29/01/10
Dr Alain Cohen
Comme le montrent à l'envi romans et films policiers, le rôle de l'environnement psycho-social est reconnu depuis longtemps en matière de criminalité. Mais à la faveur des progrès techniques (en particulier dans l'imagerie cérébrale), des travaux éclairent aussi désormais certaines « bases neurobiologiques» de ce domaine.
Selon The American Journal of Psychiatry, une dimension organique serait ainsi à considérer dans le déterminisme des comportements délinquants. En exploitant une étude longitudinale commencée depuis plus de vingt ans, des recherches ont établi qu'une sensibilisation amoindrie au sentiment de peur ( poor fear conditioning) dans l'enfance (vers l'âge de 3 ans) est associée à une criminalité accrue, vingt ans plus tard. Ce lien s'expliquerait par l'implication physiologique de l'amygdale dans la perception de la peur : un dysfonctionnement de cette structure cérébrale empêcherait de reconnaître le danger et favoriserait alors des comportements « plutôt intrépides» ( relatively fearless). D'où l'installation d'un cercle vicieux : moins le sujet serait sensible aux conséquences négatives de ses actes, et plus il risquerait de s'engager dans des conduites délictueuses, en l'absence de frein où « la peur du gendarme» ne serait plus « le début de la sagesse».
Chez l'adulte comme chez l'adolescent, plusieurs travaux (s'appuyant notamment sur l'apport de la neuro-imagerie fonctionnelle) ont confirmé cette relation entre un dysfonctionnement amygdalien précoce et une inclination ultérieure aux comportements anti-sociaux. À l'inverse, une réactivité accrue de l'amygdale est retrouvée dans les troubles anxieux, et ce phénomène semble constituer la base d'un conditionnement à une peur excessive.
Reposant largement sur les études de neuro-imagerie, ces travaux suggèrent l'implication probable de l'amygdale dans le déclenchement des comportements antisociaux et illustrent « la nécessité de prendre en compte tout l'éventail des facteurs pathogéniques possibles» pour établir « une compréhension plus complète du comportement antisocial». Après l'hypothèse contestée d'un « chromosome du crime» dans les années 1960, serait-ce un retour partiel à la conception d'une criminalité innée ?
Philipp Sterzer : Born to be criminal ? What to make of early biological risk factors for criminal behavior. Am J Psychiatry, 2009 ; 167 : 1-3.
Dr Alain Cohen
Comme le montrent à l'envi romans et films policiers, le rôle de l'environnement psycho-social est reconnu depuis longtemps en matière de criminalité. Mais à la faveur des progrès techniques (en particulier dans l'imagerie cérébrale), des travaux éclairent aussi désormais certaines « bases neurobiologiques» de ce domaine.
Selon The American Journal of Psychiatry, une dimension organique serait ainsi à considérer dans le déterminisme des comportements délinquants. En exploitant une étude longitudinale commencée depuis plus de vingt ans, des recherches ont établi qu'une sensibilisation amoindrie au sentiment de peur ( poor fear conditioning) dans l'enfance (vers l'âge de 3 ans) est associée à une criminalité accrue, vingt ans plus tard. Ce lien s'expliquerait par l'implication physiologique de l'amygdale dans la perception de la peur : un dysfonctionnement de cette structure cérébrale empêcherait de reconnaître le danger et favoriserait alors des comportements « plutôt intrépides» ( relatively fearless). D'où l'installation d'un cercle vicieux : moins le sujet serait sensible aux conséquences négatives de ses actes, et plus il risquerait de s'engager dans des conduites délictueuses, en l'absence de frein où « la peur du gendarme» ne serait plus « le début de la sagesse».
Chez l'adulte comme chez l'adolescent, plusieurs travaux (s'appuyant notamment sur l'apport de la neuro-imagerie fonctionnelle) ont confirmé cette relation entre un dysfonctionnement amygdalien précoce et une inclination ultérieure aux comportements anti-sociaux. À l'inverse, une réactivité accrue de l'amygdale est retrouvée dans les troubles anxieux, et ce phénomène semble constituer la base d'un conditionnement à une peur excessive.
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