Quand la montagne rend fou…
Publié le 30/03/2010
Présenté au récent congrès de l’Encéphale par une équipe du Centre Psychothérapique Nord-Dauphiné de Bourgoin-Jallieu, un parcours de la littérature sur les effets psychiatriques de l’altitude ne manque pas d’intérêt. Les effets mentaux classiques de l'altitude sont bien connus. Régulièrement abordés dans le cadre de la conquête des grands sommets, ils concernent essentiellement le mal aigu des montagnes dont la cause est l'hypoxie hypobare et la conséquence la plus grave I'œdème cérébral de haute altitude, responsable de manifestations parfois sévères, de l'ataxie au coma.
Mais il ne doit pas faire oublier que des troubles psychiques précèdent (ou plus rarement suivent) ces formes neurologiques car l’hypoxie hypobare affecte les monoamines cérébrales, un phénomène qui s’ajoute aux traits de personnalité prémorbides parfois associés et au stress lié aux conditions d'ascension (isolement, froid) comme aux atteintes organiques éventuelles. Sur le plan subjectif, cette situation se traduit par un vécu d'ivresse, avec euphorie ou irritabilité. Par ailleurs, la prééminence individuelle d'une apathie-dépression ou d'une euphorie-impulsivité pourrait faire place, au-delà de 4 000 m, à l'alternance cyclothymique de ces deux phases. De la même manière, la survenue de troubles psychiatriques caractérisés est possible à des altitudes inférieures à 4 500 m, passant d'un simple épisode de conversion psychotique à l'émergence de troubles de l'humeur avec caractéristiques psychotiques, secondairement chronicisées.
Toutefois, poursuivent les auteurs, les manifestations psychotiques d'allure organique surviennent habituellement au-delà de 6 000 m et certaines paraissent assez spécifiques de ces conditions extrêmes : auto- ou héautoscopie (ou impression de dédoublement corporel), phénomène du « 3ème homme » ou du « camarade fantôme ». Enfin, au-dessus de 7 500 m, un tiers des grimpeurs peuvent présenter des phénomènes hallucinatoires complexes.
Dr Dominique-Jean Bouilliez
Javelot T, Berguet D, Javelot H. Effets mentaux des ascensions et troubles psychiques liés à l’altitude. 8ème Congrès de l’Encéphale. Paris, 21-23 janvier 2010.
Publié le 30/03/2010
Présenté au récent congrès de l’Encéphale par une équipe du Centre Psychothérapique Nord-Dauphiné de Bourgoin-Jallieu, un parcours de la littérature sur les effets psychiatriques de l’altitude ne manque pas d’intérêt. Les effets mentaux classiques de l'altitude sont bien connus. Régulièrement abordés dans le cadre de la conquête des grands sommets, ils concernent essentiellement le mal aigu des montagnes dont la cause est l'hypoxie hypobare et la conséquence la plus grave I'œdème cérébral de haute altitude, responsable de manifestations parfois sévères, de l'ataxie au coma.
Mais il ne doit pas faire oublier que des troubles psychiques précèdent (ou plus rarement suivent) ces formes neurologiques car l’hypoxie hypobare affecte les monoamines cérébrales, un phénomène qui s’ajoute aux traits de personnalité prémorbides parfois associés et au stress lié aux conditions d'ascension (isolement, froid) comme aux atteintes organiques éventuelles. Sur le plan subjectif, cette situation se traduit par un vécu d'ivresse, avec euphorie ou irritabilité. Par ailleurs, la prééminence individuelle d'une apathie-dépression ou d'une euphorie-impulsivité pourrait faire place, au-delà de 4 000 m, à l'alternance cyclothymique de ces deux phases. De la même manière, la survenue de troubles psychiatriques caractérisés est possible à des altitudes inférieures à 4 500 m, passant d'un simple épisode de conversion psychotique à l'émergence de troubles de l'humeur avec caractéristiques psychotiques, secondairement chronicisées.
Toutefois, poursuivent les auteurs, les manifestations psychotiques d'allure organique surviennent habituellement au-delà de 6 000 m et certaines paraissent assez spécifiques de ces conditions extrêmes : auto- ou héautoscopie (ou impression de dédoublement corporel), phénomène du « 3ème homme » ou du « camarade fantôme ». Enfin, au-dessus de 7 500 m, un tiers des grimpeurs peuvent présenter des phénomènes hallucinatoires complexes.
Dr Dominique-Jean Bouilliez
Javelot T, Berguet D, Javelot H. Effets mentaux des ascensions et troubles psychiques liés à l’altitude. 8ème Congrès de l’Encéphale. Paris, 21-23 janvier 2010.
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