C’est l’âge qui fait grossir, pas la pilule !

La
peur de prendre du poids est l’une des raisons les plus fréquentes des
arrêts prématurés de la contraception œstro-progestative. Selon
certaines études, 73 % des femmes de tous les âges pensent que la prise
de poids est l’un des inconvénients de la pilule, et 68 % des médecins
eux-mêmes informent leurs patientes de cette possibilité. Aucune
relation entre œstro-progestatifs et prise de poids n’a pourtant jamais
été démontrée.

Une équipe suédoise a voulu en avoir le cœur net,
et réalisé une étude en suivant longitudinalement deux cohortes de
patientes, les unes nées en 1962 (n = 656), les autres en 1972 (n =
780), de l’âge de 19 ans et tous les 5 ans jusqu’à leurs 44 ans.

Les
conclusions devraient rassurer toutes les celles qui se soucient de
leur silhouette et qui craignent de grossir en prenant la pilule. Aucune
différence de poids significative n’est retrouvée entre les femmes qui
prennent ou ont pris un contraceptif œstro-progestatif et celles qui
n’en ont jamais pris. Les poids ont été comparés suivant une analyse
longitudinale en tenant compte de l’âge, des grossesses, du tabagisme,
de la prise d’œstro-progestatifs et de l’activité physique. Le seul
facteur ayant un impact sur la prise de poids est l’âge, avec une prise
moyenne de 450 grammes par an (p<0,001), aboutissant à une prise
moyenne de 10,6 kilos et une augmentation de 3,7 points de l’indice de
masse corporelle (IMC) entre 19 et 44 ans. Les autres facteurs n’ont
aucune influence sur la prise de poids, sauf le tabagisme, qui semble
responsable d’une perte de poids de plus de 1,5 kilo en 15 ans (p<
0,001).

Les auteurs remarquent au passage que les patientes
constituant la cohorte née en 1972 ont, à âge correspondant, un IMC
supérieur à celui des femmes nées en 1962.

Il paraît important
d’informer les patientes que des modifications de leur poids sont
plutôt le résultat d’une évolution naturelle au cours du temps et non
pas un effet au long cours des contraceptifs. Cela évitera quelques
interruptions prématurées et non justifiées de la contraception et les
grossesses non désirées qui risquent d’en résulter.


Dr Roseline Péluchon

Lindh I. et coll.: The long-term influence of combined oral contraceptives on body weight
Human Reproduction, 2011; publication avancée en ligne le 19 avri[/l.

Le rôle secret des oestrogènes dans la génèse de l'obésité



Une nouvelle recherche concernant les effets des oestrogènes (hormone féminine) sur le cerveau montre que ce que beaucoup de femmes ont suspecté à propos des changements hormonaux qui accompagnent l'âge est que la ménopause peut être responsable de la prise de poids.

Les scientifiques ont depuis longtemps cherché à comprendre comment les changements hormonaux à la période de ménopause pouvaient accroître l'appétit et accompagner la prise de poids qui survient souvent chez les personnes en post ménopause.

Dans une série d'expériences chez l'animal les chercheurs ont montré comment les récepteurs d'oestrogènes localisés dans l'hypothalamus servent de répartiteurs pour contrôler la prise des aliments, la dépense en énergie et la distribution des graisses dans l'organisme. Quand ces récepteurs sont détruits, les animaux commencent immédiatement à changer de régime, à manger davantage, à brûler moins d'énergie et à prendre du poids.

Selon le Dr Deborah J. Clegg, Ph. D., professeur assistant de psychiatrie au centre médical de l'université de Cincinnati qui a dirigé les études, cette recherche semble supporter l'idée qu'il y a un lien entre les oestrogènes et la régulation de l'obésité spécialement l'accumulation dangereuse de graisses abdominales reliées aux maladies cardiaques, au diabète et au cancer. Pour l'auteur ces résultats vont aider les scientifiques à développer des thérapeutiques hormonales de remplacement capables de stimuler les récepteurs d'oestrogènes.

Les récepteurs d'oestrogènes sont localisés dans certaines cellules de l'organisme. Des études antérieures ont montré qu'un type de récepteurs d'oestrogènes, connu sous le nom de récepteur alpha joue un rôle dans la régulation de la prise alimentaire et de la dépense d'énergie. Cependant les scientifiques ont été incapables de trouver le site de ces récepteurs et d'expliquer leur mécanisme d'action.

Les femmes sont protégées de l'accumulation des graisses abdominales et des conséquences négatives aussi longtemps qu'elles portent leurs graisses au niveau des hanches et des fesses. Cependant lorsqu'elles sont ménopausées l'accumulation graisseuse se fait de manière préférentielle au niveau de l'abdomen encourant alors les complications médicales.