Morphine
C’est un des plus puissants remèdes utilisé contre la douleur, due notamment à un cancer. La morphine est extraite de l’opium, latex produit par le fruit du pavot Papaver somniferum, dont les propriétés antalgiques et hypnotiques sont connues depuis l’Antiquité : il est mentionné dans un manuscrit daté de 1500 avant J.-C., et il fit la renommée de Thèbes en Égypte, d’où les noms d’Extrait ou de Teinture Thébaïques donnés au XVIIIe siècle à des remèdes préparés à base d’opium. Isolée en 1802 sous le nom de « sel narcotique » par le pharmacien français Charles Derosne, la morphine fut séparée et identifiée en 1806 en Westphalie comme le principe actif principal de l’opium par Friedrich Wilhelm Sertürner qui lui donna en 1817 son nom (« morphium », de Morphée, dieu des Songes dans la mythologie grecque). Remarquant le caractère basique de la morphine, Sertürner avait ainsi préparé le premier des « alcaloïdes », substances pharmacologiquement actives extraites des végétaux. La morphine et les extraits d’opium ont été largement employés au XIXe siècle et au début du XXe siècle dans le traitement de la douleur. Jules Verne (mort en 1905) lui consacre un sonnet où on peut lire :
« Ah ! perce-moi cent fois de ton aiguille fine
Et je te bénirai cent fois, Sainte Morphine... »
La deuxième moitié du XXe siècle a été marquée par la synthèse de nouveaux antalgiques, dits « opioïdes » en raison de leurs similitudes chimiques et pharmacologiques avec la morphine. Un certain dolorisme, développé entre les deux guerres mondiales et soutenu par des personnalités comme Georges Duhamel ou illustré dans les romans de François Mauriac, puis le développement de la toxicomanie a répandu chez les médecins un enseignement puis une pratique tendant à limiter l’usage de la morphine. C’est le mérite des Hospices de soins palliatifs et des cliniques de la douleur d’avoir réintroduit ce médicament pour traiter des douleurs chroniques cancéreuses et d’avoir redécouvert qu’on pouvait le prendre par la bouche sans entraîner ni dépendance (toxicomanie), ni accoutumance, ni trouble grave de la respiration ou de la vigilance. L’OMS considère la consommation par un pays de médicaments à base de morphine comme un indice de la qualité du traitement des douleurs cancéreuses.
La morphine se fixe sur la membrane de certaines cellules nerveuses, grâce à des récepteurs, découverts dans les années 1970, qui reconnaissent sa structure chimique. Elle ressemble à des substances naturelles du corps, appelées endorphines, qui se fixent sur ces récepteurs. La morphine inhibe la transmission entre cellules (neurones, moelle épinière, cerveau) de la sensation douloureuse ; elle ralentit le centre nerveux de la respiration et inhibe celui de la toux ; elle influence les mécanismes du sommeil et certains centres impliqués dans l’humeur; la morphine agit enfin sur les muscles lisses, qui assurent les mouvements intestinaux, ce qui entraîne la constipation. La morphine est assez mal absorbée par le tube digestif et son action est due en grande partie à certains de ses métabolites qui sont environ 50 fois plus actifs que la morphine elle-même, par transformation dans le foie. Elle diffuse dans la plupart des tissus, dont le tissu nerveux où elle exerce ses effets thérapeutiques, avant d’être éliminée par le rein.
On l’utilise pour traiter la douleur aiguë, notamment après une opération, mais aussi la douleur chronique aux autres antalgiques. Pour l’OMS, c’est l’antalgique à employer quand les autres antalgiques sont insuffisants. On peut la prendre par la bouche sous une forme à libération immédiate qui agit quatre heures, ou sous une forme à libération prolongée qui agit douze heures ; on peut aussi l’administrer en injections sous-cutanées ou intraveineuses le plus souvent par systèmes de perfusion prolongée (pompes éventuellement portables). Donnée régulièrement, la morphine soulage la douleur et empêche sa réapparition. La dose nécessaire dépend de l’intensité de la douleur ; si cette dose est respectée, la morphine n’entraîne ni toxicomanie, ni accoutumance, ni trouble de la conscience ou de la respiration ; elle peut provoquer, pendant les premiers jours, un peu de somnolence et des nausées que l’on peut prévenir ; elle entraîne toujours une constipation qu’il faut prévenir par un laxatif et surveiller. Plus rarement, la morphine provoque une rétention d’urine ou encore des cauchemars ou des hallucinations qui témoignent le plus souvent d’un surdosage.
On peut donc donner de la morphine à un malade douloureux qui en a besoin sans risque qu’elle devienne inefficace si l’évolution se prolonge, ou qu’elle modifie le comportement, le psychisme ou les facultés intellectuelles. La morphine soulage complètement la plupart des douleurs d’origine cancéreuse ; seules quelques-unes nécessitent d’autres remèdes ou d’autres techniques de traitement.
On peut utiliser la morphine à tous les âges : chez le tout jeune enfant ou le vieillard, sous certaines conditions de dose et de surveillance.
La morphine soulage aussi la gêne pour respirer (dyspnée) ou la toux dans certaines indications.
Rien n’autorise plus à considérer la morphine comme le dernier remède de l’agonie, ni à redouter qu’elle précipite la mort des malades
« Ah ! perce-moi cent fois de ton aiguille fine
Et je te bénirai cent fois, Sainte Morphine... »
La deuxième moitié du XXe siècle a été marquée par la synthèse de nouveaux antalgiques, dits « opioïdes » en raison de leurs similitudes chimiques et pharmacologiques avec la morphine. Un certain dolorisme, développé entre les deux guerres mondiales et soutenu par des personnalités comme Georges Duhamel ou illustré dans les romans de François Mauriac, puis le développement de la toxicomanie a répandu chez les médecins un enseignement puis une pratique tendant à limiter l’usage de la morphine. C’est le mérite des Hospices de soins palliatifs et des cliniques de la douleur d’avoir réintroduit ce médicament pour traiter des douleurs chroniques cancéreuses et d’avoir redécouvert qu’on pouvait le prendre par la bouche sans entraîner ni dépendance (toxicomanie), ni accoutumance, ni trouble grave de la respiration ou de la vigilance. L’OMS considère la consommation par un pays de médicaments à base de morphine comme un indice de la qualité du traitement des douleurs cancéreuses.
La morphine se fixe sur la membrane de certaines cellules nerveuses, grâce à des récepteurs, découverts dans les années 1970, qui reconnaissent sa structure chimique. Elle ressemble à des substances naturelles du corps, appelées endorphines, qui se fixent sur ces récepteurs. La morphine inhibe la transmission entre cellules (neurones, moelle épinière, cerveau) de la sensation douloureuse ; elle ralentit le centre nerveux de la respiration et inhibe celui de la toux ; elle influence les mécanismes du sommeil et certains centres impliqués dans l’humeur; la morphine agit enfin sur les muscles lisses, qui assurent les mouvements intestinaux, ce qui entraîne la constipation. La morphine est assez mal absorbée par le tube digestif et son action est due en grande partie à certains de ses métabolites qui sont environ 50 fois plus actifs que la morphine elle-même, par transformation dans le foie. Elle diffuse dans la plupart des tissus, dont le tissu nerveux où elle exerce ses effets thérapeutiques, avant d’être éliminée par le rein.
On l’utilise pour traiter la douleur aiguë, notamment après une opération, mais aussi la douleur chronique aux autres antalgiques. Pour l’OMS, c’est l’antalgique à employer quand les autres antalgiques sont insuffisants. On peut la prendre par la bouche sous une forme à libération immédiate qui agit quatre heures, ou sous une forme à libération prolongée qui agit douze heures ; on peut aussi l’administrer en injections sous-cutanées ou intraveineuses le plus souvent par systèmes de perfusion prolongée (pompes éventuellement portables). Donnée régulièrement, la morphine soulage la douleur et empêche sa réapparition. La dose nécessaire dépend de l’intensité de la douleur ; si cette dose est respectée, la morphine n’entraîne ni toxicomanie, ni accoutumance, ni trouble de la conscience ou de la respiration ; elle peut provoquer, pendant les premiers jours, un peu de somnolence et des nausées que l’on peut prévenir ; elle entraîne toujours une constipation qu’il faut prévenir par un laxatif et surveiller. Plus rarement, la morphine provoque une rétention d’urine ou encore des cauchemars ou des hallucinations qui témoignent le plus souvent d’un surdosage.
On peut donc donner de la morphine à un malade douloureux qui en a besoin sans risque qu’elle devienne inefficace si l’évolution se prolonge, ou qu’elle modifie le comportement, le psychisme ou les facultés intellectuelles. La morphine soulage complètement la plupart des douleurs d’origine cancéreuse ; seules quelques-unes nécessitent d’autres remèdes ou d’autres techniques de traitement.
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