Diabète de type 2 : suffirait-il de presque rien… un p’tit café l’midi ?
Publié le 19/04/2010
Plusieurs travaux ont ces dernières années suggéré un effet bénéfique de la consommation de café sur le risque de survenue du diabète de type 2 (non insulinovital). Une étude franco-brésilienne, avec pour atouts le fait d’être prospective, menée dans une vaste population, selon l’alimentation, les boissons, le type de café, et à long terme, paraît conforter ces résultats.
Cette nouvelle étude s’est inscrite dans l’Étude épidémiologique auprès des femmes de la MGEN* (E3N), étude de cohorte prospective, ayant inclus 98 995 femmes vivant en France en 1990, nées entre 1925 et 1950, dont l’objectif est d’explorer le risque de cancer selon l’alimentation, le statut hormonal et le mode de vie ; cette étude étant elle-même partie prenante de l’European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition (E3N/EPIC).
La population d’étude comptait 69 532 femmes, âgées de 41 à 72 ans, enrôlées dans l’E3N/EPIC, indemnes de diabète à l’inclusion. Ces femmes ont été interrogées, de 1993 à 2007, par questionnaire précisant pour la période 1993-1995, entre autres, les apports alimentaires et ceux en café, chicoré, et thé à chaque repas et hors repas, du petit déjeuner au coucher, ainsi que les portions consommées.
Café, chicoré et thé étaient consommés par 85 %, 19 % et 59 % des femmes respectivement, avec des médianes de consommation de 280 ml de café/j, 140 ml/j de chicoré et 214 ml/j de thé, apportant respectivement 84 %, 2 % et 10 % des apports totaux en caféine. Au total, 1 415 nouveaux cas de diabète ont été identifiés au cours d’un suivi moyen de 11 années.
Nombre de facteurs confondants potentiels ont été pris en compte, et des ajustements ont été effectués notamment sur l’âge, les antécédents familiaux de diabète, l’indice de masse corporelle, l’activité physique, le niveau d’éducation, la consommation d’alcool, l’hypercholestérolémie, la prise de traitement hypolipémiants, l’HTA, le tabagisme, les apports en graisses saturées, le statut ménopausique, l’utilisation d’un traitement hormonal substitutif, et celle d’une contraception orale à l’entrée dans l’étude.
L’analyse associe, inversement, à la consommation quotidienne de 3 tasses de café et plus (375 ml/j), une réduction du risque de diabète incident (ratio de risque=0,73 (intervalle de confiance à 95 % [IC95] entre 0,61 et 0,87 ; p pour la tendance < 0,001) en comparaison de l’absence de consommation de café, et relie inversement à l’incidence du diabète, les apports en caféine.
Dans cette population d’étude, 61 % des femmes buvaient du café au petit déjeuner, 37 % dans la matinée, 71 % à midi, 24 % l’après-midi, 15 % au dîner et 6 % dans la soirée. L’analyse selon le repas où le café est consommé laisse apparaître, après ajustements poussés en outre sur la consommation de café aux autres repas, que c’est le café pris au repas de midi qui serait bénéfique eu égard au risque de diabète (ratio de risque = 0,66 ; IC95 entre 0,57 et 0,76 ; p pour la tendance < 0,001) pour une consommation d’un peu plus d’une tasse de café (1,1 ; 125 ml/repas) au repas de la mi-journée en comparaison de la non-consommation de café.
Cette association inverse, significative, au repas de midi, a été observée pour le café, le café décaféiné, indépendamment de l’ajout de sucre ; en revanche, ni le café instantané soluble ni le café au lait ne sont apparus significativement associés à une réduction du risque de diabète. L’étude ne prête pas non plus de vertus bienfaisantes à la chicoré et au thé (mais sans avoir analysé spécifiquement les effets selon les types de thé), pour ce qui est de la diminution du risque de survenue du diabète.
Ainsi, le café le vrai (pas instantané soluble), filtré ou non, sucré ou non, mais sans lait, venant ponctuer le repas de midi, aurait un effet protecteur vis-à-vis du risque de diabète de type 2. Des hypothèses intéressant les mécanismes d’action de cet effet bénéfique sont évoquées, impliquant l’acide chlorogénique, dont l’activité antioxydante a été associée, dans les études animales, à une amélioration de la sensibilité à l’insuline, à une réduction de l’absorption intestinale du glucose et à une baisse de la glycémie, et certains lignanes. L’association sélective, à cet horaire, reste surprenante (est-elle suffisante pour conclure à un effet préventif ?), mais il s’agit, selon les auteurs, de la première étude, prospective, ayant réalisé une analyse d’impact selon les horaires de consommation de café.
* Mutuelle générale de l’éducation nationale .
Dr Claudine Goldgewicht
Sartorelli DS et coll. : Differential effects of coffee on the risk of type 2 diabetes according to meal consumption in a French cohort of women : the E3N/EPIC cohort study. Am J Clin Nutr 2010 ; 91 : 1002-12.
Publié le 19/04/2010
Plusieurs travaux ont ces dernières années suggéré un effet bénéfique de la consommation de café sur le risque de survenue du diabète de type 2 (non insulinovital). Une étude franco-brésilienne, avec pour atouts le fait d’être prospective, menée dans une vaste population, selon l’alimentation, les boissons, le type de café, et à long terme, paraît conforter ces résultats.
Cette nouvelle étude s’est inscrite dans l’Étude épidémiologique auprès des femmes de la MGEN* (E3N), étude de cohorte prospective, ayant inclus 98 995 femmes vivant en France en 1990, nées entre 1925 et 1950, dont l’objectif est d’explorer le risque de cancer selon l’alimentation, le statut hormonal et le mode de vie ; cette étude étant elle-même partie prenante de l’European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition (E3N/EPIC).
La population d’étude comptait 69 532 femmes, âgées de 41 à 72 ans, enrôlées dans l’E3N/EPIC, indemnes de diabète à l’inclusion. Ces femmes ont été interrogées, de 1993 à 2007, par questionnaire précisant pour la période 1993-1995, entre autres, les apports alimentaires et ceux en café, chicoré, et thé à chaque repas et hors repas, du petit déjeuner au coucher, ainsi que les portions consommées.
Café, chicoré et thé étaient consommés par 85 %, 19 % et 59 % des femmes respectivement, avec des médianes de consommation de 280 ml de café/j, 140 ml/j de chicoré et 214 ml/j de thé, apportant respectivement 84 %, 2 % et 10 % des apports totaux en caféine. Au total, 1 415 nouveaux cas de diabète ont été identifiés au cours d’un suivi moyen de 11 années.
Nombre de facteurs confondants potentiels ont été pris en compte, et des ajustements ont été effectués notamment sur l’âge, les antécédents familiaux de diabète, l’indice de masse corporelle, l’activité physique, le niveau d’éducation, la consommation d’alcool, l’hypercholestérolémie, la prise de traitement hypolipémiants, l’HTA, le tabagisme, les apports en graisses saturées, le statut ménopausique, l’utilisation d’un traitement hormonal substitutif, et celle d’une contraception orale à l’entrée dans l’étude.
L’analyse associe, inversement, à la consommation quotidienne de 3 tasses de café et plus (375 ml/j), une réduction du risque de diabète incident (ratio de risque=0,73 (intervalle de confiance à 95 % [IC95] entre 0,61 et 0,87 ; p pour la tendance < 0,001) en comparaison de l’absence de consommation de café, et relie inversement à l’incidence du diabète, les apports en caféine.
Dans cette population d’étude, 61 % des femmes buvaient du café au petit déjeuner, 37 % dans la matinée, 71 % à midi, 24 % l’après-midi, 15 % au dîner et 6 % dans la soirée. L’analyse selon le repas où le café est consommé laisse apparaître, après ajustements poussés en outre sur la consommation de café aux autres repas, que c’est le café pris au repas de midi qui serait bénéfique eu égard au risque de diabète (ratio de risque = 0,66 ; IC95 entre 0,57 et 0,76 ; p pour la tendance < 0,001) pour une consommation d’un peu plus d’une tasse de café (1,1 ; 125 ml/repas) au repas de la mi-journée en comparaison de la non-consommation de café.
Cette association inverse, significative, au repas de midi, a été observée pour le café, le café décaféiné, indépendamment de l’ajout de sucre ; en revanche, ni le café instantané soluble ni le café au lait ne sont apparus significativement associés à une réduction du risque de diabète. L’étude ne prête pas non plus de vertus bienfaisantes à la chicoré et au thé (mais sans avoir analysé spécifiquement les effets selon les types de thé), pour ce qui est de la diminution du risque de survenue du diabète.
Ainsi, le café le vrai (pas instantané soluble), filtré ou non, sucré ou non, mais sans lait, venant ponctuer le repas de midi, aurait un effet protecteur vis-à-vis du risque de diabète de type 2. Des hypothèses intéressant les mécanismes d’action de cet effet bénéfique sont évoquées, impliquant l’acide chlorogénique, dont l’activité antioxydante a été associée, dans les études animales, à une amélioration de la sensibilité à l’insuline, à une réduction de l’absorption intestinale du glucose et à une baisse de la glycémie, et certains lignanes. L’association sélective, à cet horaire, reste surprenante (est-elle suffisante pour conclure à un effet préventif ?), mais il s’agit, selon les auteurs, de la première étude, prospective, ayant réalisé une analyse d’impact selon les horaires de consommation de café.
* Mutuelle générale de l’éducation nationale .
Dr Claudine Goldgewicht
Sartorelli DS et coll. : Differential effects of coffee on the risk of type 2 diabetes according to meal consumption in a French cohort of women : the E3N/EPIC cohort study. Am J Clin Nutr 2010 ; 91 : 1002-12.
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