Le BCG n’est plus obligatoire pour les professionnels de santé

Le BCG n’est plus obligatoire pour les professionnels de santé

Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande la levée de vaccination par le BCG pour les professionnels et étudiants des carrières sanitaires et sociales mentionnées dans le code de la santé publique (L.3112-1, R.3112-1 C et 2 ). Cette recommandation s’accompagne du maintien du test tuberculinique comme test de référence lors de prise de poste.


L’AVIS du 5 mars 2010 du HCSP fait suite aux travaux du groupe de travail du Comité technique des vaccinations mis en place pour répondre à la saisine de la Direction générale de la santé, qui posait la question de la pertinence du maintien de l’obligation vaccinale dans cette population alors que le BCG n’est plus obligatoire en population générale chez l’enfant et l’adolescent depuis le 17 juillet 2007 (décret n° 2007-1111) mais reste fortement recommandé pour les enfants les plus exposés.

« Dans la situation épidémiologique actuelle de la France et compte tenu des incertitudes concernant l’efficacité du BCG administré à l’âge adulte et ses effets secondaires potentiels, cette vaccination ne semble plus présenter une balance bénéfice-risque favorable », répond le HCSP.

La vaccination garde cependant un intérêt pour les personnes particulièrement exposées. Elle est donc recommandée, sans obligation, au cas par cas, après évaluation des risques par le médecin du travail, uniquement pour les professionnels de santé très exposés tuberculino-négatifs (personnels de soins en contacts répétés avec des patients tuberculeux contagieux et tout particulièrement ceux à risque de tuberculose multirésistante ; personnels de laboratoire travaillant sur des cultures de mycobactéries). Le HCSP rappelle à ce propos la nécessité d’un « strict respect des mesures barrière et l’importance de l’adhésion au dépistage et au suivi médical ».

Le HCSP ne recommande pas la vaccination par le BCG pour les autres professionnels de santé, les professions de secours, les pompiers et les étudiants de la filière de santé et tous les autres visés par les articles du code de santé publique.

En revanche, le Haut Conseil demande un renforcement de la surveillance des personnels des établissements pénitentiaires qui ont des contacts fréquents avec les détenus, des personnels en contacts fréquents avec des populations où l’incidence de la tuberculose est élevée (services prenant en charge des demandeurs d’asile, des migrants...), des personnels en contact avec les enfants en bas âge, des étudiants des filières sanitaires et sociales et les employés funéraires pratiquant des actes de thanatopraxie. Cette surveillance vise au diagnostic précoce des infections tuberculeuses et des tuberculoses maladie.

› Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Quotimed.com, le 13/04/2010