En augmentation continue, le cancer tue de plus en plus d’individus. Les chiffres de l’OMS démontrent que cette pathologie était responsable de 12 millions décès en 2007 pour atteindre les 20 millions cas de mort d’ici 2020. Une pathologie qui n’épargne aucun pays et qui est d’ailleurs « classée comme première cause de mortalité dans les pays industrialisés », c’est ce qu’a annoncé le professeur Khaled Rahal lors de l’ouverture des « 5ème journées de cancérologie Néjib Mourali et le 6ème séminaire sur les actualités chirurgicales carcinologiques tenues hier à Tunis. Organisée par l’Institut Salah Azaiez en collaboration avec l’Association Tunisienne d’Assistance aux Malades du Cancer du Sein (ATAMCS) cette manifestation a été marquée par la participation de plusieurs spécialistes de tunisie, d’Algérie, du Maroc et de France. Ils ont parlé du cancer du sein, du cancer gynécologique et du cancer digestif
En Tunisie c’est notamment le cancer du sein qui préoccupe les spécialistes. Les nouveaux cas diagnostiqués vont à un rythme croissant d’une année à l’autre. Ils n’étaient en fait que de 300 à 400 cas lors des années 90 mais atteignent aujourd’hui les 2000 par an. Une situation « quelque peu préoccupante », d’après le Pr Rahal, et ce, à « cause du diagnostic tardif dû au manque d’information », explique-t-il. Le professeur Rahal s’est montré néanmoins rassuré et rassurant en précisant que des améliorations ont été accomplies notamment par rapport aux interventions chirurgicales et le diagnostic de la tumeur détectée actuellement au niveau de 40 millimètres (4cm) alors qu’elle était repérable à 63 millimètres (6,3 cm) durant les années 70. Certes, des avancées ont été effectuées à ce niveau mais, il faut dire que nous diagnostiquons ce type de cancer toujours en phase assez tardive, c’est ce qui multiplie d’ailleurs le risque de mortalité. Un cancer du sein détecté tôt est plus facile à traiter, ne cessent de dire les spécialistes. Cela dépend en fait du dépistage précoce de la maladie qui multiplie les chances de guérison et réduit le risque de mortalité de 25 %. Quand « la taille de la tumeur est inférieur à 1 cm, les chances de survie à 5 ans sont au minimum de 90 % ». Malheureusement, en Tunisie nous sommes encore très loin de ces indicateurs. Une situation préoccupante. Les interventions chirurgicales restent également limitées malgré une légère amélioration. A cet égard, le Pr Rahal a annoncé que nous assurons « 30 % des interventions chirurgicales » alors que nous étions à 10 % seulement. Cela s’explique sûrement par le manque d’infrastructures et de centres spécialisés plus particulièrement dans les régions. Nous entendons parler depuis des années des unités spécialisées dans les gouvernorats de Jendouba, Gafsa, Gabès et de l’Ariana…mais les projets n’ont pas encore vu le jour.
Stratégie de lutte contre le cancer
M. Mondher Zenaidi, ministre de la Santé publique a parlé à cette occasion du plan de lutte contre le cancer qui s’étale sur quatre ans (2010-2014) et qui se base sur la prévention primaire, le dépistage précoce et la prise en charge. Ce dernier volet dépend indéniablement de l’amélioration des établissements de soin et de l’instauration des unités spécialisées. M. Zenaidi a rappelé à cet égard qu’il s’agit de l’un des axes de la stratégie établie dans ce sens. Elle se base notamment sur « le traitement des malades, l’amélioration de l’infrastructure, le renforcement des équipements, l’amélioration des ressources humaines, le respect des droits des malades, la garantie de la qualité de soin et le renforcement des soins palliatifs ». Une stratégie ambitieuse qui nécessite des moyens et qui doit être concrétisée dans les plus brefs délais, car le nombre des malades va crescendo.
Parlant de la prévention primaire, le ministre a rappelé les efforts déployés l’année dernière concernant la lutte contre le tabagisme. D’autres opérations ont été menées pour « sensibiliser les gens quant à un comportement alimentaire sain et à ne pas s’exposer abusivement au soleil », déclare M. Zenaidi.
La lutte contre le cancer est donc l’affaire de tous. C’est une démarche de longue haleine qui implique les spécialistes, les autorités, le tissu associatif et même les citoyens eux-mêmes.
Sana FARHAT
En Tunisie c’est notamment le cancer du sein qui préoccupe les spécialistes. Les nouveaux cas diagnostiqués vont à un rythme croissant d’une année à l’autre. Ils n’étaient en fait que de 300 à 400 cas lors des années 90 mais atteignent aujourd’hui les 2000 par an. Une situation « quelque peu préoccupante », d’après le Pr Rahal, et ce, à « cause du diagnostic tardif dû au manque d’information », explique-t-il. Le professeur Rahal s’est montré néanmoins rassuré et rassurant en précisant que des améliorations ont été accomplies notamment par rapport aux interventions chirurgicales et le diagnostic de la tumeur détectée actuellement au niveau de 40 millimètres (4cm) alors qu’elle était repérable à 63 millimètres (6,3 cm) durant les années 70. Certes, des avancées ont été effectuées à ce niveau mais, il faut dire que nous diagnostiquons ce type de cancer toujours en phase assez tardive, c’est ce qui multiplie d’ailleurs le risque de mortalité. Un cancer du sein détecté tôt est plus facile à traiter, ne cessent de dire les spécialistes. Cela dépend en fait du dépistage précoce de la maladie qui multiplie les chances de guérison et réduit le risque de mortalité de 25 %. Quand « la taille de la tumeur est inférieur à 1 cm, les chances de survie à 5 ans sont au minimum de 90 % ». Malheureusement, en Tunisie nous sommes encore très loin de ces indicateurs. Une situation préoccupante. Les interventions chirurgicales restent également limitées malgré une légère amélioration. A cet égard, le Pr Rahal a annoncé que nous assurons « 30 % des interventions chirurgicales » alors que nous étions à 10 % seulement. Cela s’explique sûrement par le manque d’infrastructures et de centres spécialisés plus particulièrement dans les régions. Nous entendons parler depuis des années des unités spécialisées dans les gouvernorats de Jendouba, Gafsa, Gabès et de l’Ariana…mais les projets n’ont pas encore vu le jour.
Stratégie de lutte contre le cancer
M. Mondher Zenaidi, ministre de la Santé publique a parlé à cette occasion du plan de lutte contre le cancer qui s’étale sur quatre ans (2010-2014) et qui se base sur la prévention primaire, le dépistage précoce et la prise en charge. Ce dernier volet dépend indéniablement de l’amélioration des établissements de soin et de l’instauration des unités spécialisées. M. Zenaidi a rappelé à cet égard qu’il s’agit de l’un des axes de la stratégie établie dans ce sens. Elle se base notamment sur « le traitement des malades, l’amélioration de l’infrastructure, le renforcement des équipements, l’amélioration des ressources humaines, le respect des droits des malades, la garantie de la qualité de soin et le renforcement des soins palliatifs ». Une stratégie ambitieuse qui nécessite des moyens et qui doit être concrétisée dans les plus brefs délais, car le nombre des malades va crescendo.
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