Rupture spontanée de rate : 3 étiologies et 3 facteurs de risque de mortalité principalement en cause
Publié le 19/04/2010
Une rupture spontanée splénique recouvre une entité mal définie dont les causes favorisantes sont mal connues et le traitement controversé.
Des auteurs suisses ont analysé 632 publications (845 malades) entre 1980 et 2008 en 6 langues (dont le japonais) concernant les adultes victimes d’une rupture spontanée splénique. Ont été exclues les ruptures spontanées spléniques survenues au cours d’explorations (coloscopie, échographie cardiaque trans-œsophagienne, etc.). Une splénomégalie était définie par une rate pesant plus de 200 g (poids normal 150 g), ou de dimensions excédant 110 x 70 x 50 mm sur l’imagerie (échographie ou scanner).
Les 2/3 des malades étaient des hommes.
Les ruptures spontanées spléniques ont été classées en 2 grandes catégories selon qu’une étiologie était retrouvée ou non. Aucune étiologie n’a été trouvée chez 59 sujets (7 %) dont la rate était normal. Une étiologie a été mise en évidence chez 711 sujets (84 %), deux étiologies chez 69 sujets (8 %) et trois chez 6 autres (1 %) (par exemple : tuberculose splénique, sarcoïdose et hémophagocytose).
Les 3 étiologies les plus souvent en cause étaient les hémopathies (lymphomes non hodgkiniens), les maladies virales (mononucléose infectieuse -MNI-), et les inflammations de voisinage (pancréatites), qui ensemble étaient responsables de 42 % des cas de rupture spontanée splénique.
A l’arrivée aux urgences, devant un tableau de douleurs et de choc hémorragique, l’hémopéritoine a été diagnostiqué par échographie, scanner, voire ponction dialyse péritonéale. Quant au diagnostic de rupture spontanée splénique, il a été porté lors de la laparotomie (42 %), par le scanner (32 %), l’échographie (19 %), voire à l’autopsie (5 %).
L’étiologie, cruciale pour établir la thérapeutique, a été établie avant la mise en œuvre du traitement chez 352 sujets (42 %)
Une splénomégalie a été signalée chez 79 % des 591 malades pour lesquels la taille ou le poids de la rate ont été mentionnés (ce poids moyen étant alors de 700 g.)
Sur les 774 malades dont le traitement était précisé (exclusion des découvertes de rupture spontanée splénique à l’autopsie), 660 ont subi une intervention (651 splénectomies et 9 chirurgies conservatrices de la rate) avec 49 décès (7,4 %). Les 114 autres ont subi un traitement médical (notamment pour MNI et paludisme), avec 16 splénectomies secondaires pour saignement itératif et 5 décès (4,4 %).
Au total, 96 patients sont décédés (12,2 %) ; les facteurs prédictifs de mortalité étaient les hémopathies, l’âge (> 40), la grosse rate. Si on n’a pu mettre en évidence d’influence du traitement, chirurgical ou conservateur, sur la survie, on a noté une augmentation de la mortalité chez les malades opérés après un traitement initialement conservateur.
Dr Jean-Fred Warlin
Renzulli P et coll. : Systematic review of atraumatic splenic rupture. Brit J Surg 2009 ; 96 : 114-1121.
Publié le 19/04/2010
Une rupture spontanée splénique recouvre une entité mal définie dont les causes favorisantes sont mal connues et le traitement controversé.
Des auteurs suisses ont analysé 632 publications (845 malades) entre 1980 et 2008 en 6 langues (dont le japonais) concernant les adultes victimes d’une rupture spontanée splénique. Ont été exclues les ruptures spontanées spléniques survenues au cours d’explorations (coloscopie, échographie cardiaque trans-œsophagienne, etc.). Une splénomégalie était définie par une rate pesant plus de 200 g (poids normal 150 g), ou de dimensions excédant 110 x 70 x 50 mm sur l’imagerie (échographie ou scanner).
Les 2/3 des malades étaient des hommes.
Les ruptures spontanées spléniques ont été classées en 2 grandes catégories selon qu’une étiologie était retrouvée ou non. Aucune étiologie n’a été trouvée chez 59 sujets (7 %) dont la rate était normal. Une étiologie a été mise en évidence chez 711 sujets (84 %), deux étiologies chez 69 sujets (8 %) et trois chez 6 autres (1 %) (par exemple : tuberculose splénique, sarcoïdose et hémophagocytose).
Les 3 étiologies les plus souvent en cause étaient les hémopathies (lymphomes non hodgkiniens), les maladies virales (mononucléose infectieuse -MNI-), et les inflammations de voisinage (pancréatites), qui ensemble étaient responsables de 42 % des cas de rupture spontanée splénique.
A l’arrivée aux urgences, devant un tableau de douleurs et de choc hémorragique, l’hémopéritoine a été diagnostiqué par échographie, scanner, voire ponction dialyse péritonéale. Quant au diagnostic de rupture spontanée splénique, il a été porté lors de la laparotomie (42 %), par le scanner (32 %), l’échographie (19 %), voire à l’autopsie (5 %).
L’étiologie, cruciale pour établir la thérapeutique, a été établie avant la mise en œuvre du traitement chez 352 sujets (42 %)
Une splénomégalie a été signalée chez 79 % des 591 malades pour lesquels la taille ou le poids de la rate ont été mentionnés (ce poids moyen étant alors de 700 g.)
Sur les 774 malades dont le traitement était précisé (exclusion des découvertes de rupture spontanée splénique à l’autopsie), 660 ont subi une intervention (651 splénectomies et 9 chirurgies conservatrices de la rate) avec 49 décès (7,4 %). Les 114 autres ont subi un traitement médical (notamment pour MNI et paludisme), avec 16 splénectomies secondaires pour saignement itératif et 5 décès (4,4 %).
Au total, 96 patients sont décédés (12,2 %) ; les facteurs prédictifs de mortalité étaient les hémopathies, l’âge (> 40), la grosse rate. Si on n’a pu mettre en évidence d’influence du traitement, chirurgical ou conservateur, sur la survie, on a noté une augmentation de la mortalité chez les malades opérés après un traitement initialement conservateur.
Dr Jean-Fred Warlin
Renzulli P et coll. : Systematic review of atraumatic splenic rupture. Brit J Surg 2009 ; 96 : 114-1121.
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