Depuis 2011, l'IDF (International Diabetes Federation) considère
la chirurgie bariatrique comme une option thérapeutique à envisager
chez les diabétiques de type 2 non équilibrés par le traitement
médicamenteux. Cet avis se fonde sur des données
scientifiques, essentiellement issues d'analyses observationnelles,
suggérant l'efficacité du traitement chirurgical de l'obésité pour
réduire l'HbA1c des diabétiques. Deux études randomisées publiées
simultanément confirment maintenant ces résultats.
L'essai clinique de Mingrome et al. a réparti par randomisation
60 sujets obèses (IMC moyen : 45) diabétiques non équilibrés
(HbA1c=8,65 %) en trois groupes : traitement médicamenteux optimisé
(TMO, n=20 sujets), traitement par by-pass gastrique (BPG, n=20) et
traitement par dérivation bilio-pancréatique (DBP, n=20). Deux ans
après l'intervention, une rémission du diabète, définie par une
glycémie à jeun < 1g/ et une HbA1c < 6,5 % en l'absence de
traitement antidiabétique était obtenue chez 75 % des sujets du
groupe BPG et 95 % de ceux du groupe DBP. Aucune rémission n'était
observée chez les sujets traités médicalement. La perte de poids
était respectivement de 34 %, 33 % et 5 % dans les groupes DBP, BPG
et TMO. Bien que l'étude ne soit pas construite pour mesurer
l'effet relatif du BPG et de la DBP, la rémission du diabète a été
plus fréquente avec cette dernière qu'avec le BPG alors que ces
deux traitements chirurgicaux entraînaient une perte de poids
similaire. Cela suggère l'existence d'un rôle antidiabétique de la
DBP partiellement indépendant de la perte de poids. D'ailleurs, la
perte de poids n'était pas prédictive de la rémission du
diabète.
La seconde étude (Shauer et al.) a comparé l'effet du BPG ou de
la sleeve-gastrectomie (SG) au traitement médical chez 150
diabétiques obèses randomisés (50 sujets par groupe). À un an, un
taux d’ HbA1c < 6 % était constaté respectivement chez 42 % et
37 % des volontaires des groupes SG et BPG. Cinq patients parmi les
41 sous traitement médical ayant terminé l'étude (12 %) ont
également normalisé l'HbA1c. Ces résultats, bien que marqués, le
sont moins que ceux qui ont été obtenus dans le premier essai mais
il n'est pas possible de comparer directement ces études qui ont
été réalisées de façon indépendante dans des populations
différentes.
Au total, ces données confirment définitivement l'efficacité de
la chirurgie bariatrique (BPG, SG, DBP) pour traiter le diabète de
type 2 déséquilibré chez l'obèse. En l'absence de données à plus
long terme, on ne peut pas parler de guérison mais simplement de
rémission de la maladie. La proposition de l'IDF d'inclure la
chirurgie bariatrique dans l'algorithme du traitement du diabète de
type 2 est maintenant parfaitement justifiée et cette chirurgie ne
doit plus être considérée simplement comme une "tentative de la
dernière chance". Bien entendu, compte tenu des risques potentiels
du traitement chirurgical, l'indication opératoire relève d'une
évaluation strictement individuelle du rapport bénéfice risque.
Dr Boris Hansel
Mingrome G et coll. : Bariatric Surgery versus Conventional Medical Therapy for Type 2 Diabetes.
N Engl J Med., 2012 : publication avancée en ligne le 26 mars
Shauer PR et coll. : Bariatric Surgery versus Intensive Medical Therapy in Obese Patients with Diabetes.
N Engl J Med., 2012 : publication avancée en ligne le 26 mars
la chirurgie bariatrique comme une option thérapeutique à envisager
chez les diabétiques de type 2 non équilibrés par le traitement
médicamenteux. Cet avis se fonde sur des données
scientifiques, essentiellement issues d'analyses observationnelles,
suggérant l'efficacité du traitement chirurgical de l'obésité pour
réduire l'HbA1c des diabétiques. Deux études randomisées publiées
simultanément confirment maintenant ces résultats.
L'essai clinique de Mingrome et al. a réparti par randomisation
60 sujets obèses (IMC moyen : 45) diabétiques non équilibrés
(HbA1c=8,65 %) en trois groupes : traitement médicamenteux optimisé
(TMO, n=20 sujets), traitement par by-pass gastrique (BPG, n=20) et
traitement par dérivation bilio-pancréatique (DBP, n=20). Deux ans
après l'intervention, une rémission du diabète, définie par une
glycémie à jeun < 1g/ et une HbA1c < 6,5 % en l'absence de
traitement antidiabétique était obtenue chez 75 % des sujets du
groupe BPG et 95 % de ceux du groupe DBP. Aucune rémission n'était
observée chez les sujets traités médicalement. La perte de poids
était respectivement de 34 %, 33 % et 5 % dans les groupes DBP, BPG
et TMO. Bien que l'étude ne soit pas construite pour mesurer
l'effet relatif du BPG et de la DBP, la rémission du diabète a été
plus fréquente avec cette dernière qu'avec le BPG alors que ces
deux traitements chirurgicaux entraînaient une perte de poids
similaire. Cela suggère l'existence d'un rôle antidiabétique de la
DBP partiellement indépendant de la perte de poids. D'ailleurs, la
perte de poids n'était pas prédictive de la rémission du
diabète.
La seconde étude (Shauer et al.) a comparé l'effet du BPG ou de
la sleeve-gastrectomie (SG) au traitement médical chez 150
diabétiques obèses randomisés (50 sujets par groupe). À un an, un
taux d’ HbA1c < 6 % était constaté respectivement chez 42 % et
37 % des volontaires des groupes SG et BPG. Cinq patients parmi les
41 sous traitement médical ayant terminé l'étude (12 %) ont
également normalisé l'HbA1c. Ces résultats, bien que marqués, le
sont moins que ceux qui ont été obtenus dans le premier essai mais
il n'est pas possible de comparer directement ces études qui ont
été réalisées de façon indépendante dans des populations
différentes.
Au total, ces données confirment définitivement l'efficacité de
la chirurgie bariatrique (BPG, SG, DBP) pour traiter le diabète de
type 2 déséquilibré chez l'obèse. En l'absence de données à plus
long terme, on ne peut pas parler de guérison mais simplement de
rémission de la maladie. La proposition de l'IDF d'inclure la
chirurgie bariatrique dans l'algorithme du traitement du diabète de
type 2 est maintenant parfaitement justifiée et cette chirurgie ne
doit plus être considérée simplement comme une "tentative de la
dernière chance". Bien entendu, compte tenu des risques potentiels
du traitement chirurgical, l'indication opératoire relève d'une
évaluation strictement individuelle du rapport bénéfice risque.
Dr Boris Hansel
Mingrome G et coll. : Bariatric Surgery versus Conventional Medical Therapy for Type 2 Diabetes.
N Engl J Med., 2012 : publication avancée en ligne le 26 mars
Shauer PR et coll. : Bariatric Surgery versus Intensive Medical Therapy in Obese Patients with Diabetes.
N Engl J Med., 2012 : publication avancée en ligne le 26 mars
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