(JIM)
Pr Jean-Jacques Baudon
Dans les pays occidentaux 40 % des adolescents et jeunes adultes ne sont pas satisfaits de leur corps et 77 % d'entre eux se mettent épisodiquement au régime. Les tentatives de contrôle du poids peuvent se résumer à une diète modérée mais peuvent aussi devenir excessives, faisant le lit de vrais troubles du comportement alimentaire qui mettent en danger le développement psychosocial et la santé de ces jeunes. Il paraît donc important de prendre en charge un « excès de préoccupations» face à la prise de poids. Cependant celles-ci font rarement l'objet d'une consultation médicale d'autant plus que s'y associent souvent un sentiment de honte et un déni. Les symptômes somatiques, fréquemment associés, pourraient fournir le biais par lequel le médecin généraliste serait à même de suspecter ces préoccupations comportant un risque de troubles du comportement alimentaire.
Dans cette optique, une étude a été menée en Suisse sur des jeunes gens âgés de 16 à 20 ans en enseignement supérieur. Un échantillon de 506 classes a participé à l'étude, réunissant 7 548 adolescents (3 658 filles, 3 890 garçons). Tous ont été soumis à un questionnaire anonyme comprenant 563 items sur la santé. Les problèmes d'alimentation et de poids comprenaient 4 questions (J'ai peur de prendre du poids ; je me sens peu attrayant quand j'ai trop mangé ; je pense souvent à tout ce qui est lié à la nourriture ; j'aime le sentiment d'avoir un estomac vide) avec pour chacune une réponse graduée de 1 (jamais) à 4 (tous les jours). Un score moyen égal ou supérieur à 3 indiquait le sentiment d'être trop gros et l'obsession de perdre du poids, préoccupations pouvant s'inscrire dans un continuum allant de troubles subcliniques du comportement alimentaire aux diagnostics d'anorexie, de boulimie et autres. Les items explorant les troubles psychosomatiques, céphalées, douleurs gastriques, dorsales, problèmes musculaires, troubles du sommeil, difficultés respiratoires...ont été côtés de la même façon. La fréquence des consultations chez les praticiens a été évaluée sur les 12 derniers mois : jamais, 1 à 2 fois ou plus.
Des inquiétudes excessives ont été rapportées par 14,6 % des filles et 1,3 % des garçons. Il n'existait pas de différences sociodémographiques entre ces sujets et les autres. Une plus forte proportion d'adolescents avec ces préoccupations importantes de poids et d'alimentation se plaignait de troubles psychosomatiques chroniques en comparaison de ceux ne manifestant pas de tels soucis, filles 13,1 % avec, 9 % sans ; garçons 21,6 % vs 10,2 %, association demeurant significative après ajustement en fonction des variables sociodémographiques et dépressives. Par ailleurs les adolescents avec ce type de préoccupations étaient plus souvent en surpoids (IMC> 25) que ceux sans (garçons OR 7,2, filles OR 1,9) et avaient plus fréquemment recours au moins une fois dans l'année à un praticien.
Ces observations suggèrent que certaines plaintes somatiques peuvent mettre le généraliste sur la piste de préoccupations excessives pour le poids et l'alimentation, en particulier chez des sujets jeunes en surpoids, préoccupations que ces patients n'abordent pas spontanément. Elles pourraient permettre d'identifier les sujets à risque ou concernés par des troubles du comportement alimentaire.
Chamay Weber C et coll. : Is there a role for primary care physicians' screening of excessive weight and eating concerns in adolescence? J Pediatr 2010;157:32-5
Pr Jean-Jacques Baudon
Dans les pays occidentaux 40 % des adolescents et jeunes adultes ne sont pas satisfaits de leur corps et 77 % d'entre eux se mettent épisodiquement au régime. Les tentatives de contrôle du poids peuvent se résumer à une diète modérée mais peuvent aussi devenir excessives, faisant le lit de vrais troubles du comportement alimentaire qui mettent en danger le développement psychosocial et la santé de ces jeunes. Il paraît donc important de prendre en charge un « excès de préoccupations» face à la prise de poids. Cependant celles-ci font rarement l'objet d'une consultation médicale d'autant plus que s'y associent souvent un sentiment de honte et un déni. Les symptômes somatiques, fréquemment associés, pourraient fournir le biais par lequel le médecin généraliste serait à même de suspecter ces préoccupations comportant un risque de troubles du comportement alimentaire.
Dans cette optique, une étude a été menée en Suisse sur des jeunes gens âgés de 16 à 20 ans en enseignement supérieur. Un échantillon de 506 classes a participé à l'étude, réunissant 7 548 adolescents (3 658 filles, 3 890 garçons). Tous ont été soumis à un questionnaire anonyme comprenant 563 items sur la santé. Les problèmes d'alimentation et de poids comprenaient 4 questions (J'ai peur de prendre du poids ; je me sens peu attrayant quand j'ai trop mangé ; je pense souvent à tout ce qui est lié à la nourriture ; j'aime le sentiment d'avoir un estomac vide) avec pour chacune une réponse graduée de 1 (jamais) à 4 (tous les jours). Un score moyen égal ou supérieur à 3 indiquait le sentiment d'être trop gros et l'obsession de perdre du poids, préoccupations pouvant s'inscrire dans un continuum allant de troubles subcliniques du comportement alimentaire aux diagnostics d'anorexie, de boulimie et autres. Les items explorant les troubles psychosomatiques, céphalées, douleurs gastriques, dorsales, problèmes musculaires, troubles du sommeil, difficultés respiratoires...ont été côtés de la même façon. La fréquence des consultations chez les praticiens a été évaluée sur les 12 derniers mois : jamais, 1 à 2 fois ou plus.
Des inquiétudes excessives ont été rapportées par 14,6 % des filles et 1,3 % des garçons. Il n'existait pas de différences sociodémographiques entre ces sujets et les autres. Une plus forte proportion d'adolescents avec ces préoccupations importantes de poids et d'alimentation se plaignait de troubles psychosomatiques chroniques en comparaison de ceux ne manifestant pas de tels soucis, filles 13,1 % avec, 9 % sans ; garçons 21,6 % vs 10,2 %, association demeurant significative après ajustement en fonction des variables sociodémographiques et dépressives. Par ailleurs les adolescents avec ce type de préoccupations étaient plus souvent en surpoids (IMC> 25) que ceux sans (garçons OR 7,2, filles OR 1,9) et avaient plus fréquemment recours au moins une fois dans l'année à un praticien.
Ces observations suggèrent que certaines plaintes somatiques peuvent mettre le généraliste sur la piste de préoccupations excessives pour le poids et l'alimentation, en particulier chez des sujets jeunes en surpoids, préoccupations que ces patients n'abordent pas spontanément. Elles pourraient permettre d'identifier les sujets à risque ou concernés par des troubles du comportement alimentaire.
Chamay Weber C et coll. : Is there a role for primary care physicians' screening of excessive weight and eating concerns in adolescence? J Pediatr 2010;157:32-5
Hier à 10:10 par kazran
» Manuel D'échocardiographie Clinique pdf
Hier à 10:09 par kazran
» Manuel pratique d'anesthésie Anesthésie
Mer 20 Nov 2024, 16:18 par jahgoldenpen
» Livres Médicales - Cas Difficiles En Medecine Interne
Mar 19 Nov 2024, 22:15 par Sensé
» ATLAS d'Échographie
Mar 19 Nov 2024, 18:32 par carlosdoc
» POUR REVISER THERAPEUTIQUE CARDIO RESUMER en tableaux de la therapeutique cardio en 1 SEUL FICHIER !!
Mar 19 Nov 2024, 18:28 par carlosdoc
» POUR REVISER CARDIO HYPER QCM CARDIO CAS CLINIQUE !!
Mar 19 Nov 2024, 18:23 par carlosdoc
» PDF gratuit Pierre Kamina Anatomie clinique Tête cou dos Tome 2
Mar 19 Nov 2024, 11:42 par pingooz
» application Urgences 1 Clic full apk et complet
Mar 19 Nov 2024, 01:29 par dr.sami1978
» application Urgences 1 Clic full apk et complet #Application
Mar 19 Nov 2024, 01:18 par dr.sami1978
» applications medicales crackées pour iphone
Mar 19 Nov 2024, 01:17 par sweetest
» obtention de vidal mobile et cracker une abonnement avec iPhone
Mar 19 Nov 2024, 01:14 par sweetest
» livre SM CAS clinique neurologie:100 cas clinique neurologie corrigés et commentés 2020
Lun 18 Nov 2024, 22:10 par toufikftl
» Collection complète DCEM en questions-réponses
Lun 18 Nov 2024, 12:18 par moussapes5
» Livres Médicales - Gynécologie pour le praticien 8e edition
Dim 17 Nov 2024, 21:15 par jahgoldenpen