Une élévation modérée de la TSH est fréquente chez l’enfant obèse
Publié: le 12 MAI 2010
Les praticiens sont régulièrement confrontés à l’obésité de l’enfant et à ses nombreuses co-morbidités. Une attention particulière est accordée depuis quelques années à l’éventualité d’un dysfonctionnement thyroïdien qui pourrait accompagner le surpoids ou l’obésité des enfants et l’exploration thyroïdienne est désormais courante dans le bilan initial de leur prise en charge. Plusieurs travaux ont ainsi conclu à une fréquence anormalement élevée de TSH hautes chez les enfants obèses.
Une équipe italienne a cherché à préciser les caractéristiques de cette anomalie et à en évaluer les conséquences, notamment sur les facteurs de risque cardiovasculaires. Au total 1 010 jeunes patients obèses ont été enrôlés, âgés de 4,5 ans à 16 ans. Parmi eux, 72 (7 %) présentaient une thyroïdite auto-immune, ce qui est nettement supérieur à la prévalence de la thyroïdite dans la population pédiatrique, qui est de 1,2 %. Pour éviter le risque de biais, ils ont toutefois été exclus de l’étude. Sur les 938 enfants restants, une TSH > ou = 4,2 micro U/l, définie comme valeur-seuil, était retrouvée chez 120 patients, soit 12,8 %, pour une prévalence de 2 % rapportée chez les enfants de poids normal. L’élévation est toutefois modérée, puisque avoisinant 5,1 micro U/l. Les enfants dont la TSH était plus haute étaient aussi en moyenne plus jeunes, leur IMC supérieur, et le niveau de T3 libre paradoxalement plus élevé que ceux dont la TSH était normale.
Si ce résultat confirme les données de travaux antérieurs, cette étude ne retrouve par contre aucune augmentation des facteurs de risque métabolique chez les enfants dont la TSH est augmentée, ni de corrélation significative entre la TSH ou la T3 libre et les paramètres lipidiques, la pression artérielle ou l’insulinorésistance. Les auteurs notent toutefois que l’absence de groupe contrôle limite la puissance de leur étude, dont le protocole écartait a priori les enfants présentant à l’inclusion un diabète, une hypertension ou une hypercholestérolémie traitées.
Quant à l’élévation de la T3 libre, en apparente contradiction avec une augmentation de la TSH, elle confirmerait la théorie selon laquelle le feed-back négatif entre la TSH et les hormones périphériques serait défaillant chez ces jeunes patients obèses.
La question qui paraît essentielle est de savoir si cette élévation de la TSH est cause ou conséquence de l’obésité. Les auteurs penchent pour cette seconde hypothèse en s’appuyant sur la constatation de la baisse de la TSH après perte de poids. En effet, une baisse de plus de 0,5 points de l’IMC s’accompagne d’une normalisation de la TSH et de la T3 libre.
Les travaux manquent pour recommander ou non la prise en charge médicamenteuse de ces jeunes patients dont la TSH est comprise entre 5 et 10 micro U/l.
Pour les auteurs, des études consacrées à ce point précis devraient être engagées. En attendant, mieux vaut selon eux s’abstenir de traiter et œuvrer pour obtenir la normalisation des paramètres thyroïdiens par la perte de poids.
Dr Roseline Péluchon
Grandone A. et coll.: Thyroid function derangement and childhood obesity: an Italian experience BMC Endocrine Disorders 2010, 10:8 doi:10.1186/1472-6823-10-8
Publié: le 12 MAI 2010
Les praticiens sont régulièrement confrontés à l’obésité de l’enfant et à ses nombreuses co-morbidités. Une attention particulière est accordée depuis quelques années à l’éventualité d’un dysfonctionnement thyroïdien qui pourrait accompagner le surpoids ou l’obésité des enfants et l’exploration thyroïdienne est désormais courante dans le bilan initial de leur prise en charge. Plusieurs travaux ont ainsi conclu à une fréquence anormalement élevée de TSH hautes chez les enfants obèses.
Une équipe italienne a cherché à préciser les caractéristiques de cette anomalie et à en évaluer les conséquences, notamment sur les facteurs de risque cardiovasculaires. Au total 1 010 jeunes patients obèses ont été enrôlés, âgés de 4,5 ans à 16 ans. Parmi eux, 72 (7 %) présentaient une thyroïdite auto-immune, ce qui est nettement supérieur à la prévalence de la thyroïdite dans la population pédiatrique, qui est de 1,2 %. Pour éviter le risque de biais, ils ont toutefois été exclus de l’étude. Sur les 938 enfants restants, une TSH > ou = 4,2 micro U/l, définie comme valeur-seuil, était retrouvée chez 120 patients, soit 12,8 %, pour une prévalence de 2 % rapportée chez les enfants de poids normal. L’élévation est toutefois modérée, puisque avoisinant 5,1 micro U/l. Les enfants dont la TSH était plus haute étaient aussi en moyenne plus jeunes, leur IMC supérieur, et le niveau de T3 libre paradoxalement plus élevé que ceux dont la TSH était normale.
Si ce résultat confirme les données de travaux antérieurs, cette étude ne retrouve par contre aucune augmentation des facteurs de risque métabolique chez les enfants dont la TSH est augmentée, ni de corrélation significative entre la TSH ou la T3 libre et les paramètres lipidiques, la pression artérielle ou l’insulinorésistance. Les auteurs notent toutefois que l’absence de groupe contrôle limite la puissance de leur étude, dont le protocole écartait a priori les enfants présentant à l’inclusion un diabète, une hypertension ou une hypercholestérolémie traitées.
Quant à l’élévation de la T3 libre, en apparente contradiction avec une augmentation de la TSH, elle confirmerait la théorie selon laquelle le feed-back négatif entre la TSH et les hormones périphériques serait défaillant chez ces jeunes patients obèses.
La question qui paraît essentielle est de savoir si cette élévation de la TSH est cause ou conséquence de l’obésité. Les auteurs penchent pour cette seconde hypothèse en s’appuyant sur la constatation de la baisse de la TSH après perte de poids. En effet, une baisse de plus de 0,5 points de l’IMC s’accompagne d’une normalisation de la TSH et de la T3 libre.
Les travaux manquent pour recommander ou non la prise en charge médicamenteuse de ces jeunes patients dont la TSH est comprise entre 5 et 10 micro U/l.
Pour les auteurs, des études consacrées à ce point précis devraient être engagées. En attendant, mieux vaut selon eux s’abstenir de traiter et œuvrer pour obtenir la normalisation des paramètres thyroïdiens par la perte de poids.
Dr Roseline Péluchon
Grandone A. et coll.: Thyroid function derangement and childhood obesity: an Italian experience BMC Endocrine Disorders 2010, 10:8 doi:10.1186/1472-6823-10-8
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