Le symposium organisé jeudi dernier à l’hôtel Sheraton par le laboratoire Sanofi Aventis pour présenter un modèle de stylo d’injection d’insuline Solostar, nouvellement introduit dans le pays, a offert une tribune aux nombreux spécialistes de cette maladie métabolique pour évoquer une énième fois les difficultés de prise en charge et revisiter les différentes possibilités thérapeutiques.
Le président de la Société algérienne de diabétologie, le Pr Khalfa, a soutenu que le pays recense entre un million et un million et demi d’adultes et quelque 60 000 enfants diabétiques.
“La moitié d’entre eux ne sont pas dépistés, car il est possible d’être diabétique sans ressentir aucun signe. Pour cette raison, la maladie est découverte tardivement, au moment des complications”, nous a-t-il expliqué, en marge des travaux de la rencontre.
Le Pr Malek, chef de service de la médecine interne au CHU de Sétif, a rapporté que la fréquence du diabète de type I, qui s’attaque principalement aux enfants ou aux très jeunes adultes, est de 13,1 pour 100 000 sujets à risques, tandis que celle du diabète de type II est de 10 pour 100 000 adultes. Il occupe la quatrième place au classement des maladies non transmissibles et sa prévalence ne cessera d’augmenter.
Le Pr Khalfa a attesté, toutefois, que le nombre des diabétiques évoluera crescendo par le truchement de facteurs multiples. L’allongement de l’espérance de vie des Algériens en est une cause majeure, car il est connu que la fréquence du diabète augmente au fur et à mesure que l’on avance dans l’âge.
Les changements opérés dans le mode de vie de nos concitoyens (mauvaise hygiène alimentaire et manque d’activité physique) aggravent le risque, qui est aussi inhérent à l’hérédité. Le terrorisme et le stress des obligations familiales et des contraintes professionnelles, mais notamment l’obésité (un phénomène émergeant dans notre pays) sont également mis en cause dans la prolifération de cette maladie chronique, qui progresse inévitablement sur des complications graves.
Les résultats de trois enquêtes, réalisées en 2007 et 2008 et présentées au symposium par le Pr Belhadj Mohamed du CHU d’Oran, ont montré que 97% des femmes et 60% des hommes atteints du diabète de type 2 sont en surpoids ou carrément obèses.
Ces études ont également révélé que le taux d'hémoglobine chez les personnes sondées a atteint 8,5, bien qu’uniquement 65% des pieds des malades aient été examinés. Dans le sillage des chiffres égrenés, le Pr Belhadj a indiqué que 63% des personnes atteintes du diabète type 2 ont bénéficié de soins et de traitement en milieu hospitalier, 19% des diabétiques adultes ont besoin de l’insuline pour équilibrer leur glycémie tandis que 40% des enfants malades sont insulinodépendants et le tiers des malades utilisent l'insuline par injection. 40% d'entre eux l'ont utilisée une fois par jour et 7% deux fois par jour.
Une hygiène de vie, une alimentaire équilibrée, un suivi médical efficient et une rigoureuse observance du traitement sont recommandés pour freiner l’évolution de la pathologie. Le Pr Khalfa a estimé que les médecins généralistes devraient assurer le suivi régulier des patients diabétiques, une fois que le diagnostic est établi et la stratégie thérapeutique mise en œuvre par les spécialistes. “Les diabétologues ne sont pas nombreux et ne se trouvent pas partout.
Les médecins généralistes sont habilités à assurer le suivi des diabétiques. Malheureusement, ils ne sont, dans leur majorité, pas assez bien formés pour cette tâche.
Il en est de même pour les éducateurs qui doivent expliquer aux malades le régime et l’utilisation de l’insuline”, a regretté le praticien.
En matière de traitement, le président de la Société algérienne de diabétologie a reconnu que l’Algérie possède un système de sécurité sociale performant, qui permet l’accès gratuit aux soins et aussi la gratuité des médicaments indiqués pour les maladies chroniques. À ce titre, il a précisé que tous les produits pharmaceutiques, existants en Europe, sont disponibles sur le marché national. L’insuline, qu’elle soit vendue en flacons ou en stylos rechargeables ou jetables, est remboursée par la Caisse nationale de sécurité sociale. Il n’en demeure pas moins que les personnes souffrant de diabète et qui ne sont pas affiliées à la Cnas sont confrontées à de grosses charges financières vu la cherté des médicaments.
Ainsi, de très nombreux enfants et des adultes aussi continuent à utiliser de l’insuline en flacons injectables par seringue conventionnelle.
Le Pr Raccah, médecin chef du service endocrinologie, nutrition et maladies métabolique du CHU de Marseille, a soutenu que “c’était là une méthode traditionnelle dépassée. Je suis partisan des outils modernes, comme le stylo à injection d’insuline, qui facilite la qualité de vie”. Il a indiqué, par ailleurs, que le traitement du diabète est tributaire d’une stratégie ciblée, opérée par étapes. “Nous commençons d’abord par conseiller une bonne hygiène de vie au malade, tout en lui prescrivant des traitements oraux.” L’insuline est recommandée en seconde intention quand il devient difficile de réguler le taux de glycémie dans le sang.
Mais là encore, les spécialistes préconisent une action par étapes. “Nous donnons, au début, une seule injection par jour. La dose est ajustée de manière à parvenir à une glycémie à jeun normale. Grâce à cela, le patient reste équilibré, plus longtemps avec une seule piqûre par jour”, a expliqué le Pr Raccah. Dès que ce traitement commence à montrer son inefficacité, du fait de la progression du diabète, le médecin prescrit une insuline rapide, en supplément de l’insuline basale, au moment des repas les plus riches, c’est-à-dire le petit-déjeuner ou le déjeuner.
Les complications du diabète sont, de cette manière, retardées, mais pas complètement enrayées. “Il n’existe pas encore de traitement curatif du diabète, mais juste des thérapie de contrôle. Il y a toutefois des perspectives de recherche, mais qui n’aboutiront pas à court ou moyen terme”, a conclu le spécialiste français.
Par Liberté
Le président de la Société algérienne de diabétologie, le Pr Khalfa, a soutenu que le pays recense entre un million et un million et demi d’adultes et quelque 60 000 enfants diabétiques.
“La moitié d’entre eux ne sont pas dépistés, car il est possible d’être diabétique sans ressentir aucun signe. Pour cette raison, la maladie est découverte tardivement, au moment des complications”, nous a-t-il expliqué, en marge des travaux de la rencontre.
Le Pr Malek, chef de service de la médecine interne au CHU de Sétif, a rapporté que la fréquence du diabète de type I, qui s’attaque principalement aux enfants ou aux très jeunes adultes, est de 13,1 pour 100 000 sujets à risques, tandis que celle du diabète de type II est de 10 pour 100 000 adultes. Il occupe la quatrième place au classement des maladies non transmissibles et sa prévalence ne cessera d’augmenter.
Le Pr Khalfa a attesté, toutefois, que le nombre des diabétiques évoluera crescendo par le truchement de facteurs multiples. L’allongement de l’espérance de vie des Algériens en est une cause majeure, car il est connu que la fréquence du diabète augmente au fur et à mesure que l’on avance dans l’âge.
Les changements opérés dans le mode de vie de nos concitoyens (mauvaise hygiène alimentaire et manque d’activité physique) aggravent le risque, qui est aussi inhérent à l’hérédité. Le terrorisme et le stress des obligations familiales et des contraintes professionnelles, mais notamment l’obésité (un phénomène émergeant dans notre pays) sont également mis en cause dans la prolifération de cette maladie chronique, qui progresse inévitablement sur des complications graves.
Les résultats de trois enquêtes, réalisées en 2007 et 2008 et présentées au symposium par le Pr Belhadj Mohamed du CHU d’Oran, ont montré que 97% des femmes et 60% des hommes atteints du diabète de type 2 sont en surpoids ou carrément obèses.
Ces études ont également révélé que le taux d'hémoglobine chez les personnes sondées a atteint 8,5, bien qu’uniquement 65% des pieds des malades aient été examinés. Dans le sillage des chiffres égrenés, le Pr Belhadj a indiqué que 63% des personnes atteintes du diabète type 2 ont bénéficié de soins et de traitement en milieu hospitalier, 19% des diabétiques adultes ont besoin de l’insuline pour équilibrer leur glycémie tandis que 40% des enfants malades sont insulinodépendants et le tiers des malades utilisent l'insuline par injection. 40% d'entre eux l'ont utilisée une fois par jour et 7% deux fois par jour.
Une hygiène de vie, une alimentaire équilibrée, un suivi médical efficient et une rigoureuse observance du traitement sont recommandés pour freiner l’évolution de la pathologie. Le Pr Khalfa a estimé que les médecins généralistes devraient assurer le suivi régulier des patients diabétiques, une fois que le diagnostic est établi et la stratégie thérapeutique mise en œuvre par les spécialistes. “Les diabétologues ne sont pas nombreux et ne se trouvent pas partout.
Les médecins généralistes sont habilités à assurer le suivi des diabétiques. Malheureusement, ils ne sont, dans leur majorité, pas assez bien formés pour cette tâche.
Il en est de même pour les éducateurs qui doivent expliquer aux malades le régime et l’utilisation de l’insuline”, a regretté le praticien.
En matière de traitement, le président de la Société algérienne de diabétologie a reconnu que l’Algérie possède un système de sécurité sociale performant, qui permet l’accès gratuit aux soins et aussi la gratuité des médicaments indiqués pour les maladies chroniques. À ce titre, il a précisé que tous les produits pharmaceutiques, existants en Europe, sont disponibles sur le marché national. L’insuline, qu’elle soit vendue en flacons ou en stylos rechargeables ou jetables, est remboursée par la Caisse nationale de sécurité sociale. Il n’en demeure pas moins que les personnes souffrant de diabète et qui ne sont pas affiliées à la Cnas sont confrontées à de grosses charges financières vu la cherté des médicaments.
Ainsi, de très nombreux enfants et des adultes aussi continuent à utiliser de l’insuline en flacons injectables par seringue conventionnelle.
Le Pr Raccah, médecin chef du service endocrinologie, nutrition et maladies métabolique du CHU de Marseille, a soutenu que “c’était là une méthode traditionnelle dépassée. Je suis partisan des outils modernes, comme le stylo à injection d’insuline, qui facilite la qualité de vie”. Il a indiqué, par ailleurs, que le traitement du diabète est tributaire d’une stratégie ciblée, opérée par étapes. “Nous commençons d’abord par conseiller une bonne hygiène de vie au malade, tout en lui prescrivant des traitements oraux.” L’insuline est recommandée en seconde intention quand il devient difficile de réguler le taux de glycémie dans le sang.
Mais là encore, les spécialistes préconisent une action par étapes. “Nous donnons, au début, une seule injection par jour. La dose est ajustée de manière à parvenir à une glycémie à jeun normale. Grâce à cela, le patient reste équilibré, plus longtemps avec une seule piqûre par jour”, a expliqué le Pr Raccah. Dès que ce traitement commence à montrer son inefficacité, du fait de la progression du diabète, le médecin prescrit une insuline rapide, en supplément de l’insuline basale, au moment des repas les plus riches, c’est-à-dire le petit-déjeuner ou le déjeuner.
Les complications du diabète sont, de cette manière, retardées, mais pas complètement enrayées. “Il n’existe pas encore de traitement curatif du diabète, mais juste des thérapie de contrôle. Il y a toutefois des perspectives de recherche, mais qui n’aboutiront pas à court ou moyen terme”, a conclu le spécialiste français.
Par Liberté
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