Spécialiste en néonatalogie, le Pr. Djamil Lebane plaide pour un renforcement des structures de prise en charge des nouveaux-nés, celles qui s’occupent particulièrement des enfants prématurés, à travers toutes les wilayas du pays, de façon à ramener le taux de mortalité infantile à seulement 18,6 pour 1 000 en 2015. «C’est cela notre objectif. C’est difficile mais ce n’est pas chose impossible», soutient le spécialiste, à l’adresse du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbes, tous deux invités mercredi dernier au forum d’El Moudjahid pour parler de la protection de la santé, de la mère et de l’enfant, à l’occasion de la célébration de la Journée de l’enfant africain. Le Pr. Lebane se montre très optimiste quant aux résultats, à condition que les moyens nécessaires soient déployés de la meilleure manière qu’elle soit.
Pour lui, il ne s’agit pas seulement de structures et d’équipements mais aussi de ressources humaines qualifiées. «Il nous faut des professionnels et nous n’en avons pas. Les enfants sont très fragiles et la moindre erreur pourrait leur être fatale… Nous manquons de formation dans ce domaine», affirme-t-il, regrettant que «les résidents passent un stage de trois à cinq mois pour exercer dans ce domaine. Ce n’est pas suffisant».
Revenant sur le chiffre, le Pr. Lebane rappelle que le taux de mortalité infantile était de 46,8 décès pour 1 000 en 1990 et est passé à 39,4 pour 1 000 en 1999. Il est passé de 36,9 pour 1 000 en 2000 à 25 pour 1 000 en 2008. Ces chiffres indiquent que le taux de mortalité infantile est en baisse. Ce qui, de prime abord, semble être positif. «C’est relativement bon, mais ce n’est pas comme nous le souhaitons. Il y a encore des problèmes et des lacunes. Dans de nombreuses wilayas du pays, le taux de mortalité dépasse largement le chiffre national. Il y a encore beaucoup de travail à faire…» lance l’intervenant, précisant que, partout dans le monde, le taux de mortalité infantile est le meilleur indicateur du développement d’une population. Si les chiffres restent alors peu convaincants, c’est qu’il y a des problèmes, insiste-t-il. Plus précis, le Pr. Lebane indiquera que la mortalité néonatale représente près de 80% de la mortalité infantile et la mortalité néonatale précoce (une semaine après la naissance), près de 80% du taux de mortalité néonatale. Autre chiffre inquiétant, près de 50% des décès des nouveaux-nés surviennent 24 heures après la naissance. C’est dire que le grand problème se situe au niveau de la prise en charge de la périnatalité. Et c’est là que de grands efforts doivent être déployés pour améliorer la situation. Douze wilayas doivent particulièrement être ciblées par le programme ministériel. Pour sa part, le ministre Djamel Ould Abbes, ancien médecin gynécologue, assure qu’il est prêt à soutenir toutes les actions qui vont dans le sens de l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant. Il insistera sur le fait que les moyens humains et matériels existent : «Jamais l’Etat algérien n’a autant dépensé pour la santé comme il l’a fait cette dernière décennie.» Aussi, «la volonté politique existe. Ce qu’il y a lieu de faire maintenant, c’est de fédérer les énergies». Par ailleurs, promet le ministre, tous les CHU du pays seront équipés d’une unité de néonatalogie avant la fin de l’année en cours.
Par Karima Mokrani
Pour lui, il ne s’agit pas seulement de structures et d’équipements mais aussi de ressources humaines qualifiées. «Il nous faut des professionnels et nous n’en avons pas. Les enfants sont très fragiles et la moindre erreur pourrait leur être fatale… Nous manquons de formation dans ce domaine», affirme-t-il, regrettant que «les résidents passent un stage de trois à cinq mois pour exercer dans ce domaine. Ce n’est pas suffisant».
Revenant sur le chiffre, le Pr. Lebane rappelle que le taux de mortalité infantile était de 46,8 décès pour 1 000 en 1990 et est passé à 39,4 pour 1 000 en 1999. Il est passé de 36,9 pour 1 000 en 2000 à 25 pour 1 000 en 2008. Ces chiffres indiquent que le taux de mortalité infantile est en baisse. Ce qui, de prime abord, semble être positif. «C’est relativement bon, mais ce n’est pas comme nous le souhaitons. Il y a encore des problèmes et des lacunes. Dans de nombreuses wilayas du pays, le taux de mortalité dépasse largement le chiffre national. Il y a encore beaucoup de travail à faire…» lance l’intervenant, précisant que, partout dans le monde, le taux de mortalité infantile est le meilleur indicateur du développement d’une population. Si les chiffres restent alors peu convaincants, c’est qu’il y a des problèmes, insiste-t-il. Plus précis, le Pr. Lebane indiquera que la mortalité néonatale représente près de 80% de la mortalité infantile et la mortalité néonatale précoce (une semaine après la naissance), près de 80% du taux de mortalité néonatale. Autre chiffre inquiétant, près de 50% des décès des nouveaux-nés surviennent 24 heures après la naissance. C’est dire que le grand problème se situe au niveau de la prise en charge de la périnatalité. Et c’est là que de grands efforts doivent être déployés pour améliorer la situation. Douze wilayas doivent particulièrement être ciblées par le programme ministériel. Pour sa part, le ministre Djamel Ould Abbes, ancien médecin gynécologue, assure qu’il est prêt à soutenir toutes les actions qui vont dans le sens de l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant. Il insistera sur le fait que les moyens humains et matériels existent : «Jamais l’Etat algérien n’a autant dépensé pour la santé comme il l’a fait cette dernière décennie.» Aussi, «la volonté politique existe. Ce qu’il y a lieu de faire maintenant, c’est de fédérer les énergies». Par ailleurs, promet le ministre, tous les CHU du pays seront équipés d’une unité de néonatalogie avant la fin de l’année en cours.
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