Urgence vitale : dans la majorité des cas on attendrait plus de 10 minutes pour obtenir du sang
Publié le 12/04/2010
Paris, le lundi 12 avril 2010 – La qualité et la sécurité de l’activité transfusionnelle se sont considérablement améliorées ces dernières décennies. Cette évolution favorable s’observe dans toutes les situations où de tels actes sont nécessaires, y compris les cas d’urgence. Cependant, dans ce domaine, des efforts peuvent encore être réalisés, comme le note le Professeur Dan Benhamou (Département d’anesthésie-réanimation, Hôpital Bicêtre) qui signe l’éditorial du dernier bulletin d’hémovigilance publié la semaine dernière par l’Agence française de sécurité sanitaire (AFSSAPS). Il observe notamment que la rapidité d’obtention des produits sanguins labiles (PSL) demeure l’une des principales préoccupations des praticiens. « Une enquête prospective nationale et incluant plus de 500 polytraumatisés, [a montré], par exemple, que le délai d’obtention de PSL dans des ordonnances en UVI (urgence vitale immédiate, ndrl) dépassait 10 mn dans 67 % des cas et 30 mn dans 16 % des cas », relève le professeur Benhamou. Afin de limiter les tensions engendrées par ces délais de délivrance, l’un des premiers facteurs d’amélioration semble la garantie d’un « maillage adéquat entre établissement de transfusion sanguine (ETS) et établissements de soins (ES) » qui est considéré par le professeur Benhamou comme une « question de santé publique ». A cet égard, il estime que « les grandes restructurations hospitalières en cours devraient permettre (…) [d’] obtenir un meilleur maillage ES-ETS ».
Pneumatique
Il est cependant des établissements ayant mis en place des dispositifs qui permettent de limiter considérablement le temps de réception des PSL et qui témoignent de l’engagement de l’ensemble des acteurs concernés, des médecins aux pharmaciens en passant par les infirmiers et les techniciens. C’est ainsi que le bulletin « Hémovigilance » de l’AFSSAPS décrit les circuits par pneumatique qui contribuent à l’acheminement des PSL au CHU de Besançon et de Quimper. Dans le premier établissement, ce système existe depuis 1995 : un tuyau sous terrain de 220 mètres de long permet de rallier l’EFS et le CHU, deux bâtiments distants de 150 mètres. Parmi les caractéristiques remarquables de ce système, on observe notamment la mise en place d’une caméra qui permet d’un site à l’autre de visualiser les attestations de réception. Grâce à ce dispositif, la durée des transports est toujours inférieure à cinq minutes et l’intégrité des éléments transportés est assurée. A Quimper, c’est un « réseau pneumatique aérien et souterrain de plus de 400 mètres » qui assure l’acheminement de « 95 % des 8 500 PSL transfusés annuellement (…). Les 5 % autres concernant le site de Concarneau distant de 20 km sont acheminés par navette ».
Anticipation
Ce type de système contribue à la réduction des délais : un objectif majeur. Dans son bulletin, l’AFSSAPS n’hésite pas même à souligner que « l’apport des PSL est plus important que les conséquences potentielles liées à ces derniers. On meurt plus d’une absence ou d’un retard de transfusion qu’à cause de celle-ci ! ». Aussi, dans les urgences vitales, on s’intéressera principalement à la prise en compte du risque avéré ABO. Outre la mise en place de circuits pneumatiques (quand cela est possible, c'est-à-dire quand le centre et l’EFS se situent sur le même site), le professeur Benhamou évoque la diffusion de bonnes pratiques, qui révèlent la nécessité d’un dialogue de qualité entre les différents acteurs. Il observe par exemple : « Lorsque le recours probable à une transfusion urgente peut être anticipé (chez le polytraumatisé, la description par le régulateur du SAMU peut indiquer très en amont que la transfusion sera rapidement nécessaire), prévenir l’ETS d’une urgence permet aux techniciens de ne pas être surpris, de mieux comprendre l’urgence clinique et d’accélérer la distribution lorsque celle-ci devient nécessaire ».
Effets indésirables receveurs : dans 45 % des cas sans menace vitale
D’une façon générale, le bulletin de l’AFSSAPS s’achève en soulignant la « nécessité d’inscrire « la transfusion vitale » comme axe d’amélioration de nos pratiques transfusionnelles ». Cet impératif découle non seulement de la réflexion sur la question du temps mais également sur l’observation des résultats d’effets indésirables receveurs (EIR). On découvre qu’en situation d’urgence vitale, 40 % des EIR surviennent dans le cadre d’une activité chirurgicale et qu’ils « sont de grade 1 (absence de menace vitale immédiate ou à long terme) dans 45 % des cas ». Par ailleurs, « les grades 2 (morbidité à long terme), principalement dus aux allo-immunisations, sont proportionnellement plus importants en UV qu’en situation de non UV et les grades 0 (transfusion inappropriée) sont relativement plus fréquents en UV : les actes de transfusion en UV seraient plus sujets à des erreurs ou dysfonctionnements, notamment les étapes d’identification du patient et des tubes de contrôles, de contrôle des documents à réception, de contrôle ultime au lit du malade ».
Publié le 12/04/2010
Paris, le lundi 12 avril 2010 – La qualité et la sécurité de l’activité transfusionnelle se sont considérablement améliorées ces dernières décennies. Cette évolution favorable s’observe dans toutes les situations où de tels actes sont nécessaires, y compris les cas d’urgence. Cependant, dans ce domaine, des efforts peuvent encore être réalisés, comme le note le Professeur Dan Benhamou (Département d’anesthésie-réanimation, Hôpital Bicêtre) qui signe l’éditorial du dernier bulletin d’hémovigilance publié la semaine dernière par l’Agence française de sécurité sanitaire (AFSSAPS). Il observe notamment que la rapidité d’obtention des produits sanguins labiles (PSL) demeure l’une des principales préoccupations des praticiens. « Une enquête prospective nationale et incluant plus de 500 polytraumatisés, [a montré], par exemple, que le délai d’obtention de PSL dans des ordonnances en UVI (urgence vitale immédiate, ndrl) dépassait 10 mn dans 67 % des cas et 30 mn dans 16 % des cas », relève le professeur Benhamou. Afin de limiter les tensions engendrées par ces délais de délivrance, l’un des premiers facteurs d’amélioration semble la garantie d’un « maillage adéquat entre établissement de transfusion sanguine (ETS) et établissements de soins (ES) » qui est considéré par le professeur Benhamou comme une « question de santé publique ». A cet égard, il estime que « les grandes restructurations hospitalières en cours devraient permettre (…) [d’] obtenir un meilleur maillage ES-ETS ».
Pneumatique
Il est cependant des établissements ayant mis en place des dispositifs qui permettent de limiter considérablement le temps de réception des PSL et qui témoignent de l’engagement de l’ensemble des acteurs concernés, des médecins aux pharmaciens en passant par les infirmiers et les techniciens. C’est ainsi que le bulletin « Hémovigilance » de l’AFSSAPS décrit les circuits par pneumatique qui contribuent à l’acheminement des PSL au CHU de Besançon et de Quimper. Dans le premier établissement, ce système existe depuis 1995 : un tuyau sous terrain de 220 mètres de long permet de rallier l’EFS et le CHU, deux bâtiments distants de 150 mètres. Parmi les caractéristiques remarquables de ce système, on observe notamment la mise en place d’une caméra qui permet d’un site à l’autre de visualiser les attestations de réception. Grâce à ce dispositif, la durée des transports est toujours inférieure à cinq minutes et l’intégrité des éléments transportés est assurée. A Quimper, c’est un « réseau pneumatique aérien et souterrain de plus de 400 mètres » qui assure l’acheminement de « 95 % des 8 500 PSL transfusés annuellement (…). Les 5 % autres concernant le site de Concarneau distant de 20 km sont acheminés par navette ».
Anticipation
Ce type de système contribue à la réduction des délais : un objectif majeur. Dans son bulletin, l’AFSSAPS n’hésite pas même à souligner que « l’apport des PSL est plus important que les conséquences potentielles liées à ces derniers. On meurt plus d’une absence ou d’un retard de transfusion qu’à cause de celle-ci ! ». Aussi, dans les urgences vitales, on s’intéressera principalement à la prise en compte du risque avéré ABO. Outre la mise en place de circuits pneumatiques (quand cela est possible, c'est-à-dire quand le centre et l’EFS se situent sur le même site), le professeur Benhamou évoque la diffusion de bonnes pratiques, qui révèlent la nécessité d’un dialogue de qualité entre les différents acteurs. Il observe par exemple : « Lorsque le recours probable à une transfusion urgente peut être anticipé (chez le polytraumatisé, la description par le régulateur du SAMU peut indiquer très en amont que la transfusion sera rapidement nécessaire), prévenir l’ETS d’une urgence permet aux techniciens de ne pas être surpris, de mieux comprendre l’urgence clinique et d’accélérer la distribution lorsque celle-ci devient nécessaire ».
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