Congrès national Tunisien de neurologie plus de tabous?

D’année en année, les neurologues assistent de plus en plus nombreux au congrès national de neurologie. De quoi se réjouir puisque les neurologues tunisiens sont au nombre d’environ 102. Les raisons d’un tel succès : la qualité des communications, bien sûr, mais aussi la rigueur de l’organisation. Cette 16ème édition organisée par l’Association tunisienne de neurologie qui a réuni des professeurs français et libanais a tenu ses promesses. Cette formation continue s'avère indispensable pour les neurologues afin d’approfondir leurs connaissances et être au diapason de l'évolution dans ce domaine de par le monde et de parfaire les prestations médicales au profit des malades.
Trois jours durant, les praticiens ont débattu des maladies inflammatoires du système nerveux telles que la sclérose en plaque, la maladie d’Alzheimer, la maladie de Parkinson et les actualités dans le traitement neurologique. Deux grands événements ont marqué cette manifestation médicale : l’acquisition de la maison du neurologue, local destiné à l’association et à ses activités, situé au boulevard 7 novembre et l’opération « un ordinateur pour un neurologue ». 15 jeunes ont bénéficié de cet outil informatique. Le Pr Riadh Gouider Président de l’Association tunisienne de neurologie nous précise « la maladie inflammatoire répandue est par la sclérose en plaques, une maladie neurologique caractérisée la destruction progressive de l’enveloppe protectrice des nerfs du cerveau et de la moelle épinière. C’est la première cause non-traumatique de handicap chez l’adulte jeune. C’est une maladie due à un défaut de l’immunité du système nerveux. On ne connaît pas la cause exacte. La sclérose en plaques est une maladie relativement fréquente (20 à 30 pour 100.000 personnes) Elle touche un peu plus la femme que l'homme, et débute généralement entre 20 et 40 ans. Sa cause est inconnue. Un certain nombre de facteurs de risques ont été identifiés notamment environnementaux et génétiques. C’est une maladie sérieuse et sévère. Toutefois, les traitements sont nombreux pour diminuer sa progression. Cette maladie est prise en charge par la caisse nationale d’assurance maladie en Tunisie »

La démence du sujet jeune

La démence est un trouble mental organique subi avec perte de capacités intellectuelles de sévérité assez importante pour interférer avec le fonctionnement social ou professionnel. Les symptômes sont nombreux et se caractérisent : Troubles de la mémoire, du jugement, de l’affectivité, du comportement. Le patient parle de façon incohérente, il devient indifférent à tout, perdant la notion de tout statut social jusqu’à adopter des attitudes impudiques et un comportement violent. « La démence du sujet jeune est définie par un âge de début inférieur à 65 ans. Sa prévalence a été estimée par le Dr Belhouane du service de neurologie de l’hôpital Razi à environ 50 pour 100.000 habitants. Les démences du sujet jeune comportent des étiologies variées dont certaines sont traitables. L’étiologie dégénérative reste particulièrement la maladie d’Alzheimer, qui reste tout de même moins fréquente comparativement avec le sujet âgé. Plus l’âge de début est précoce, moindre est la part de l’origine dégénérative et plus grande serait celle des causes secondaires d’où l’intérêt d’un bilan étiologique exhaustif » Le diagnostic de la démence est essentiellement fondé sur l’examen clinique. Il est du ressort du neurologue. Ce qui importe, c’est qu’il soit fait tôt lorsque les signes ne sont pas définitivement parlants.

La maladie de Parkinson

La maladie de Parkinson est une affection neurologique dégénérative touchant le système nerveux central, c’est-à-dire le cerveau et dont l’étiologie reste à ce jour indéterminée. Il semble qu’il y ait une prédisposition génétique. Elle touche les personnes des deux sexes et de toute catégorie sociale avec une très légère prédominance masculine. Le Pr Olivier Gout neurologue à la Fondation de Rothschild à Paris nous a précisé que « pour traiter cette maladie, on donne la dopamine qui fait régresser les symptômes lorsqu’on traite un patient parkinsonien au début de sa maladie, l’amélioration est de 90 à 100 % si bien que le patient redevient comme il en était avant. C’est la lune de miel qui est une période variant de 3 à 8 ans et qui se définit par une vie pratiquement normale. C'est une période de meilleure efficacité du traitement. Après cette période plus ou moins prolongée, l’efficacité du traitement est moindre ; il faut alors augmenter les posologies des médicaments, ce qui expose à des effets indésirables. Des complications peuvent subvenir liées au traitement et à la perte neuronale. »

Kamel Bouaouina

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source santé maghreb