Certains médicaments, comme l'aspirine ou l'ibuprofène, pris par une femme enceinte altéreraient la fertilité des fœtus mâles. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
Depuisdes années, une baisse des spermatozoïdes est mise en évidence danscertains pays, en particulier en Finlande, mais aussi dans certainesvilles de France, notamment à Paris. Un nombre un peu plus élevé demalformations génitales comme des cryptorchidies (absence de descentetotale ou partielle du testicule dans les bourses chez le petit garçon)a également été décrit partout dans les pays industrialisés. Enfin lecancer du testicule serait en augmentation dans les mêmes zones. Lacause précise de ces phénomènes encore mal documentés n'est pas connue,même si l'usage de pesticides et autres produits chimiques a été pointédu doigt. Aujourd'hui la revue Human Reproductionpublie les résultats de travaux menés au Danemark, en Finlande et enFrance qui permettent de suspecter le rôle des médicaments antalgiquespris par la mère pendant la grossesse.
Ainsi,selon ces recherches, le fait d'avoir pris pendant plus de deuxsemaines lors du premier ou du deuxième trimestre de la grossesse del'aspirine ou de l'ibuprofène multiplierait par deux le risque dedonner naissance à un garçon souffrant de cryptorchidie. La mêmetendance est observée avec le paracétamol. Et pour les futures mèresayant utilisé pendant plus de 15 jours deux antalgiques simultanément,le risque d'avoir un garçon atteint est 22 fois plus élevé que celuides femmes qui n'ont rien pris. Or, on sait que la cryptorchidie est unfacteur de risque à la fois d'infertilité masculine et de cancer dutesticule.
Dansles années 1980 des chercheurs avaient déjà suspecté ces antalgiqueschez l'animal mâle de provoquer des troubles de la reproduction. Maisil a fallu attendre cette étude de cohorte publiée aujourd'hui pouravoir des données plus précises chez l'être humain. Ce travail portesur plus de 400 femmes enceintes danoises qui ont accepté de répondre àun interrogatoire sur leurs habitudes de vie et notamment la prised'antalgiques. Après la naissance, les enfants de sexe masculin nés deces femmes ont été examinés pour la recherche notamment d'unecryptorchidie. C'est ainsi que les auteurs de l'étude ont pu se rendrecompte pour la première fois que les enfants des femmes qui avaientpris un ou plusieurs des trois antalgiques étudiés, pendant plus de 15jours au cours des six premiers mois de grossesse, avaient un risquesignificativement accru de cryptorchidie.
Pourcomprendre le phénomène, les médecins danois et finlandais ont contactéBernard Jégou, directeur de recherche à l'Inserm unité 625 et àl'université de Rennes-I et spécialiste international des questionsd'environnement et de fertilité masculine. Celui-ci travaille sur descultures de cellules de testicules de rats fœtaux, de manière à testerdes médicaments ou les molécules chimiques et d'évaluer leurs effetssur la fonction reproductive fœtale. Ila pu ainsi mettre en évidence sur ce modèle une baisse de la sécrétionde testostérone (l'hormone mâle) des cellules testiculaires fœtales enprésence de ces antalgiques (paracétamol, ibuprofène ou aspirine).
Enfin,les Danois ont en parallèle mené une troisième expérience. Ils ontdonné à des rates gestantes l'un de ces médicaments antalgiques àhautes doses. Et ils ont pu alors eux aussi observer dans ladescendance mâle certaines anomalies traduisant une moindre sensibilitéà la testostérone. «Ces travaux sont des clignotants indiquant qu'ilfaut porter une attention particulière à la prise d'antalgiques pendantla grossesse. Il faut cependant rester prudent: nous mettons enévidence une association et pas une relation de cause à effet, expliqueBernard Jégou, coauteur de l'article paru dans Human Reproduction. Mais d'autres arguments indirects vont dans le même sens. Ainsi,c'est au Danemark que la plus grosse consommation de paracétamol estobservée et c'est aussi le pays qui présente le taux le plus élevé decryptorchidie. Aujourd'hui ces signaux nous indiquent qu'il fautmener de nouvelles études épidémiologiques et expérimentales.» C'estdésormais aux autorités sanitaires de se prononcer sur l'opportunité delimiter le recours à ces médicaments pendant la grossesse
Depuisdes années, une baisse des spermatozoïdes est mise en évidence danscertains pays, en particulier en Finlande, mais aussi dans certainesvilles de France, notamment à Paris. Un nombre un peu plus élevé demalformations génitales comme des cryptorchidies (absence de descentetotale ou partielle du testicule dans les bourses chez le petit garçon)a également été décrit partout dans les pays industrialisés. Enfin lecancer du testicule serait en augmentation dans les mêmes zones. Lacause précise de ces phénomènes encore mal documentés n'est pas connue,même si l'usage de pesticides et autres produits chimiques a été pointédu doigt. Aujourd'hui la revue Human Reproductionpublie les résultats de travaux menés au Danemark, en Finlande et enFrance qui permettent de suspecter le rôle des médicaments antalgiquespris par la mère pendant la grossesse.
Ainsi,selon ces recherches, le fait d'avoir pris pendant plus de deuxsemaines lors du premier ou du deuxième trimestre de la grossesse del'aspirine ou de l'ibuprofène multiplierait par deux le risque dedonner naissance à un garçon souffrant de cryptorchidie. La mêmetendance est observée avec le paracétamol. Et pour les futures mèresayant utilisé pendant plus de 15 jours deux antalgiques simultanément,le risque d'avoir un garçon atteint est 22 fois plus élevé que celuides femmes qui n'ont rien pris. Or, on sait que la cryptorchidie est unfacteur de risque à la fois d'infertilité masculine et de cancer dutesticule.
Dansles années 1980 des chercheurs avaient déjà suspecté ces antalgiqueschez l'animal mâle de provoquer des troubles de la reproduction. Maisil a fallu attendre cette étude de cohorte publiée aujourd'hui pouravoir des données plus précises chez l'être humain. Ce travail portesur plus de 400 femmes enceintes danoises qui ont accepté de répondre àun interrogatoire sur leurs habitudes de vie et notamment la prised'antalgiques. Après la naissance, les enfants de sexe masculin nés deces femmes ont été examinés pour la recherche notamment d'unecryptorchidie. C'est ainsi que les auteurs de l'étude ont pu se rendrecompte pour la première fois que les enfants des femmes qui avaientpris un ou plusieurs des trois antalgiques étudiés, pendant plus de 15jours au cours des six premiers mois de grossesse, avaient un risquesignificativement accru de cryptorchidie.
Pourcomprendre le phénomène, les médecins danois et finlandais ont contactéBernard Jégou, directeur de recherche à l'Inserm unité 625 et àl'université de Rennes-I et spécialiste international des questionsd'environnement et de fertilité masculine. Celui-ci travaille sur descultures de cellules de testicules de rats fœtaux, de manière à testerdes médicaments ou les molécules chimiques et d'évaluer leurs effetssur la fonction reproductive fœtale. Ila pu ainsi mettre en évidence sur ce modèle une baisse de la sécrétionde testostérone (l'hormone mâle) des cellules testiculaires fœtales enprésence de ces antalgiques (paracétamol, ibuprofène ou aspirine).
Enfin,les Danois ont en parallèle mené une troisième expérience. Ils ontdonné à des rates gestantes l'un de ces médicaments antalgiques àhautes doses. Et ils ont pu alors eux aussi observer dans ladescendance mâle certaines anomalies traduisant une moindre sensibilitéà la testostérone. «Ces travaux sont des clignotants indiquant qu'ilfaut porter une attention particulière à la prise d'antalgiques pendantla grossesse. Il faut cependant rester prudent: nous mettons enévidence une association et pas une relation de cause à effet, expliqueBernard Jégou, coauteur de l'article paru dans Human Reproduction. Mais d'autres arguments indirects vont dans le même sens. Ainsi,c'est au Danemark que la plus grosse consommation de paracétamol estobservée et c'est aussi le pays qui présente le taux le plus élevé decryptorchidie. Aujourd'hui ces signaux nous indiquent qu'il fautmener de nouvelles études épidémiologiques et expérimentales.» C'estdésormais aux autorités sanitaires de se prononcer sur l'opportunité delimiter le recours à ces médicaments pendant la grossesse
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