Découvrez la théanine du thé: relaxante et immunisante!

BOSTON (PasseportSanté.net) 28 septembre 2009 – Un ingrédient du thé vert, la théanine, pourrait à la fois renforcer le système immunitaire et avoir un effet relaxant.

C’est à l’occasion de la World Tea Expo East1, qui s’est tenue à Boston, que le biochimiste allemand Reinhold Zenger a présenté ce composé qui suscite de plus en plus l’intérêt des scientifiques. Reinhold Zenger est responsable de la division consacrée au thé, à la compagnie Plantextrakt.

La théanine est un acide aminé présent dans la racine du théier. Les feuilles de thé en contiennent de 1 % à 2 %, en moyenne.

Ce qu’en dit la science

Les données scientifiques restent encore préliminaires, mais elles suscitent tout de même l’intérêt des chercheurs. Par exemple, au cours d’un essai mené en Floride, 124 sujets ont pris, durant 3 mois, des capsules contenant de la théanine et de l’épigallocatéchine gallate (EGCG).

Selon les résultats, les personnes traitées ont contracté moins de rhumes et de grippes que celles ayant pris un placebo, et leurs symptômes ont été moins longs et intenses lorsqu’elles ont été malades2. Les chercheurs ont prélevé des échantillons de sang et ont constaté, in vitro, que le sang des sujets traités produisait plus de molécules stimulant une réaction immunitaire. « Si vous voulez renforcer votre système immunitaire, buvez du thé vert! », s’est exclamé Reinhold Zenger.

La théanine aurait aussi un effet relaxant. Selon les données présentées par Reinhold Zenger, cette substance stimule la production d’ondes alpha dans le cerveau3. « Des sujets ont été soumis à un exercice physique intense. Ceux qui ont pris de la théanine sont revenus au calme beaucoup plus rapidement que ceux à qui on avait donné un placebo », a-t-il expliqué en se basant sur une étude publiée en 20014.

« Les personnes qui ont du mal à relaxer, et il y en a beaucoup dans nos sociétés, devraient prendre du thé vert, a conseillé, sourire en coin, le biochimiste. Il permet de rester performant, tout en étant moins stressé, car il contient à la fois de la caféine et de la théanine ».

La tasse de thé

Plus les feuilles de thé sont jeunes, plus elles contiennent de théanine. « Les thés verts de la région du Yunan, en Chine, sont ceux qui en renferment le plus, a précisé Reinhold Zenger. Une exposition prolongée au soleil réduit la teneur en théanine, ce qui donne un avantage aux thés qui sont cultivés sous ombrage. « Au cours de ma dernière visite en Chine, j’ai remarqué que plusieurs producteurs avaient adopté ce mode de culture », a-t-il poursuivi.

Plus on infuse le thé, plus il contient de théanine, a également précisé le biochimiste. La dose active de théanine serait de 200 mg, soit la teneur de 3 à 5 tasses de thé vert.

Cependant, au cours d’un essai préliminaire publié en 2008, on a obtenu un effet avec une dose de 50 mg sous forme de supplément. Selon les auteurs, la théanine a eu un effet relaxant, mais sans provoquer de somnolence5. Des capsules de théanine sont offertes dans le commerce : leur dosage varie généralement entre 100 mg et 200 mg.

De nombreux thés et produits à base de thé vantent leur teneur en antioxydants, mais quelques-uns affichent maintenant leur teneur en théanine.



Françoise Ruby – PasseportSanté.net

voila un autre article:
Les vertus santé du thé, toujours à l'honneur!
BOSTON (PasseportSanté.net) 30 septembre 2009. Les effets bénéfiques du thé ne se démentent pas : protection cardiovasculaire, prévention du cancer, perte de poids et même traitement du virus du papillome humain (VPH). À l’occasion de la World Tea Expo1, Mark Blumenthal, fondateur et directeur de l’American Botanical Council2, a fait le point sur les recherches récentes sur le thé et les extraits de thé.

« C’est du côté de la protection cardiovasculaire que les données sont les plus convaincantes, a précisé Mark Blumenthal. En ce qui concerne l’effet anticancer du thé et de ses composants, la recherche est en pleine ébullition, et la preuve varie selon le type de cancer. »

Côté coeur

Les données épidémiologiques pointent clairement vers un effet protecteur du thé3,4, sur la santé cardiaque, mais des études cliniques permettent de mieux comprendre comment.

Mark Blumenthal a, par exemple, mentionné un essai indiquant que la consommation de thé vert a un effet bénéfique sur le fonctionnement des artères (fonction endothéliale)5. « Au cours d’une autre étude, la consommation d’un extrait de thé vert a réduit plusieurs facteurs de risque de troubles cardiovasculaires dès la troisième semaine de l’essai », a-t-il poursuivi. Par rapport au placebo, le supplément a réduit légèrement la tension artérielle, le cholestérol LDL, le stress oxydatif et un marqueur d’inflammation6. L’extrait contenait 100 mg de théanine et 200 mg de catéchines de thé vert décaféiné. Les catéchines sont considérées comme les principaux antioxydants actifs du thé.

Les études sur le thé vert sont plus nombreuses et plus convaincantes, celles sur le thé noir ayant donné des résultats contradictoires7,8. Notons que le thé vert et le thé noir contiennent à peu près le même pourcentage d’antioxydants au départ, mais ceux du thé vert sont beaucoup mieux absorbés dans l’intestin. Le thé vert a donc une activité antioxydante supérieure.

Côté cancer

On dispose de nombreuses études épidémiologiques sur le lien entre la consommation de thé vert et la prévention du cancer. Cependant, les conclusions des chercheurs divergent, ce qui rend le portrait global moins convaincant que dans le cas des maladies cardiovasculaires9. « C’est dans le cas des cancers gastro-intestinaux que les données sont les plus solides, même si, là encore, elles ne sont pas unanimes10 », a précisé Mark Blumenthal.

Fait intéressant, la consommation de 5 tasses de thé vert et plus par jour réduirait le risque de cancer de la bouche et de la gorge, par rapport à la consommation d’une seule tasse. C’est une vaste étude de cohorte japonaise (65 000 sujets suivis durant 10 ans) qui arrive à cette conclusion11. « Selon les auteurs, cet effet protecteur serait attribuable au fait que le thé vert prévient les caries, les gingivites et les parodontites », a expliqué le conférencier.

Coté minceur

« De plus en plus de données pointent vers un effet anti-obésité du thé et des catéchines du thé, un avantage potentiel qui pourrait bénéficier à de nombreux Nord-Américains, a souligné Mark Blumenthal. Mais dans ce domaine, la Food and Drug Administration est très prudente, car il ya eu plusieurs cas d’allégations trompeuses. »

Selon 2 essais récents, le thé, sous forme d’extrait, peut augmenter la perte de poids chez des sujets suivant un régime amaigrissant12,13.

Du thé vert sous ordonnance pour soigner le VPH

En 2007, la Food and Drug Administration américaine a approuvé une crème contenant un concentré de catéchines du thé vert pour le traitement externe des verrues génitales. Cette maladie transmise sexuellement est causée par le virus du papillome humain (VPH). « Ce produit est le premier médicament à base de plante à être approuvé par la FDA en 50 ans », a précisé Mark Blumenthal. Notez qu’il s’agit d’un médicament sur ordonnance14.

L’étude qui a servi de base à l’approbation du Veregen a été menée en Allemagne auprès de 252 sujets porteurs de verrues génitales15. Deux autres essais concluants ont été publiés depuis, dont un en Allemagne (2008, 503 sujets)16 et l’autre en Argentine (2009, 1 004 sujets)17.

« Ce médicament provient d’un thé vert cultivé en Chine, les catéchines sont extraites au Japon et c’est une compagnie Allemande qui le fabrique : une belle illustration du marché mondial dans lequel nous vivons », a conclu Mark Blumenthal.

Consommation de thé vert et cancer de l'estomac, encore une démonstration de l'inégalité des sexes

Le cancer de l'estomac n'est pas un cancer très fréquent en France, mais il y a cependant environ 7 000 nouveaux cas par an (4 405 chez l'homme et 2 389 chez la femme, en 2005), avec des taux d'incidence standardisées sur la population mondiale de 8,2 pour 100 000 hommes et de 3,1 pour 100 000 femmes.
En 2002 il demeurait la seconde cause de décès par cancer dans le monde avec environ 700 000 décès.
Des études expérimentales ont suggéré que le thé vert pouvait avoir une action anticancéreuse par le biais de différents mécanismes, mais les résultats des études épidémiologiques recherchant une association entre la consommation de thé vert et la survenue d'un cancer de l'estomac sont contradictoires.
L'objectif de cette étude réalisée par une équipe de Tokyo, pays à forte incidence de cancer gastrique était de réévaluer cette association.
Ces auteurs ont analysés les données individuelles de 6 études de cohortes ayant mesuré la consommation de thé vert en utilisant un questionnaire validé.
Les hazard ratios (HR) ont été calculés pour les études individuellement, avec ajustement sur un certain nombre de variables cliniques, puis ont été analysés de façon globale en utilisant un modèle d'effet aléatoire (c'est-à-dire prenant en compte la possibilité d'une hétérogénéité entre les études).
Sur une période de suivi de 2 285 968 patient-années, pour un total de 219 080 patients, 3 577 cas de cancer de l'estomac ont été diagnostiqués.
Par rapport à ceux qui buvaient moins de 1 tasse de thé vert par jour, il n'était pas retrouvé d'effet de diminution du risque de cancer de l'estomac avec une consommation croissante de thé vert chez les hommes, même en stratifiant l'analyse sur la consommation de tabac et les différentes localisations spécifiques du cancer.
Parmi les femmes, en revanche, une diminution du risque de cancer gastrique était observée chez celles qui consommaient 5 tasses ou plus de thé vert par jour (HR global en analyse multivariée ajustée = 0,79, IC95 % = 0,65 à 0,96).
Cette diminution était également constatée lorsque l'analyse était restreinte aux formes distales de cancer de l'estomac (HR = 0,70 ; IC95 % = 0,50 à 0,96).
En revanche l'absence d'association entre la consommation de thé vert et les formes proximales du cancer de l'estomac était retrouvée aussi bien chez les femmes que chez les hommes.
Cette étude suggère qu'une consommation importante de thé vert pourrait diminuer le risque de forme distale de cancer de l'estomac...chez les femmes seulement.

Inoue M et coll. : Green tea consumption and gastric cancer in Japanese: a pooled analysis of six cohort studies. Gut 2009; 58: 1323-1332