Les analgésiques sont fréquemment utilisés pendant la grossesse.
Aux USA et en Europe, plus de 50 % des femmes enceintes déclarent
avoir utilisé des analgésiques « légers »pendant leur grossesse.
Les modèles animaux indiquent que certains analgésiques sont
associés à des effets anti-androgéniques. Leur utilisation pendant
la grossesse pourrait être à l’origine de cryptorchidisme,
d’hypospadias, d’une réduction de la distance ano-génitale et d’une
fertilité compromise. L’exposition intra-utérine aux
anti-androgènes est suspectée de contribuer à la récente
augmentation des problèmes de reproduction masculins. Dans ce
contexte, il est important d’explorer le cas des analgésiques «
légers » et notamment leur potentiel de perturbation
endocrinienne.
Le rôle des analgésiques « légers » pendant la grossesse sur des
anomalies de reproduction masculine a été évalué avec une cohorte
prospective de naissances humaines et par des modèles expérimentaux
chez les rats.
L’utilisation des analgésiques « légers » pendant la grossesse a
été rapportée par 2 297 questionnaires remplis par des femmes
enceintes danoises (n=834) et finlandaises (n=1 463), et par 491
interviews téléphoniques de mères danoises. La position des
testicules chez les nouveau-nés a été évaluée par des pédiatres
entraînés.
Chez les rats, l’impact des analgésiques « légers » sur la
distance ano-génitale (AGD) a été évalué.
Dans la cohorte danoise, l’utilisation des analgésiques « légers
» est signalée par 26,1 % des femmes répondant au questionnaire
contre 56,2 % des femmes ayant répondu par téléphone. Parmi les 285
mères danoises qui ont participé aux deux questionnements, l’un
écrit et l’autre oral, on note aussi une différence de déclaration
: 30,9 % pour les questionnaire contre 57,2 % par téléphone. Ces
différences laissent supposer que beaucoup de femmes considèrent
spontanément que les analgésiques « légers » ne sont une médication
et l’utilisation de ces analgésiques était fortement
sous-rapportée.
Dans ces conditions, en ce qui concerne la cohorte danoise, les
auteurs n’ont traité que les données des interviews
téléphoniques.
Dans la cohorte danoise, les résultats ont confirmé
l’association entre les analgésiques légers et le cryptorchidisme
congénital, et cette association était dose-dépendante. Parmi les
mères des garçons présentant un cryptochidisme, 64,3 % avaient
rapporté avoir utilisé des analgésiques « légers » pendant la
grossesse relativement à 55,5 % des mères des garçons en bonne
santé (OR ajusté=1,43 ; IC à 95 % : 0,73-2,79 ; p=0,33). Le risque
de cryptorchidisme congénital était particulièrement associé à
l’utilisation des analgésiques lors du deuxième trimestre de la
grossesse (OR ajusté=2,3 ; IC à 95 % 1,12-4,73 ; p=0,032) et à
l’utilisation simultanée des différents classes d’analgésiques (OR
ajusté=7,55 ; IC à 95 % : 1,94-29,3 ; p=0,007). En revanche, dans
la cohorte finlandaise, l’association entre les analgésiques «
légers » et le risque de cryptorchidisme congénital n’a pas été
observée (OR ajusté=0.74; IC à 95 %: 0.35 – 1.57).
L’exposition intra-utérine des rats à un antalgique « léger »
était associée à une réduction de l’AGD et à une réduction de la
production de testostérone retrouvée ex vivo dans les testicules
des rats fœtaux.
En conclusion, à propos des seuls analgésiques « légers », les
résultats de cette étude montrent une association entre la prise de
ces analgésiques pendant la grossesse et le risque de
cryptorchidie. De plus, les modèles expérimentaux sur les rats ont
mis en évidence des effets anti-androgènes de ces analgésiques, ce
qui renforce les hypothèses de cette étude.
Ces résultats suggèrent que l’utilisation des analgésiques «
légers » pourrait avoir des effets sur le développement fœtal, avec
peut être des risques pour la future santé reproductive. Il serait
donc intéressant de suivre à long-terme la cohorte des garçons
inclus dans cette étude afin de mieux comprendre le rôle des
analgésiques pendant la grossesse.
Dr Viola Polena
Aux USA et en Europe, plus de 50 % des femmes enceintes déclarent
avoir utilisé des analgésiques « légers »pendant leur grossesse.
Les modèles animaux indiquent que certains analgésiques sont
associés à des effets anti-androgéniques. Leur utilisation pendant
la grossesse pourrait être à l’origine de cryptorchidisme,
d’hypospadias, d’une réduction de la distance ano-génitale et d’une
fertilité compromise. L’exposition intra-utérine aux
anti-androgènes est suspectée de contribuer à la récente
augmentation des problèmes de reproduction masculins. Dans ce
contexte, il est important d’explorer le cas des analgésiques «
légers » et notamment leur potentiel de perturbation
endocrinienne.
Le rôle des analgésiques « légers » pendant la grossesse sur des
anomalies de reproduction masculine a été évalué avec une cohorte
prospective de naissances humaines et par des modèles expérimentaux
chez les rats.
L’utilisation des analgésiques « légers » pendant la grossesse a
été rapportée par 2 297 questionnaires remplis par des femmes
enceintes danoises (n=834) et finlandaises (n=1 463), et par 491
interviews téléphoniques de mères danoises. La position des
testicules chez les nouveau-nés a été évaluée par des pédiatres
entraînés.
Chez les rats, l’impact des analgésiques « légers » sur la
distance ano-génitale (AGD) a été évalué.
Dans la cohorte danoise, l’utilisation des analgésiques « légers
» est signalée par 26,1 % des femmes répondant au questionnaire
contre 56,2 % des femmes ayant répondu par téléphone. Parmi les 285
mères danoises qui ont participé aux deux questionnements, l’un
écrit et l’autre oral, on note aussi une différence de déclaration
: 30,9 % pour les questionnaire contre 57,2 % par téléphone. Ces
différences laissent supposer que beaucoup de femmes considèrent
spontanément que les analgésiques « légers » ne sont une médication
et l’utilisation de ces analgésiques était fortement
sous-rapportée.
Dans ces conditions, en ce qui concerne la cohorte danoise, les
auteurs n’ont traité que les données des interviews
téléphoniques.
Dans la cohorte danoise, les résultats ont confirmé
l’association entre les analgésiques légers et le cryptorchidisme
congénital, et cette association était dose-dépendante. Parmi les
mères des garçons présentant un cryptochidisme, 64,3 % avaient
rapporté avoir utilisé des analgésiques « légers » pendant la
grossesse relativement à 55,5 % des mères des garçons en bonne
santé (OR ajusté=1,43 ; IC à 95 % : 0,73-2,79 ; p=0,33). Le risque
de cryptorchidisme congénital était particulièrement associé à
l’utilisation des analgésiques lors du deuxième trimestre de la
grossesse (OR ajusté=2,3 ; IC à 95 % 1,12-4,73 ; p=0,032) et à
l’utilisation simultanée des différents classes d’analgésiques (OR
ajusté=7,55 ; IC à 95 % : 1,94-29,3 ; p=0,007). En revanche, dans
la cohorte finlandaise, l’association entre les analgésiques «
légers » et le risque de cryptorchidisme congénital n’a pas été
observée (OR ajusté=0.74; IC à 95 %: 0.35 – 1.57).
L’exposition intra-utérine des rats à un antalgique « léger »
était associée à une réduction de l’AGD et à une réduction de la
production de testostérone retrouvée ex vivo dans les testicules
des rats fœtaux.
En conclusion, à propos des seuls analgésiques « légers », les
résultats de cette étude montrent une association entre la prise de
ces analgésiques pendant la grossesse et le risque de
cryptorchidie. De plus, les modèles expérimentaux sur les rats ont
mis en évidence des effets anti-androgènes de ces analgésiques, ce
qui renforce les hypothèses de cette étude.
Ces résultats suggèrent que l’utilisation des analgésiques «
légers » pourrait avoir des effets sur le développement fœtal, avec
peut être des risques pour la future santé reproductive. Il serait
donc intéressant de suivre à long-terme la cohorte des garçons
inclus dans cette étude afin de mieux comprendre le rôle des
analgésiques pendant la grossesse.
Dr Viola Polena
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