29/09/11
(JIM)
Dr Jean-Marc Retbi
La pose d'une sonde gastrique est un geste banal pour les néonatologistes, mais pas indolore pour les nouveau-nés. Un essai à plan factoriel complet apprécie l'effet de petits moyens sur l'intensité de la douleur provoquée par la pose d'une sonde gastrique d'alimentation chez des grands prématurés.
Les « facteurs» étudiés dans l'essai étaient la succion non nutritive (tétine/ pas de tétine) et l'administration de liquide (eau/ solution de saccharose à 30 %/ pas de liquide).
En pratique, 24 grands prématurés dans un état stable ont subi sur un rythme bihebdomadaire et selon une séquence tirée au sort, un changement de sonde sans préparation et 5 changements de sonde après une préparation : succion d'une tétine, administration de 0,2 ml d'eau stérile ou de saccharose à 30 % sur le bout de la langue, et combinaison de l'eau ou du saccharose à la tétine. A chaque introduction d'une nouvelle sonde par voie nasale, la douleur et l'inconfort du sujet étaient cotés par deux observateurs avec l'échelle PIPP (Premature Infant Pain Profile) qui comprend 7 items : la fréquence cardiaque maximum, la SaO2 minimum, la mimique (3 items), le terme corrigé et l'état de conscience. Compte tenu du plan d'expérience, les résultats ont été modélisés avec un modèle linéaire à effets mixtes.
Globalement, la douleur et l'inconfort liés au changement de sonde gastrique étaient légers à modérés (score PIPP entre 6 et 12 sur une échelle de 0 à 21) et duraient peu de temps. En effet, la médiane des scores observés était à 9 pendant la pose de la nouvelle sonde (extrêmes : 3 à 18). Elle descendait à 6 une minute après, et à 4 cinq minutes après.
Les scores PIPP des six changements de sonde étaient significativement différents, en valeurs médianes (p=0,003 pour le test de Friedman pour les mesures répétées) et en valeurs estimées par le modèle (p <0,0001 pour le test du maximum de vraisemblance).
En l'absence de préparation, le score médian et le score estimé étaient à environ 9 lors de la pose de la sonde. De toutes les préparations, c'était la combinaison du saccharose à 30 % et de la tétine qui donnait les scores les plus bas (score médian et score estimé par le modèle à ~7). Sans tétine, le saccharose minorait la douleur et l'inconfort (scores à ~ tandis que l'eau les majorait (scores à ~11).
Cette étude confirme que la pose d'une sonde gastrique provoque une douleur et un inconfort chez les grands prématurés. Cette douleur et cet inconfort sont en général légers à modérés et brefs. Leur intensité peut être atténuée par la succion d'une tétine et l'administration d'un peu de saccharose simultanément, ou si la succion est à éviter ou une tétine indisponible, par la seule administration de saccharose. On peut toutefois se demander si l'introduction d'une sonde gastrique par la bouche - pratique plus répandue
en France - est perçue de la même façon que son introduction par le nez.
Kristoffersen L et coll. : Pain reduction on insertion of a feeding tube in preterm infants: a randomized controlled trial. Pediatrics 2011 ; 127 : e1449-e1454
(JIM)
Dr Jean-Marc Retbi
La pose d'une sonde gastrique est un geste banal pour les néonatologistes, mais pas indolore pour les nouveau-nés. Un essai à plan factoriel complet apprécie l'effet de petits moyens sur l'intensité de la douleur provoquée par la pose d'une sonde gastrique d'alimentation chez des grands prématurés.
Les « facteurs» étudiés dans l'essai étaient la succion non nutritive (tétine/ pas de tétine) et l'administration de liquide (eau/ solution de saccharose à 30 %/ pas de liquide).
En pratique, 24 grands prématurés dans un état stable ont subi sur un rythme bihebdomadaire et selon une séquence tirée au sort, un changement de sonde sans préparation et 5 changements de sonde après une préparation : succion d'une tétine, administration de 0,2 ml d'eau stérile ou de saccharose à 30 % sur le bout de la langue, et combinaison de l'eau ou du saccharose à la tétine. A chaque introduction d'une nouvelle sonde par voie nasale, la douleur et l'inconfort du sujet étaient cotés par deux observateurs avec l'échelle PIPP (Premature Infant Pain Profile) qui comprend 7 items : la fréquence cardiaque maximum, la SaO2 minimum, la mimique (3 items), le terme corrigé et l'état de conscience. Compte tenu du plan d'expérience, les résultats ont été modélisés avec un modèle linéaire à effets mixtes.
Globalement, la douleur et l'inconfort liés au changement de sonde gastrique étaient légers à modérés (score PIPP entre 6 et 12 sur une échelle de 0 à 21) et duraient peu de temps. En effet, la médiane des scores observés était à 9 pendant la pose de la nouvelle sonde (extrêmes : 3 à 18). Elle descendait à 6 une minute après, et à 4 cinq minutes après.
Les scores PIPP des six changements de sonde étaient significativement différents, en valeurs médianes (p=0,003 pour le test de Friedman pour les mesures répétées) et en valeurs estimées par le modèle (p <0,0001 pour le test du maximum de vraisemblance).
En l'absence de préparation, le score médian et le score estimé étaient à environ 9 lors de la pose de la sonde. De toutes les préparations, c'était la combinaison du saccharose à 30 % et de la tétine qui donnait les scores les plus bas (score médian et score estimé par le modèle à ~7). Sans tétine, le saccharose minorait la douleur et l'inconfort (scores à ~ tandis que l'eau les majorait (scores à ~11).
Cette étude confirme que la pose d'une sonde gastrique provoque une douleur et un inconfort chez les grands prématurés. Cette douleur et cet inconfort sont en général légers à modérés et brefs. Leur intensité peut être atténuée par la succion d'une tétine et l'administration d'un peu de saccharose simultanément, ou si la succion est à éviter ou une tétine indisponible, par la seule administration de saccharose. On peut toutefois se demander si l'introduction d'une sonde gastrique par la bouche - pratique plus répandue
en France - est perçue de la même façon que son introduction par le nez.
Kristoffersen L et coll. : Pain reduction on insertion of a feeding tube in preterm infants: a randomized controlled trial. Pediatrics 2011 ; 127 : e1449-e1454
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