25/03/11
(JIM)
Dr Alain Cohen
Il y a quelques mois, dans la rubrique « Introspection » The American Journal of Psychiatrydécrivait, conseillée par un praticien américain, une « mini-thérapie » en clair une « micro-intervention » en psychiatrie, loin des cabinets et des services psychiatriques : au restaurant, dans les magasins, les aéroports, etc . Ici il s'agissait d'un voyage en train.
Un enfant de cinq ans est tellement agité que sa mère ne trouve finalement d'autre solution, pour le calmer, que de lui administrer une claque retentissante ! Si certains font un signalement en pareil cas, l'auteur propose d'agir, « dans les 90 secondes » : se présenter, établir une « alliance » avec le parent, lui fournir « une aide pratique sur le moment », puis « discuter de ce qui s'est passé et offrir des outils pour l'avenir. » Certes, ces conceptions peuvent choquer en France où la « culture du signalement » est officiellement préconisée et où les thérapies brèves (ni a fortiori ultra-brèves !) n'ont guère la cote.
La tactique de ce psychiatre consiste d'abord à s'efforcer de montrer de l'empathie pour les difficultés de la mère : « Quel bel enfant plein de vie vous avez là ! Mais un tel voyage peut s'avérer pénible et difficile, et les jeunes enfants peuvent s'ennuyer si vite !» Une fois cette « alliance » avec le parent établie, l'auteur demande à celui-ci son accord pour passer à l'étape suivante, et proposer par exemple à l'enfant de faire un dessin : « Dessiner, écrire, ou faire une activité qu'il apprécie, comme des avions en papier. » Dernière étape de cette « micro-intervention » : pendant que l'enfant gribouille, le psychiatre s'adresse au parent : « Votre enfant est intelligent, attachant. Je pense qu'il est juste en train de s'ennuyer. Mais ce n'est pas grave. Son cerveau est occupé à faire ce qu'il est censé faire à cet âge : explorer et apprendre. Quand il observe furtivement ça et là, flâne ou ne parvient pas à rester en place, il est en quête d'une stimulation, de quelque chose à faire, d'un jeu, comme un adulte veut s'occuper en lisant ou d'une autre façon durant un tel voyage.»
Avant de quitter ce parent, l'auteur discute encore un peu avec lui « sur les sentiments, les comportements et le développement des enfants.» Et il fait un parallèle entre cet incident et un autre survenu dans un restaurant où il prenait un jour son petit déjeuner. Il intervint de la même manière, après qu'une fillette agitée eut reçu une gifle. Au moment de payer sa note, le caissier lui explique que la famille de l'enfant a déjà réglé pour lui, en signe de remerciement, et il lui remet un petit mot. Une réponse au reproche implicite que pourraient formuler les détracteurs de ces mini-interventions « sauvages » ou « spontanées» : « Merci pour votre soutien à propos de cette gifle, c'est si bon de rencontrer quelqu'un qui s'en préoccupe !» Sans surprise, l'auteur a encadré cette note dans son bureau et a conservé les dessins faits dans le train par le petit garçon...
Holinger PC : Small steps. Am J Psychiatry 2010 ; 167-7 : 752-753.
(JIM)
Dr Alain Cohen
Il y a quelques mois, dans la rubrique « Introspection » The American Journal of Psychiatrydécrivait, conseillée par un praticien américain, une « mini-thérapie » en clair une « micro-intervention » en psychiatrie, loin des cabinets et des services psychiatriques : au restaurant, dans les magasins, les aéroports, etc . Ici il s'agissait d'un voyage en train.
Un enfant de cinq ans est tellement agité que sa mère ne trouve finalement d'autre solution, pour le calmer, que de lui administrer une claque retentissante ! Si certains font un signalement en pareil cas, l'auteur propose d'agir, « dans les 90 secondes » : se présenter, établir une « alliance » avec le parent, lui fournir « une aide pratique sur le moment », puis « discuter de ce qui s'est passé et offrir des outils pour l'avenir. » Certes, ces conceptions peuvent choquer en France où la « culture du signalement » est officiellement préconisée et où les thérapies brèves (ni a fortiori ultra-brèves !) n'ont guère la cote.
La tactique de ce psychiatre consiste d'abord à s'efforcer de montrer de l'empathie pour les difficultés de la mère : « Quel bel enfant plein de vie vous avez là ! Mais un tel voyage peut s'avérer pénible et difficile, et les jeunes enfants peuvent s'ennuyer si vite !» Une fois cette « alliance » avec le parent établie, l'auteur demande à celui-ci son accord pour passer à l'étape suivante, et proposer par exemple à l'enfant de faire un dessin : « Dessiner, écrire, ou faire une activité qu'il apprécie, comme des avions en papier. » Dernière étape de cette « micro-intervention » : pendant que l'enfant gribouille, le psychiatre s'adresse au parent : « Votre enfant est intelligent, attachant. Je pense qu'il est juste en train de s'ennuyer. Mais ce n'est pas grave. Son cerveau est occupé à faire ce qu'il est censé faire à cet âge : explorer et apprendre. Quand il observe furtivement ça et là, flâne ou ne parvient pas à rester en place, il est en quête d'une stimulation, de quelque chose à faire, d'un jeu, comme un adulte veut s'occuper en lisant ou d'une autre façon durant un tel voyage.»
Avant de quitter ce parent, l'auteur discute encore un peu avec lui « sur les sentiments, les comportements et le développement des enfants.» Et il fait un parallèle entre cet incident et un autre survenu dans un restaurant où il prenait un jour son petit déjeuner. Il intervint de la même manière, après qu'une fillette agitée eut reçu une gifle. Au moment de payer sa note, le caissier lui explique que la famille de l'enfant a déjà réglé pour lui, en signe de remerciement, et il lui remet un petit mot. Une réponse au reproche implicite que pourraient formuler les détracteurs de ces mini-interventions « sauvages » ou « spontanées» : « Merci pour votre soutien à propos de cette gifle, c'est si bon de rencontrer quelqu'un qui s'en préoccupe !» Sans surprise, l'auteur a encadré cette note dans son bureau et a conservé les dessins faits dans le train par le petit garçon...
Holinger PC : Small steps. Am J Psychiatry 2010 ; 167-7 : 752-753.
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