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Un prurit chronique  ? Fumed10


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    Un prurit chronique ?

    MIRAGE
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    Date d'inscription : 16/08/2009
    Age : 37
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    Emploi : Medical student

    Un prurit chronique  ? Empty Un prurit chronique ?

    Message par MIRAGE Ven 08 Fév 2013, 09:27


    Un prurit
    chronique



    Cas clinique



    Une patiente
    de 35 ans consulte pour un prurit vulvaire associé à des brûlures mictionnelles
    et des leucorrhées inodores. L'examen clinique met en évidence un érythème
    vulvo-vaginale et des leucorrhées blanchâtres inodores de moyenne abondance.



    Quelle
    étiologie est évoquée en premier lieu et quel traitement est instauré ?



    Une
    candidose vulvo-vaginale est diagnostiquée avec la prescription d'un traitement
    antifongique local, en crème ou en lait, à appliquer deux fois par jour pendant
    au moins 8 jours ; d'une ovule antimycotique (traitement minute le plus facile)
    ; d'un savon doux calmant et une ordonnance pour le partenaire avec
    recommandation de traiter seulement si des symptômes apparaissent.



    La patiente
    consulte de nouveau six mois plus tard pour des épisodes récidivants de prurit
    parfois associé à des leucorrhées blanches. Les différents traitements
    antifongiques ont apporté un soulagement de courte durée. À l'examen lors de la
    consultation, la vulve est toujours érythémateuse et quelques leucorrhées sont
    observées. Un prélèvement vaginal est réalisé et met en évidence de nombreuses
    colonies de Candida albicans. Le bacille de Döderlein est absent de la
    flore, il n'y a pas de Trichomonas ni de Gardnerella vaginalis.
    Quel traitement instaurer ?



    Un
    traitement antimycotique est prescrit comme précédemment avec des ovules en vue
    de rééquilibrer la flore vaginale et de permettre le développement de la flore
    commensale de Döderlein.



    C'est six
    mois plus tard que cette même patiente consulte et décrit à nouveau la
    persistance d'un prurit sans leucorrhées associées. Il existe également des
    dyspareunies. Les différents prélèvements vaginaux étaient négatifs. À
    l'examen, la vulve est érythémateuse, il n'y a pas de leucorrhées, mais un
    accolement de la partie inférieure des petites lèvres, qui semblent
    disparaître, est constaté. Quel diagnostic peut être évoqué et quel traitement
    peut être proposé ?



    Un lichen
    scléreux est évoqué et le diagnostic sera confirmé par une biopsie. Le traitement
    est à base de corticoïdes locaux.

    La patiente doit être informée du caractère chronique de la maladie et de ses
    symptômes.



    Discussion



    Le lichen
    scléreux est une pathologie cutanéo-muqueuse à prédominance vulvaire, non
    cancéreuse. Son diagnostic et son suivi sont importants en raison de la
    chronicité des symptômes et du risque de transformation en carcinome
    épidermoïde invasif.

    Le diagnostic repose principalement sur l'examen clinique.



    Son
    incidence n'est pas connue, une étude a cependant montré que le lichen scléreux
    affectait 1,7 % des patientes dans une consultation de gynécologie générale.
    Dans une autre étude, il affecterait 15 % des patientes d'une consultation
    spécialisée de pathologie vulvaire.

    Des patientes de tout âge peuvent être atteintes, mais il représente un motif
    de consultation plus fréquent lors de la périménopause. Les hommes peuvent être
    également atteints.



    Les
    principaux signes cliniques sont :



    • le prurit ;
    • les brûlures vulvaires ;
    • la dyspareunie d'intromission ;
    • la sécheresse vulvaire.


    Le prurit,
    principal symptôme, justifie le plus souvent la consultation. Il est présent
    dans 70 % des cas. Il est d'intensité variable, continue ou apparaissant par
    intermittence et souvent une recrudescence nocturne.



    Les brûlures
    vulvaires s'associent ou remplacent le prurit et peuvent résulter de lésions
    dues au grattage.

    La dyspareunie est liée à des lésions de la fourchette vulvaire (érosions,
    fissures). Dans des cas très évolués, il peut exister des remaniements avec
    sténoses orificielles.

    La sécheresse vaginale est due à l'atrophie des glandes annexielles, qui
    permettent la lubrification.

    Exceptionnellement, on peut constater des hémorragies vulvaires ou anales, un
    vaginisme, une constipation, voire une dysurie.



    L'aspect
    clinique dans sa forme classique distingue une vulve blanche nacrée présentant
    des remaniements anatomiques. Les modifications de couleurs sont en nappes plus
    ou moins étendues, principalement au niveau de la face interne des grandes
    lèvres, des petites lèvres, de la fourchette et du clitoris. Les remaniements
    se caractérisent par une atrophie des petites lèvres qui peuvent « fusionner »
    avec les grandes lèvres (synéchies) au niveau de leur partie postérieure,
    responsable d'un rétrécissement de la partie postérieure de la vulve. Il peut
    également exister des synéchies au niveau du clitoris qui devient encapuchonné.
    Dans les formes évoluées, il peut y avoir une perte des reliefs de la vulve.



    Le
    traitement repose principalement sur la corticothérapie locale. Le plus
    souvent, c'est un traitement d'attaque, par dermocorticoïdes de classe I
    pendant 3 mois, relayé par des dermocorticoïdes de classe II jusqu'à
    disparition du prurit.

    La toilette intime doit être « normale » et peu agressive avec un savon doux ou
    surgras.



    La chirurgie
    peut parfois être indiquée en cas de lésions suspectes ou lorsqu'une plastie
    est nécessaire.



    Conclusion



    Le lichen
    scléreux est une pathologie chronique responsable d'un prurit qui peut être
    invalidant tant sur le plan physique que psychique et retentir sur la vie
    sexuelle des patientes. Il faut y penser devant un prurit chronique, récidivant
    et résistant à tout traitement de vulvo-vaginite infectieuse. Le traitement
    repose sur la corticothérapie locale. Certaines patientes peuvent également être
    soulagées par l'adjonction de traitements homéopathiques. Dans tous les cas, la
    patiente et son conjoint doivent être informés du caractère chronique de cette
    maladie.



    Références bibliographiques[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]



    1. O'Connell T, Nathan L, Satmary W, Goldstein A.
      Non-neoplastic epithelial disorders of the vulva.
      Am Fam Physician
      2008;77(3):321-6.
    2. Machet L, Vaillant L sous
      l'égide du Collège national des gynécologues et obstétriciens français.
      Acker O, Armingaud P. Les dermatoses vulvaires. In : Dermatologie en
      gynécologie obstétrique. Elsevier Masson 2006:233-40.






    Dr Gaëlle POULIZAC, Reims
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    Un prurit chronique  ? Empty Re: Un prurit chronique ?

    Message par NSOUMER2013 Ven 08 Fév 2013, 09:55

    merci

      La date/heure actuelle est Dim 12 Mai 2024, 11:32