Dr Roseline Péluchon
L'utilisation du téléphone mobile a connu un spectaculaire développement au cours des dix dernières années. S'il est difficile d'en nier les avantages, l'opinion publique est pourtant très sensibilisée aux risques pour la santé que pourrait faire courir l'utilisation du téléphone portable et surtout aux dangers potentiels liés à la proximité des antennes relais. Le risque est évoqué notamment pour les enfants, dont le cerveau est en plein développement et qui, selon certains, seraient de ce fait particulièrement menacés. Les autorités sanitaires prennent ce problème au sérieux et ont diligenté plusieurs travaux, mais les différentes études réalisées sur le sujet n'ont fourni jusqu'à présent que des résultats contradictoires et difficilement interprétables du fait de biais méthodologiques.
Une étude cas-contrôle, publiée ces jours-ci par le British Medical Journalvient s'ajouter aux travaux existants. Les auteurs ont observé la relation entre des cancers chez de jeunes enfants et l'exposition aux ondes électromagnétiques, estimé en considérant le lieu d'habitation de leur mère pendant la grossesse et la proximité de ce lieu avec des antennes relais. Au total 1 397 enfants de moins de 4 ans ont été recensés à travers toute la Grande Bretagne entre 1999 et 2001, souffrant de tumeur cérébrale ou du système nerveux central, de leucémie ou de tout autre cancer, et pour lesquels l'adresse de la mère pendant la grossesse était connue. Les données ont été comparées à celles concernant 5 588 enfants en bonne santé, constituant le groupe contrôle (4 contrôles par cas).
Pour estimer l'exposition, 3 mesures ont été prises en compte pour chaque adresse répertoriée : la distance par rapport à une antenne relais, la puissance d'émission des signaux dans un périmètre de 700 m (le « pic » d'émission est entre 250 et 500m, puis diminue rapidement) et enfin l'estimation de l'ensemble des ondes captées à l'adresse de chaque nouveau-né.
Et les plus alarmistes en seront cette fois encore pour leurs frais. L'étude ne permet pas de mettre en évidence une association entre l'exposition de la mère aux ondes électromagnétiques d'une antenne relais pendant la grossesse et le risque de cancer de l'enfant dans ses premières années. Les paramètres pris en compte ne montrent pas de différence statistiquement significative pour les enfants atteints de cancer avant leur 4ème année et les enfants en bonne santé.
Les auteurs insistent toutefois sur le fait que cette étude n'a retenu que des enfants atteints de cancers avant 4 ans et les résultats ne peuvent pas être extrapolés et ne concernent pas les possibles effets à long terme. Rappelons que l'étude Interphone a aussi publié ses premiers résultats le mois dernier, 11 ans après son lancement, résultats très attendus, mais finalement « non concluants». D'autres travaux sont en cours et permettront peut-être, au moins de conclure définitivement, sinon d'éteindre la polémique.
Elliott P et coll.: Mobile phone base stations and early childhood cancers: case-control study BMJ 2010;340:c3077
L'utilisation du téléphone mobile a connu un spectaculaire développement au cours des dix dernières années. S'il est difficile d'en nier les avantages, l'opinion publique est pourtant très sensibilisée aux risques pour la santé que pourrait faire courir l'utilisation du téléphone portable et surtout aux dangers potentiels liés à la proximité des antennes relais. Le risque est évoqué notamment pour les enfants, dont le cerveau est en plein développement et qui, selon certains, seraient de ce fait particulièrement menacés. Les autorités sanitaires prennent ce problème au sérieux et ont diligenté plusieurs travaux, mais les différentes études réalisées sur le sujet n'ont fourni jusqu'à présent que des résultats contradictoires et difficilement interprétables du fait de biais méthodologiques.
Une étude cas-contrôle, publiée ces jours-ci par le British Medical Journalvient s'ajouter aux travaux existants. Les auteurs ont observé la relation entre des cancers chez de jeunes enfants et l'exposition aux ondes électromagnétiques, estimé en considérant le lieu d'habitation de leur mère pendant la grossesse et la proximité de ce lieu avec des antennes relais. Au total 1 397 enfants de moins de 4 ans ont été recensés à travers toute la Grande Bretagne entre 1999 et 2001, souffrant de tumeur cérébrale ou du système nerveux central, de leucémie ou de tout autre cancer, et pour lesquels l'adresse de la mère pendant la grossesse était connue. Les données ont été comparées à celles concernant 5 588 enfants en bonne santé, constituant le groupe contrôle (4 contrôles par cas).
Pour estimer l'exposition, 3 mesures ont été prises en compte pour chaque adresse répertoriée : la distance par rapport à une antenne relais, la puissance d'émission des signaux dans un périmètre de 700 m (le « pic » d'émission est entre 250 et 500m, puis diminue rapidement) et enfin l'estimation de l'ensemble des ondes captées à l'adresse de chaque nouveau-né.
Et les plus alarmistes en seront cette fois encore pour leurs frais. L'étude ne permet pas de mettre en évidence une association entre l'exposition de la mère aux ondes électromagnétiques d'une antenne relais pendant la grossesse et le risque de cancer de l'enfant dans ses premières années. Les paramètres pris en compte ne montrent pas de différence statistiquement significative pour les enfants atteints de cancer avant leur 4ème année et les enfants en bonne santé.
Les auteurs insistent toutefois sur le fait que cette étude n'a retenu que des enfants atteints de cancers avant 4 ans et les résultats ne peuvent pas être extrapolés et ne concernent pas les possibles effets à long terme. Rappelons que l'étude Interphone a aussi publié ses premiers résultats le mois dernier, 11 ans après son lancement, résultats très attendus, mais finalement « non concluants». D'autres travaux sont en cours et permettront peut-être, au moins de conclure définitivement, sinon d'éteindre la polémique.
Elliott P et coll.: Mobile phone base stations and early childhood cancers: case-control study BMJ 2010;340:c3077
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