L’hypotension orthostatique, un mauvais signe

L’hypotension orthostatique, un mauvais signe
LE 14 JANVIER 2010

L’hypotension orthostatique (HO) est en général liée à une anomalie du système neuro-végétatif, ce dernier étant censé empêcher la chute tensionnelle au lever. Le lien entre HO et morbi-mortalité a été étudié dans plusieurs sous-groupes, mais les données concernant la population générale sont plus limitées.
L’étude Suédoise prospective appelée « Malmö Preventive Project » a suivi sur 22,7 ± 6,0 ans, 33 346 participants (âge moyen 45,7 ± 7,4 ans). Une HO a été retrouvé chez 6,2 % d’entre eux et était associée à l’âge, le sexe féminin, l’hypertension artérielle, la prise d’un traitement antihypertenseur, une fréquence cardiaque supérieure, un diabète, un indice de masse corporelle bas et un tabagisme actif.
En analyse de régression, une HO majorait le risque de mortalité (surtout avant 42 ans) et de survenue d’un événement coronarien. Ces deux risques étaient tout particulièrement élevés en présence d’une chute de la tension systolique ≥ 30 mmHg [ratio de hasard (RH) : 1,6, pour les deux risques, p≤ 0,0001] ou de chute de tension diastolique ≥ 15 mmHg (RH : 1,4, p=0,024 pour la mortalité et 1,7 p= 0,01 pour le risque coronarien). Enfin, il faut noter que la chute de tension diastolique était plus prédictive que celle de la systolique.
L’HO n’est donc pas rare dans une population adulte d’âge moyen (environ 56 %) et prédit, surtout la chute de pression diastolique, un sur-risque de mortalité ou de survenue d’un événement coronarien.

Dr Benoît Tyl
Fedorowski A et coll. : Orthostatic hypotension predicts all-cause mortality and coronary events in middle-aged individuals (The Malmö Preventive Project). Eur Heart J., 2010 ; 31: 85-91