chaque chose, même s'il ne
la voit pas. Le tout-petit vient de découvrir la dimension symbolique
du langage et il va rapidement comprendre des phrases de plus en plus
complexes.
Maintenant, c'est à son tour de se faire comprendre ! Il commence dès
lors à prononcer ses premiers vrais mots, souvent isolés de son
babillage habituel. Ce sont des mots-phrases, ou holophrases, qui ne
prendront sens que dans l'interprétation de papa et maman : un « tato »
signifiant « je veux un gâteau ». Très vite, son langage va s'enrichir
d'onomatopées (boum, miam) qui sont une étape intermédiaire avant les
mots abstraits des adultes.
Entre 12 et 18 mois :Veux lolo !
Entre 12 et 18 mois, le bagage de mots est encore mince pour la plupart des bébés : une petite dizaine.
Vers 2 ans : 200 mots
Mais, ensuite c'est l'explosion ! Vers 2 ans, bébé maîtrise environ
deux cents mots, qu'il commence désormais à combiner gaillardement dans
un ordre correspondant aux règles grammaticales de base de sa langue :
il ne dit pas « dodo veux », mais « veux dodo » (ou plus fréquemment «
veux pas dodo »...). Cependant, en dehors de « veux » et parfois « peux
», la grande majorité des verbes resteront à l'infinitif pendant de
longs mois et les phrases de bébé ne dépasseront pas deux ou trois
mots, sans article ni auxiliaire. Les parents comprennent en général
très bien ces premières phrases contractées et c'est en les répétant et
en les enrichissant qu'ils amèneront leur tout-petit à varier les
plaisirs, notamment en découvrant les premières prépositions, très
utiles pour les liaisons : de, pour...
2 à 3 ans
Avec un mot appris toutes les heures entre 24 et 36 mois, le vocabulaire de l'enfant s'épaissit à vue d'oeil.
Et à une vitesse fulgurante, les phrases s'affinent : la négation
s'introduit, puis les premières conjugaisons (présent et imparfait),
ensuite les adjectifs qui vont servir à nuancer les propos.
L'enfant peut alors questionner, exprimer son refus, affirmer son
identité (le « Je » apparaît vers 3 ans)... Les portes du langage
mature lui sont grandes ouvertes.
Les premiers sons à être prononcés par bébé sont souvent : a, p, m, t, n, b, d, k, gu.
Deux ans : les mots du corps
Pendant toute sa première année, bébé a développé un langage corporel
très élaboré qui lui servait à capter votre attention (il vous a tendu
les bras, a tiré le bas de votre pantalon, a pointé du doigt...).
Pendant sa deuxième année, alors même qu'il enrichit son bagage verbal,
l'enfant ne renonce pas pour autant au gestuel : les mots et le langage
du corps s'associent pour composer un code, très utile aux
communications avec ses copains. Observez votre petit au square : s'il
veut la pelle de son voisin, il va d'abord le lui signifier par son
attitude physique (tête inclinée) et par des gestes (mains tendues vers
l'objet) avant de préciser son intention : « Donne ! » Passé cette
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