L'urticaire au froid est rare. Elle survient
sur les zones exposées au froid mais l'atteinte peut être généralisée,
le choc est possible.
Le diagnostic repose sur l'histoire clinique et le test au glaçon.
Elle est généralement idiopathique, parfois secondaire
(infection, médicament, cryoglobulinémie), exceptionnellement
héréditaire.
Le traitement préventif associe la protection contre le froid
et les anti-allergiques. Le patient aura à sa disposition un
sympathomimétique auto-injectable en cas de risque de réaction sévère.
1- Une pathologie peu fréquente
L'urticaire au froid rassemble un groupe hétérogène
d'urticaires physiques qui ont comme point commun d'être déclenchées par
le refroidissement de la peau ou des muqueuses au contact de l'air, de
l'eau, d'objets froids ou d'aliments glacés.
L'urticaire au froid concerne seulement 2 à 3% de l'ensemble des urticaires (1).
2- Des symptômes évocateurs mais un mécanisme méconnu
- Classiquement, les lésions érythémato-papuleuses
prurigineuses sont localisées, surviennent quelques minutes après le
contact déclenchant et disparaissent en 1 à 3 heures.
- L'atteinte est le plus souvent cutanée mais peut concerner les
muqueuses buccales et oesophagiennes lors de l'ingestion de boissons ou
d'aliments froids. La sévérité du tableau clinique est alors liée au
site anatomique.
- Il existe des formes retardées et des formes persistantes évoluant sur plusieurs jours.
- Dans environ un tiers des cas, la réaction est systémique avec
céphalées, diarrhée, douleurs abdominales, tachycardie, voire choc
anaphylactique.
- Une association à un autre type d'urticaire physique est possible
(dermographisme, urticaire cholinergique, urticaire à la chaleur...).
- La physiopathologie de l'urticaire au froid est mal connue. On suppose
que le froid est à l'origine d'une libération mastocytaire non
spécifique avec libération d'histamine mais aussi de prostaglandines,
protéases, kinines, cytokines.
3- Une étiologie rarement trouvée
- L'urticaire au froid acquise est idiopathique dans
plus de 90 % des cas. Elle touche le jeune adulte autour de 20 ans avec
une prépondérance féminine (2).
Une rémission spontanée est possible après quelques années d'évolution.
- Plus rarement, l'urticaire au froid est secondaire à une infection
(VIH, mononucléose, hépatite B), à une prise médicamenteuse
(contraception orale, antifungiques, inhibiteurs du récepteur de
l'angiotensine II) ou à une cryopathie dans le cadre d'une pathologie
lymphoproliférative, d'une infection virale ou d'une maladie
auto-immune.
- Il existe de très rares cas d'urticaires au froid héréditaires immédiates ou retardées.
La forme immédiate est accompagnée de fièvre, d'arthralgies et de
myalgies ; le patient se plaint plus d'une brûlure que d'un prurit. Les
symptômes peuvent persister plusieurs jours.
Dans les formes retardées, les lésions surviennent 9 à 18 heures après l'exposition au froid.
4- Diagnostic et exploration
- Dans une majorité de cas, le test au glaçon
objective l'urticaire au froid. Il permet aussi d'apprécier la sévérité
de la maladie.
Un glaçon (enveloppé dans un sac plastique) est placé sur l'avant-bras pendant 5 à 20 minutes selon la réactivité du patient.
Une application fractionnée à l'aide de 3 glaçons laissés en place 5, 10 et 15 minutes est parfois utilisée.
Le test est considéré comme positif lorsqu'une papule urticarienne apparaît dans les 15 minutes après la fin du contact.
Les patients ayant une réaction en moins de 3 minutes lors du test au glaçon sont plus à risque de réaction systémique.
Environ 20 % des patients ayant une urticaire au froid a un test au
glaçon négatif. Un allongement de la durée du test, l'immersion de
l'avant-bras dans de l'eau froide voire un test en chambre froide
peuvent alors permettre le diagnostic.
La surveillance du patient et le matériel de réanimation sont
indispensables lors de la pratique de ces tests, le risque de réaction
systémique étant possible.
- Le bilan biologique recherchera une protéine
sanguine anormale : cryoglobuline, cryofibrinogène, immunoglobuline
monoclonale (électrophorèse et
immunoélectrophorèse des protides sanguins), agglutinines froides (3).
La mise en évidence d'une infection virale se fera en fonction du contexte clinique (sérologies hépatite B, C et HIV).
5- Un traitement difficile
Le traitement est d'abord préventif avec éviction
des boissons et des aliments glacés, des bains de mer ou en piscine peu
chauffée et protection de la peau par des vêtements adaptés.
La conduite à tenir devra être adaptée à la sévérité de la maladie.
Dans les formes bénignes, un traitement anti-histaminique (en continu ou
avant l'exposition) pourra suffire.
L'efficacité des antihistaminiques est cependant inconstante. Ils doivent parfois être utilisés à forte dose.
En cas d'échec d'autres traitements peuvent être utiles mais ne sont pas toujours efficaces.
En cas d'antécédent de réaction sévère (généralisation, signes
oro-pharyngés) ou lorsque le test au glaçon a été positif en moins de 3
minutes, le patient doit avoir à sa disposition un sympathomimétique
auto-injectable.
Une induction de tolérance est parfois possible (4).
On expose plusieurs fois par jour une surface croissante du corps à des
températures de plus en plus basses jusqu'à l'obtention d'une tolérance
au froid sur l'ensemble du corps. Celle-ci doit par la suite être
régulièrement entretenue par le patient. Il s'agit cependant d'un
traitement exceptionnel qui se fait sous stricte surveillance médicale.
Références
Dr Geneviève DÉMONET, allergologue, Cugnaux
sur les zones exposées au froid mais l'atteinte peut être généralisée,
le choc est possible.
Le diagnostic repose sur l'histoire clinique et le test au glaçon.
Elle est généralement idiopathique, parfois secondaire
(infection, médicament, cryoglobulinémie), exceptionnellement
héréditaire.
Le traitement préventif associe la protection contre le froid
et les anti-allergiques. Le patient aura à sa disposition un
sympathomimétique auto-injectable en cas de risque de réaction sévère.
1- Une pathologie peu fréquente
L'urticaire au froid rassemble un groupe hétérogène
d'urticaires physiques qui ont comme point commun d'être déclenchées par
le refroidissement de la peau ou des muqueuses au contact de l'air, de
l'eau, d'objets froids ou d'aliments glacés.
L'urticaire au froid concerne seulement 2 à 3% de l'ensemble des urticaires (1).
2- Des symptômes évocateurs mais un mécanisme méconnu
- Classiquement, les lésions érythémato-papuleuses
prurigineuses sont localisées, surviennent quelques minutes après le
contact déclenchant et disparaissent en 1 à 3 heures.
- L'atteinte est le plus souvent cutanée mais peut concerner les
muqueuses buccales et oesophagiennes lors de l'ingestion de boissons ou
d'aliments froids. La sévérité du tableau clinique est alors liée au
site anatomique.
- Il existe des formes retardées et des formes persistantes évoluant sur plusieurs jours.
- Dans environ un tiers des cas, la réaction est systémique avec
céphalées, diarrhée, douleurs abdominales, tachycardie, voire choc
anaphylactique.
- Une association à un autre type d'urticaire physique est possible
(dermographisme, urticaire cholinergique, urticaire à la chaleur...).
- La physiopathologie de l'urticaire au froid est mal connue. On suppose
que le froid est à l'origine d'une libération mastocytaire non
spécifique avec libération d'histamine mais aussi de prostaglandines,
protéases, kinines, cytokines.
3- Une étiologie rarement trouvée
- L'urticaire au froid acquise est idiopathique dans
plus de 90 % des cas. Elle touche le jeune adulte autour de 20 ans avec
une prépondérance féminine (2).
Une rémission spontanée est possible après quelques années d'évolution.
- Plus rarement, l'urticaire au froid est secondaire à une infection
(VIH, mononucléose, hépatite B), à une prise médicamenteuse
(contraception orale, antifungiques, inhibiteurs du récepteur de
l'angiotensine II) ou à une cryopathie dans le cadre d'une pathologie
lymphoproliférative, d'une infection virale ou d'une maladie
auto-immune.
- Il existe de très rares cas d'urticaires au froid héréditaires immédiates ou retardées.
La forme immédiate est accompagnée de fièvre, d'arthralgies et de
myalgies ; le patient se plaint plus d'une brûlure que d'un prurit. Les
symptômes peuvent persister plusieurs jours.
Dans les formes retardées, les lésions surviennent 9 à 18 heures après l'exposition au froid.
4- Diagnostic et exploration
- Dans une majorité de cas, le test au glaçon
objective l'urticaire au froid. Il permet aussi d'apprécier la sévérité
de la maladie.
Un glaçon (enveloppé dans un sac plastique) est placé sur l'avant-bras pendant 5 à 20 minutes selon la réactivité du patient.
Une application fractionnée à l'aide de 3 glaçons laissés en place 5, 10 et 15 minutes est parfois utilisée.
Le test est considéré comme positif lorsqu'une papule urticarienne apparaît dans les 15 minutes après la fin du contact.
Les patients ayant une réaction en moins de 3 minutes lors du test au glaçon sont plus à risque de réaction systémique.
Environ 20 % des patients ayant une urticaire au froid a un test au
glaçon négatif. Un allongement de la durée du test, l'immersion de
l'avant-bras dans de l'eau froide voire un test en chambre froide
peuvent alors permettre le diagnostic.
La surveillance du patient et le matériel de réanimation sont
indispensables lors de la pratique de ces tests, le risque de réaction
systémique étant possible.
- Le bilan biologique recherchera une protéine
sanguine anormale : cryoglobuline, cryofibrinogène, immunoglobuline
monoclonale (électrophorèse et
immunoélectrophorèse des protides sanguins), agglutinines froides (3).
La mise en évidence d'une infection virale se fera en fonction du contexte clinique (sérologies hépatite B, C et HIV).
5- Un traitement difficile
Le traitement est d'abord préventif avec éviction
des boissons et des aliments glacés, des bains de mer ou en piscine peu
chauffée et protection de la peau par des vêtements adaptés.
La conduite à tenir devra être adaptée à la sévérité de la maladie.
Dans les formes bénignes, un traitement anti-histaminique (en continu ou
avant l'exposition) pourra suffire.
L'efficacité des antihistaminiques est cependant inconstante. Ils doivent parfois être utilisés à forte dose.
En cas d'échec d'autres traitements peuvent être utiles mais ne sont pas toujours efficaces.
En cas d'antécédent de réaction sévère (généralisation, signes
oro-pharyngés) ou lorsque le test au glaçon a été positif en moins de 3
minutes, le patient doit avoir à sa disposition un sympathomimétique
auto-injectable.
Une induction de tolérance est parfois possible (4).
On expose plusieurs fois par jour une surface croissante du corps à des
températures de plus en plus basses jusqu'à l'obtention d'une tolérance
au froid sur l'ensemble du corps. Celle-ci doit par la suite être
régulièrement entretenue par le patient. Il s'agit cependant d'un
traitement exceptionnel qui se fait sous stricte surveillance médicale.
Références
- Champion R et coll. Urticaria : then and now. Br J Dermatol 1988,119 (4) : 427- 436.
- Koeppel MC et coll. Urticaire au froid : 104 cas. Annales de dermatologie et de vénéréologie 1996, 123 (10) : 627-632.
- Conférence de consensus sur la Prise en charge de l'urticaire chronique. HAS janvier 2003.
- Henquet et coll. Cold urticaria: a clinico-therapeutic study in 30
patients; with special emphasis on cold desensitization. Eur J
Dermatol
Dr Geneviève DÉMONET, allergologue, Cugnaux
Hier à 20:23 par flen
» [exclusif] Manuel d'épuration extrarénale en réanimation *
Hier à 20:06 par flen
» Manuel d'épuration extrarénale en réanimation
Hier à 19:56 par flen
» VIDAL Mobile 5.11.0 Dernière version Release date : NOV 24 2022 #Application
Hier à 18:18 par kheddar1
» Melbouci Anatomie Pathologique PDF
Hier à 07:56 par sutus4
» Télécharger : Melbouci Anatomie Pathologique PDF
Hier à 07:55 par sutus4
» (nouveau) COLPOSCOPIE PRATIQUE (date de parution 2 mai 2019)
Jeu 09 Mai 2024, 23:26 par bibirent
» (nouveau) COLPOSCOPIE PRATIQUE (date de parution 2 mai 2019)
Jeu 09 Mai 2024, 23:23 par bibirent
» ORDONNANCE TYPES EN DERMATOLOGIE #Dermatologie
Mer 08 Mai 2024, 23:45 par dracjuan38
» Guide de l'examen clinique et du diagnostic en dermatologie #Dermatologie
Mer 08 Mai 2024, 23:33 par dracjuan38
» ????⚡⚡⚡iKB EDN Cardiologie vasculaire 10e édition 2024 PDF gratuit #Cardiologie
Mer 08 Mai 2024, 15:09 par mounir.99
» URG' de garde 2023-2024 apk #Application
Mar 07 Mai 2024, 17:36 par dr.patpur
» collection lecture critique d'article 2021 #Lecture_critique
Mar 07 Mai 2024, 11:44 par nissou126
» Diu échographie gynécologique et Obstétriquale de Necker-enfants malades
Mar 07 Mai 2024, 07:24 par pattyb
» 77 GESTES ET TECHNIQUES pratiqués chez l'enfant en PÉDIATRIE #Pédiatrie
Mar 07 Mai 2024, 01:00 par edwards