les sevices envers les enfants.

Au moment où l’Algérie tout entière, stupéfaite, apprenait la fin tragique du jeune Bouchelouh Yacine, l’histoire d’un autre enfant, qui se trouve en ce moment même entre la vie et la mort sur un lit d’hôpital, vient nous rappeler une hideuse facette de ce bas monde dans lequel nous vivons.
L’horrible sort de la fillette, répondant aux initiales S. M., âgée à peine de 9 ans, continue d’alimenter les discussions dans les quartiers et chaumières de la Coquette. L’enfer vécu par S. M., plusieurs jours durant, a en effet, jeté émoi et consternation dans le Tout-Annaba. «Tortures à l’arme blanche et par l’usage de décharges électriques, séquestration, coups et blessures volontaires» sont autant d’épouvantes subies par la jeune innocente hospitalisée depuis la semaine dernière au service des urgences du CHU Ibn- Rochd d’Annaba. Et comble de l’horreur, ce sont les propres parents de la victime qui seraient derrière cet abominable crime. Le quotidien arabophone paraissant à l’est du pays, En’nasr, qui a rapporté l’information dans son édition d’hier, note que le procureur de République près la cour d’Annaba a ordonné mardi dernier, la mise en détention préventive des parents «psychopathes». Tout a commencé au milieu de la semaine dernière lorsque S. M. fut admise dans un état critique aux urgences du CHU Ibn- Rochd. Il aura fallu que le corps frêle de la gamine soit presque inanimé pour que son paternel ou plutôt son bourreau daigne la transporter à l’hôpital. L’état de la victime, qui présentait plusieurs lésions et traumatismes, a aussitôt incité l’équipe médicale qui l’avait prise en charge à faire appel au médecin légiste qui a conclu que la jeune patiente présentait des séquelles de torture d’une rare sauvagerie qui lui ont causé des hémorragies et blessures graves. Un tel diagnostic ne pouvait se passer de l’ouverture d’une enquête par les éléments des services de sécurité rattachés au CHU qui ont confié le dossier au 4e arrondissement de police de la ville d’Annaba. Et c’est ainsi que lors de son audition, le père de S. M. tentera de charger son épouse en l’accusant d’avoir usé de violence contre sa fille. Confrontés aux déclarations contradictoires des proches de la victime, les enquêteurs de la police ont fini par inculper le père et la mère de S. M., lesquels ont, justement, été placés en détention préventive. Le quotidien En’nasr cite, selon des sources médicales, que la victime a non seulement subi des sévices inhumains pendant au moins quatre jours mais aurait également fait l’objet d’abus sexuels. Ce qui accréditerait, selon la rédactrice de l’article, la thèse entretenue dans les couloirs du CHU d’Annaba, à savoir que S. M. fut soumise à ce traitement abominable à l’effet de divulguer l’identité de son violeur. Une absurdité meurtrière qui n’aura eu pour conséquence tragique qu’un dédoublement du martyre subi par l’innocente gamine.
K. G.