25/01/10
Dr Christian Geny
Le diagnostic de la maladie de Parkinson (MP) est parfois difficile et repose essentiellement sur des critères cliniques. Il ne nécessite pas d'examens complémentaires mais un suivi pendant plusieurs années. De nombreuses études ont essayé d'identifier des éléments cliniques et paracliniques permettant d'orienter le diagnostic au stade de début : IRM, DAT scan, échographie des noyaux gris centraux,.. Cependant la sensibilité et la spécificité restent encore peu satisfaisantes. L'exploration de l'olfaction pourrait-elle alors être l'outil qui manquait pour améliorer les performances diagnostiques ?
Plusieurs cliniciens ont constaté en effet que les sujets parkinsoniens souffrent de troubles de l'olfaction. La relation entre ces symptômes et la physiopathologie du Parkinson a été expliquée par les travaux neuropathologiques de Braak. Ce chercheur a ainsi montré que le processus dégénératif touchait les tubercules olfactifs et le noyau dorsal du vague et du locus coeruleus bien que d'autres études histologiques n'aient pas mis en évidence d'anomalies de l'épithélium olfactif. Cependant de nombreux travaux ont ultérieurement montré, en utilisant des tests spécialisés, que la prévalence des troubles olfactifs au cours du Parkinson variait de 40 à 90 %. Une étude a même montré que 96 % des patients parkinsoniens avaient des troubles de l'olfaction (25 % dans la population âgée de plus de 52 ans). En utilisant des valeurs normatives plus strictes tenant compte de l'âge et du sexe, 70 % des patients ont des valeurs pathologiques rendant compte de la nécessité d'utiliser des outils spécialisés comme la version courte de l' University of Pennsylvania Smell Identification Test(UPSIT), le Brief Smell Identification Test(B-SIT), qui évalue l'olfaction avec 5 odeurs (essence, cannelle ananas, banane, essence, fumée). Des études en imagerie fonctionnelle ont précisé l'origine de ce trouble qui est plus centrale (discrimination des odeurs, mémoire) que périphérique (seuil olfactif).
L'évaluation des fonctions olfactives présente un certain nombre de limites. Elle dépend du niveau socioculturel, des capacités d'évocation verbale et aussi du sexe car les femmes ont des capacités supérieures aux hommes. Permet-elle, par ailleurs de distinguer la MP des autres syndromes parkinsoniens ? En se basant sur un score composite, une étude a permis de distinguer les atrophies systématisées multiples des MP avec une sensibilité de 78 % et une spécificité de 100 % mais l'American Academy of Neurology ne recommande pas son utilisation dans ce contexte mais plutôt dans le diagnostic différentiel avec la paralysie supranucléaire progressive. Par contre, l'exploration de l'olfaction ne semble pas permettre la distinction entre MP et démence à corps de Lewy.
Tous ces travaux sont intéressants mais en pratique, il faut se rappeler que d'autres pathologies périphériques peuvent perturber l'olfaction notamment chez le sujet âgé. Il n'est donc pas certain que la banane aille rejoindre le marteau à réflexe dans la poche du neurologue.
Haehner A et coll. : Dysfunction as a Diagnostic Marker for Parkinson's Disease. Expert Rev Neurother. 2009 ; 9 :1773-1779
Dr Christian Geny
Le diagnostic de la maladie de Parkinson (MP) est parfois difficile et repose essentiellement sur des critères cliniques. Il ne nécessite pas d'examens complémentaires mais un suivi pendant plusieurs années. De nombreuses études ont essayé d'identifier des éléments cliniques et paracliniques permettant d'orienter le diagnostic au stade de début : IRM, DAT scan, échographie des noyaux gris centraux,.. Cependant la sensibilité et la spécificité restent encore peu satisfaisantes. L'exploration de l'olfaction pourrait-elle alors être l'outil qui manquait pour améliorer les performances diagnostiques ?
Plusieurs cliniciens ont constaté en effet que les sujets parkinsoniens souffrent de troubles de l'olfaction. La relation entre ces symptômes et la physiopathologie du Parkinson a été expliquée par les travaux neuropathologiques de Braak. Ce chercheur a ainsi montré que le processus dégénératif touchait les tubercules olfactifs et le noyau dorsal du vague et du locus coeruleus bien que d'autres études histologiques n'aient pas mis en évidence d'anomalies de l'épithélium olfactif. Cependant de nombreux travaux ont ultérieurement montré, en utilisant des tests spécialisés, que la prévalence des troubles olfactifs au cours du Parkinson variait de 40 à 90 %. Une étude a même montré que 96 % des patients parkinsoniens avaient des troubles de l'olfaction (25 % dans la population âgée de plus de 52 ans). En utilisant des valeurs normatives plus strictes tenant compte de l'âge et du sexe, 70 % des patients ont des valeurs pathologiques rendant compte de la nécessité d'utiliser des outils spécialisés comme la version courte de l' University of Pennsylvania Smell Identification Test(UPSIT), le Brief Smell Identification Test(B-SIT), qui évalue l'olfaction avec 5 odeurs (essence, cannelle ananas, banane, essence, fumée). Des études en imagerie fonctionnelle ont précisé l'origine de ce trouble qui est plus centrale (discrimination des odeurs, mémoire) que périphérique (seuil olfactif).
L'évaluation des fonctions olfactives présente un certain nombre de limites. Elle dépend du niveau socioculturel, des capacités d'évocation verbale et aussi du sexe car les femmes ont des capacités supérieures aux hommes. Permet-elle, par ailleurs de distinguer la MP des autres syndromes parkinsoniens ? En se basant sur un score composite, une étude a permis de distinguer les atrophies systématisées multiples des MP avec une sensibilité de 78 % et une spécificité de 100 % mais l'American Academy of Neurology ne recommande pas son utilisation dans ce contexte mais plutôt dans le diagnostic différentiel avec la paralysie supranucléaire progressive. Par contre, l'exploration de l'olfaction ne semble pas permettre la distinction entre MP et démence à corps de Lewy.
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Haehner A et coll. : Dysfunction as a Diagnostic Marker for Parkinson's Disease. Expert Rev Neurother. 2009 ; 9 :1773-1779
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