Corrélation statistiquement significative entre consommation de sucres ajoutés et désordres lipidiques

Corrélation statistiquement significative entre consommation de sucres ajoutés et désordres lipidiques
Article paru le : Lundi 26 Avril 2010



Welsh JA et al. Caloric sweetener consumption and dyslipidemia among US adults. JAMA 2010 ; 303 : 1490-1497.
Pr Philippe Chanson
Une consommation élevée d´hydrates de carbone est associée à une dyslipidémie et à un profil lipidique à risque cardiovasculaire. Les sucres ajoutés (édulcorants caloriques utilisés comme ingrédients dans la fabrication ou la préparation des aliments) augmentent la palatabilité des aliments. Les sucres ajoutés les plus consommés actuellement sont le sucrose ou le sirop de fructose. On dispose de peu d´études qui ont examiné l´association entre la consommation de ces sucres ajoutés et les concentrations lipidiques sanguines. C´est maintenant chose faite dans une étude transversale menée chez plus de 6 000 adultes américains de l´enquête NHANES menée entre 1999 et 2006. Les sujets ont été classés en fonction de leur consommation de sucres ajoutés en utilisant les limites spécifiées dans les recommandations diététiques (< 5 % : groupe de référence ; 5 à 10 %; 10 à 17.5 % ; 17.5 à 25 % et plus de 25 % de la prise calorique totale).
En moyenne, 15.8 % des calories consommées le sont à partir de sucres ajoutés. Chez les participants qui consommaient moins de 5 % de leur apport calorique total sous forme de sucres ajoutés, le HDL-cholestérol moyen était de 0.58 g/l. Lorsque la consommation allait de 5 à 10 %, il était de 0.57, de 10 à 17.5 %, il était de 0.53 et de 17.5 à 25 %, il était de 0.51 et plus de 25 %, il était de 0.47 g/l (p < 0.01). Pour les triglycérides, quand la consommation de sucres ajoutés était < 5 % de la consommation calorique totale, les triglycérides étaient de 1.05 g/l, quand elle allait de 5 à 10 %, elle était de 1.02 g/l, de 10 à 17.5 % elle était de 1.11 g/l, de 17.5 % à moins de 25 %, de 1.13 g/l et au delà de 25 % elle était de 1.14 g/l (p < 0.001). Quant au LDL cholestérol, ajusté en fonction de sexe, il était respectivement de 1.16, 1.15, 1.18, 1.21 et 1.23 g/l chez les femmes (p = 0.047). Il n´y avait pas de différence significative pour ce qui concernait le LDL cholestérol chez les hommes. Chez les plus grands consommateurs (> 10 % des calories sous forme de sucres ajoutés), les proportions de HDL-cholestérol bas étaient de 50 % à plus de 300 % au-dessus en comparaison du groupe de référence (< 5 % de sucres ajoutés).
Cette étude montre donc bien une corrélation statistiquement significative entre la consommation de sucres ajoutés dans l´alimentation et les concentrations de lipides sanguins chez les adultes américains.