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    Conduite à tenir devant un syndrome délirant ...

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    Message par MIRAGE Dim 12 Déc 2010, 17:25

    S. Vergnaud
    Un syndrome délirant est caractérisé par la présence d’une ou plusieurs idées délirantes. Il est parfois
    difficile de reconnaître le caractère délirant d’un propos, en particulier lorsque la cohérence formelle du
    discours et la conviction du sujet sont telles qu’elles peuvent entraîner l’adhésion de l’entourage. Le rôle
    du médecin est donc dans un premier temps de reconnaître le caractère délirant d’une ou de plusieurs
    idées.

    © 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés


    ■ Introduction
    Un syndrome délirant est constitué par un ensemble de
    symptômes pouvant être rencontrés dans différentes pathologies
    psychiatriques ou non. Les situations dans lesquelles le praticien
    peut y être confronté sont également diverses (service d’urgences,
    cabinet, contexte chronique ou trouble aigu du
    comportement).
    La terminologie « syndrome délirant » inclut non seulement
    les idées délirantes décelables dans le discours du patient et
    révélatrices de troubles de la pensée, mais aussi des troubles des
    conduites dans le cas où la conviction délirante amène le
    patient à « agir » son délire et des troubles des perceptions telles
    que les illusions et les hallucinations qui attestent d’une
    perturbation des deux modalités de prise de conscience d’un
    objet : la perception sensorielle et la représentation mentale.
    Il convient avant tout d’entrer en contact avec ces patients
    afin d’être à même de réaliser un bilan étiologique approprié,
    permettant d’intégrer les idées délirantes dans le cadre d’une
    pathologie psychiatrique ou médicale
    Une fois ce premier bilan réalisé et une affection médicale
    écartée, une consultation psychiatrique s’impose afin de
    rechercher et préciser les signes pouvant orienter le diagnostic
    psychiatrique !

    ■ Caractérisation d’une idée
    délirante

    Il est plus facile de repérer un délire que de donner une
    définition du délire qui correspond à une altération du système
    de réalité. L’idéation délirante est une idéation morbide
    comportant tout à la fois une conviction inébranlable, un
    sentiment d’évidence interne et une contradiction avec la
    réalité.
    Elle est personnelle au sujet et non partagée par le groupe
    socioculturel auquel il appartient. Les éléments de la culture du
    sujet doivent être pris en compte dans l’interprétation du
    caractère invraisemblable d’une idée.
    Le manque d’éléments de réalité pour affirmer la fausseté des
    idées ou encore un certain degré de doute dans le discours du
    sujet peut rendre parfois très difficile la distinction entre réalité
    et délire. Rappelons, comme l’a souligné Ey, que « ce n’est pas
    l’erreur qui fonde le délire, mais les modalités de la connaissance
    délirante toujours enracinée à un certain moment au
    moins, dans l’irrationnel ».
    Caractères généraux
    Les idées délirantes peuvent être :
    • vagues et floues, ou au contraire précises et clairement
    énoncées ;
    • fixes et monotones, ou bien mobiles ;
    • mono- ou plurithématiques ;
    • absurdes, bizarres, invraisemblables ou encore cohérentes,
    plausibles jusqu’à un certain point.
    Ces éléments permettent d’apprécier le degré d’organisation
    du délire, c’est-à-dire l’existence ou non d’une structure logique
    et organisée sous-jacente.
    On note aussi le degré d’extension du délire, c’est-à-dire son
    niveau d’envahissement dans les différents secteurs de la vie du
    sujet. Il peut être limité (délire en secteur ; exemple : délire de jalousie centré sur une personne) ou très étendu (délire en
    réseau ; exemple : bouffée délirante aiguë avec sentiment diffus
    de persécution).
    Le rapport du patient à ses idées délirantes est à noter : la
    conviction peut être absolue, inentamable par les réfutations ou
    les preuves de réalité, mais elle peut aussi coexister avec une
    certaine conscience de sa nature morbide, voire un certain degré
    de critique, variables dans le temps. Il arrive même qu’un
    patient déjà suivi en psychiatrie vienne spontanément consulter
    en déclarant qu’il « recommence à délirer ». Un délire ancien est
    aussi susceptible de s’atténuer (enkystement) et de laisser place
    à des modalités de fonctionnement plus adaptées. Cette persistance
    à bas bruit est toujours susceptible de réactivation.

    Mécanisme du délire
    Différents mécanismes sont à l’oeuvre dans l’élaboration
    délirante ; ils sont le plus souvent associés, mais l’un d’entre eux
    prédomine souvent.
    Interprétation
    C’est un raisonnement faux qui a pour point de départ une
    sensation réelle ou un fait exact auquel est donné une signification
    erronée.
    Par exemple, un malade se sentant fatigué pense qu’on lui a
    inoculé un virus (interprétation endogène), ou bien un malade,
    après avoir été bousculé dans le métro, pense qu’il s’agit d’un
    avertissement (interprétation exogène).
    Intuition
    Mécanisme rarement isolé, la connaissance intuitive s’impose
    au sujet comme une évidence soudaine et immédiate, sans
    justification logique. Exemple : « J’ai compris tout à coup que
    j’étais le fils de Dieu ».
    Imagination ou fabulation
    C’est un enrichissement du délire par des éléments issus de
    l’imagination du sujet, volontiers extravagants ou fantaisistes.
    Par exemple, filiation illustre, intervention de personnages
    mystérieux.
    Illusions
    Il s’agit de déformations de la perception d’un objet réel
    pouvant affecter tous les sens. Exemple : un patient croit
    entendre son enfant pleurer en entendant des cris à la télévision.
    On peut aussi observer des variations quantitatives des
    perceptions (fadeur, atonie ou au contraire hyperesthésie).
    Hallucinations
    Ce sont de fausses perceptions qui surviennent en l’absence
    de stimulus extérieur : « perception sans objet à percevoir »
    (H. Ey).
    On distingue les hallucinations psychosensorielles et les
    hallucinations intrapsychiques.
    Points essentiels
    Attitudes évocatrices d’un patient halluciné
    • Attitudes d’écoute (attention tournée vers les voix
    plutôt que vers l’interlocuteur).
    • Dialogue hallucinatoire.
    • Conduites de défense vis-à-vis des voix (utilisation de
    bouchons d’oreilles ou de walkman).


    Hallucinations psychosensorielles
    Ce sont des hallucinations vraies qui peuvent intéresser tous
    les domaines perceptifs. Elles peuvent être simples, élémentaires
    (sons, éclairs, attouchements), ou bien complexes et élaborées
    (conversations, scènes ou images). Les plus fréquentes sont les
    hallucinations auditives et visuelles, les autres (tactiles ou
    cénesthésiques, olfactives et gustatives) sont plus rares.
    Hallucinations psychiques
    Ce sont de « fausses hallucinations » puisqu’elles perdent
    leurs indices de sensorialité et de spatialité. Elle sont difficiles à
    mettre en évidence et se décrivent comme des « voix intérieures
    », caractéristiques par leur absence de subjectivité. En effet,
    le sujet ne fait pas sien le contenu de ce qu’il pense ou éprouve,
    qui est attribué à l’extérieur et qui représente pour lui une
    intrusion dans le secret de sa conscience. Le sujet entend des
    mots, des phrases ou des conversations interférant avec sa
    propre pensée et qu’il explique souvent par des phénomènes de
    « transmission de pensée » ou de « télépathie ».
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    Conduite à tenir devant un syndrome délirant ... Empty Re: Conduite à tenir devant un syndrome délirant ...

    Message par MIRAGE Dim 12 Déc 2010, 17:34

    Attention
    Hallucinations visuelles
    Elles sont hautement évocatrices d’une étiologie
    organique (prise de toxiques, épilepsie, tumeur cérébrale,
    sevrage alcoolique). Elles ne sont pas habituelles dans les
    troubles psychiatriques
    Syndrome d’automatisme mental
    Décrit par de Clérambault, il est à rapprocher des hallucinations
    intrapsychiques. Il est décrit comme une sorte d’autonomisation
    et de mécanisation d’une partie de la pensée du
    malade. Ce dernier a le sentiment de perdre le contrôle de sa
    pensée qui se met à fonctionner en dehors de sa volonté

    Formes cliniques particulières
    Hallucinoses
    Elles se distinguent des hallucinations car elles sont reconnues
    comme anormales par le sujet au moment même où elles
    se produisent.
    Phénomènes liés au sommeil
    Ils apparaissent lors du passage de la veille au sommeil
    (hallucinations hypnagogiques) ou du sommeil à l’éveil (hallucinations
    hypnopompiques). De survenue brutale, différentes du
    rêve, elles peuvent être auditives (appels, sonneries), visuelles
    (lueurs, dessins) ou kinesthésiques (sensation de chute).
    Cas des endeuillés
    On peut observer des illusions de présence qui sont non
    pathologiques et contemporaines du travail de deuil (décès du
    conjoint surtout).
    Hallucinations liées à une désafférentation
    Citons le membre fantôme des amputés, les hallucinations
    visuelles des ophtalmopathies ou auditives lors de surdités
    périphériques.
    Syndrome de Charles Bonnet
    Il concerne des patients souvent âgés, ayant un handicap
    visuel bilatéral, et qui présentent des métamorphopsies (insertion
    d’animaux, de personnages dans l’environnement réel) de
    survenue en général vespérale. Parfois gênantes, elles sont
    souvent bien critiquées par le patient.
    Affections du système nerveux central
    Certaines s’accompagnent de phénomènes hallucinatoires,
    essentiellement psychosensoriels, parmi lesquels les hallucinations
    acousticoverbales sont beaucoup plus rares qu’en pathologie
    psychiatrique. Les patients critiquent leurs hallucinations le
    plus souvent au moment même où elles se produisent ou peu
    après.
    Elles se rencontrent dans les crises d’épilepsie partielles et
    sont alors de durée brève, stéréotypées quand elles se répètent
    et moins complexes que ce qui est observé chez les patients
    délirants. Les lésions du tronc cérébral, la maladie de Parkinson
    et la démence à corps de Lewy peuvent elles aussi causer des
    hallucinations.
    Causes toxique
    En dehors des drogues, il s’agit surtout des médicaments à
    forte activité anticholinergique, certains analgésiques morphiniques,
    la digoxine, la cimétidine, la clonidine et les agonistes
    dopaminergiques.

    Thématique délirante
    Elle a parfois une valeur d’orientation diagnostique.
    Idées de persécution
    Le malade a la conviction qu’on cherche à lui nuire. Il s’agit
    des idées délirantes le plus couramment observées, elles ne sont
    pas spécifiques et s’observent dans des pathologies psychiatriques
    très diverses.
    Exemples : dans les délires chroniques, le persécuteur est
    souvent désigné et la méfiance du malade s’étaye sur des
    interprétations et souvent des idées de grandeur (captation
    d’héritage, espionnage industriel). Dans les psychoses aiguës ou
    la schizophrénie, la persécution est souvent le thème dominant
    mais rapporté de façon décousue voire hermétique comme une
    impression d’« hostilité de l’ambiance », énoncée froidement ou
    au contraire avec beaucoup d’angoisse. Les thèmes de préjudice
    sont fréquents dans les délires de la sénescence (entourage
    accusé de vol ou de malveillance). Enfin, dans les troubles
    délirants de l’humeur, les idées de persécution sont le plus
    souvent congruentes à l’humeur (juste châtiment pour le
    mélancolique, persécution intriquée à la mégalomanie chez le
    maniaque).
    Idées de grandeur (mégalomanie)
    Elles peuvent concerner les capacités du sujet (don, richesse),
    son rôle (mission grandiose) ou encore son identité (ascendance
    ou personnage illustre). Elles sont en général exprimées sans
    réticence, et même souvent avec un comportement hautain et
    démonstratif. Elles s’observent dans les états maniaques, soustendues
    par l’élation de l’humeur, les états démentiels (syndromes
    frontaux), les états délirants aigus ou oniroïdes, les délires
    chroniques (contacts avec le surnaturel dans la schizophrénie ou
    idées de grandeur dans les délires systématisés).
    Idées de culpabilité, d’indignité, de ruine
    Elles sont sous-tendues par l’humeur dépressive et la perte de
    l’estime de soi dans les mélancolies délirantes. Elles sont le plus
    souvent associées à des idées suicidaires.
    Idées érotomaniaques, de jalousie, de préjudice
    Elles s’accompagnent souvent d’une dimension de revendication
    et doivent faire évoquer un délire paranoïaque de type passionnel .


    Idées hypochondriaques
    Le malade a la conviction erronée d’une perte d’intégrité ou
    d’un mauvais état de santé de son corps. Dans la schizophrénie,
    il s’agit plutôt d’idées de transformation corporelle (modification
    de la forme du nez, changement de sexe) ; dans les
    mélancolies délirantes, le malade peut exprimer des idées de
    négation de ses organes ou de leur fonction (intestin « bouché
    », cerveau « arrêté ») ou la conviction d’être atteint d’une
    maladie incurable.
    Idées de négation
    Le malade exprime des idées de négation de sa personne
    physique et morale, auxquelles peuvent s’associer des idées de
    négation du monde extérieur et d’immortalité constituant alors
    le syndrome de Cotard rencontré, mais souvent incomplet, dans
    les mélancolies délirantes.
    Idées d’influence
    Le malade a le sentiment d’être commandé par une force
    extérieure à lui. On lui impose des idées ou des sentiments, on
    l’oblige ou on l’empêche d’accomplir certains gestes, on parle
    par sa bouche, l’emprise de la force étrangère s’exerçant par
    toute sorte de vecteurs (machine à influencer). Ces symptômes,
    classiquement considérés comme pathognomoniques de la
    schizophrénie, peuvent aussi se rencontrer dans les bouffées
    délirantes, les manies ou les mélancolies délirantes.

    ■ Éléments d’orientation
    diagnostique

    D’autres éléments sont à rechercher systématiquement et à
    prendre en compte dans l’évaluation diagnostique :
    • le sexe (plus grande proportion d’hommes chez les schizophrènes
    et les paranoïaques, plus de troubles de l’humeur chez
    les femmes) ;
    • l’âge du sujet : psychoses dissociatives débutant plutôt avant
    30 ans, plus grande probabilité de trouble de l’humeur après
    40 ans, suspicion de pathologie organique ou démentielle
    chez le sujet âgé ;
    • le caractère aigu ou non du syndrome délirant ;
    • les antécédents et la qualité de la récupération après un
    éventuel épisode antérieur (importance de l’interrogatoire de
    l’entourage, notamment sur le caractère phasique et récurent
    des troubles évoquant un trouble de l’humeur, sur la présence
    d’une symptomatologie prémorbide évocatrice d’une schizophrénie
    débutante) ;
    • les antécédents familiaux éventuels ;
    • le degré d’adaptation socioprofessionnelle, plus souvent
    conservé dans les délires chroniques non dissociatifs qui
    peuvent coexister avec une adaptation correcte en dehors
    dess périodes d’acutisation ;
    • la présence de symptômes thymiques associés, surtout
    lorsqu’ils précèdent dans le temps l’émergence délirante,
    doivent faire évoquer un trouble de l’humeur sous-jacent.
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    Message par MIRAGE Dim 12 Déc 2010, 17:45

    Points essentiels
    Signes évocateur d’un trouble de l’humeur sousjacent
    de l’épisode délirant
    • Âge supérieur à 40 ans.
    • Adaptation socioprofessionnelle conservée.
    • Intervalle libre sans symptômes entre les épisodes.
    • Symptômes thymiques marqués et apparus avant
    le délire.

    Classification des délires
    États délirants aigus (durée de l’épisode
    inférieure à un mois)

    L’activité délirante revêt les caractéristiques suivantes,
    associées ou non :
    • délire oniroïde (états confusionnels) ;
    • délire de début brutal ;
    • délire de contenu congruent à l’humeur.
    Remarque : le trouble schizophréniforme, ex-bouffée délirante
    de la classification française des troubles mentaux, est une
    entité syndromique pouvant être inaugurale de plusieurs
    troubles distincts.
    États délirants chroniques (durée supérieure
    à 6 mois)

    Les caractéristiques de l’activité délirante sont alors fonction
    du trouble sous-jacent.
    Schizophrénie
    C’est un délire de type paranoïde, c’est-à-dire dans lequel
    prédominent les symptômes psychotiques dits positifs (hallucinations,
    délire riche avec thématique et mécanismes multiples),
    et où il y a peu de symptômes négatifs (repli social, pauvreté
    des intérêts et des affects) et de désorganisation (troubles du
    cours de la pensée, de l’affectivité et du comportement).
    Délires non schizophréniques
    • Psychose hallucinatoire chronique : mécanisme hallucinatoire
    prédominant.
    • Paraphrénie : mécanisme imaginatif et thématique fantastique
    prédominants.
    • Délire paranoïaque : mécanisme interprétatif et thématique
    persécutive prédominants.
    ■ Évaluation du risque et du degré
    d’urgence
    Quelle que soit l’hypothèse diagnostique retenue, les facteurs
    suivants sont importants à prendre en compte pour décider ou
    non de la nécessité d’une hospitalisation :
    • le vécu émotionnel du sujet vis-à vis des productions délirantes
    (angoisse, demande de soins ou déni des troubles, degré
    d’adhésion au délire) ; il s’agit d’un facteur essentiel puisqu’il
    conditionne la réactivité du sujet à son délire ; la potentialité
    d’un passage à l’acte délirant (agitation, fugue, voyage
    pathologique, fuite, agression, défense) est en effet d’autant
    plus à craindre que l’activité délirante est fortement investie
    par le sujet ;
    • la qualité du contact du sujet (réticent, désinhibé, discordant),
    c’est-à-dire la relation que le malade peut établir avec
    son interlocuteur. Un mauvais contact et au maximum la
    présence d’un mutisme rendent imprévisibles les réactions du
    sujet et imposent une hospitalisation urgente en milieu spécialisé.

    Prise en charge
    On peut définir deux enjeux principaux :
    • repérer une pathologie organique sous-jacente pouvant
    nécessiter une prise en charge médicale urgente ;
    • faciliter un repérage et une prise en charge précoces du
    trouble psychiatrique, par le biais d’une orientation adaptée
    du patient et de sa famille, garants d’un meilleur pronostic.
    Il convient donc en premier lieu, afin d’éliminer une étiologie
    non psychiatrique, de réaliser un examen clinique soigneux
    recherchant des signes généraux comme un syndrome fébrile,
    un syndrome confusionnel ou des signes neurologiques associés,
    et de pratiquer au minimum un bilan biologique standard, une
    imagerie cérébrale et un électroencéphalogramme, plus une
    recherche de toxiques (alcoolémie notamment), selon le
    contexte. Il convient également de rechercher d’éventuels
    facteurs iatrogènes.
    En dehors du traitement étiologique d’une cause non psychiatrique,
    le traitement est tout d’abord symptomatique, afin
    d’apaiser l’agitation et l’angoisse du patient délirant, et de
    permettre de rétablir un contact adapté dès que possible.
    En pratique, l’existence d’une symptomatologie délirante,
    quelle qu’en soit l’étiologie, peut occasionner des troubles du
    comportement et notamment une agitation imposant d’administrer
    un traitement sédatif en urgence afin de permettre la
    réalisation du bilan minimal

    Une fois l’agitation contrôlée et si l’état de conscience du
    patient le permet, il convient de mieux caractériser les idées
    délirantes qui constituent en soi un élément d’orientation.
    Toute la difficulté réside dans le fait d’éviter d’entrer dans le
    délire du patient sans pour autant « attaquer » celui-ci de
    manière trop frontale, sous peine de le voir échapper à toute
    prise en charge. Il est alors très utile de mobiliser l’entourage,
    quand cela est possible, et de s’appuyer sur l’équipe psychiatrique
    de secteur (Centre médicopsychologique, Centre d’accueil
    et de crise, visite au domicile), afin d’établir une relation de
    confiance et d’orienter le patient vers une prise en charge
    spécialisée.
    Le traitement d’un syndrome délirant d’étiologie psychiatrique
    repose essentiellement sur les médicaments antipsychotiques
    dits de « nouvelle génération » qui ont une bonne
    efficacité sur les symptômes délirants et notamment sur les
    hallucinations, par exemple la rispéridone à la posologie de 4 à
    8 mg/j, en l’absence de contre-indication et après la réalisation
    d’un électrocardiogramme.
    L’abord psychologique, quand celui-ci est possible, est
    également indiqué.
    Il faut noter que, compte-tenu du délai d’action des antipsychotiques,
    dans les situations requérant des soins spécialisés
    urgents, c’est-à-dire lorsque le patient représente une menace
    pour lui-même ou pour autrui, la priorité est au traitement
    sédatif symptomatique et à l’hospitalisation, avec un recours à
    une mesure de protection légale (hospitalisation à la demande
    d’un tiers ou hospitalisation d’office) en cas de déni des troubles
    et de refus des soins.


    Pronostic

    Il s’agit souvent d’une question essentielle de l’entourage,
    voire des patients eux-mêmes, parfois dès la prise en charge
    initiale. Si le syndrome délirant aigu constitue une urgence
    psychiatrique, nécessitant le plus souvent une hospitalisation, le
    rôle du généraliste est souvent d’expliquer au patient et à ses
    proches les principes du traitement. Il faut aussi souvent,
    compte tenu de l’absence habituelle de reconnaissance des
    troubles par le patient, rassurer ses proches en soulignant
    l’excellente efficacité des traitements sur les symptômes délirants
    et les aider à accepter une décision d’hospitalisation sous
    contrainte en précisant que généralement les patients se sentent
    rassurés par l’hospitalisation et en reconnaissent la nécessité à
    la fin de l’accès délirant. La conduite à tenir est alors fonction
    de la qualité de la récupération et de l’évaluation diagnostique
    Conclusion
    Une fois dépassé le premier écueil d’une organicité sousjacente
    non détectée, il faut retenir que la priorité devant un
    épisode délirant est d’en réduire la durée sans soin, en instaurant
    (ou réinstaurant) de façon précoce un traitement et un
    cadre de soin appropriés, afin d’assurer la sécurité du patient, de
    prévenir les éventuels risques de passage à l’acte et de permettre
    une évaluation dans un cadre contenant et rassurant, tant pour
    le patient que pour ses proches. Ainsi, la conduite à tenir
    initiale comporte à la fois une dimension d’évaluation et de
    gestion de l’urgence, mais constitue aussi une première étape
    capitale vers l’adhésion ultérieure aux soins (Fig. 1). En effet,
    quel que soit le diagnostic finalement porté, un syndrome
    délirant, même résolutif et isolé, constitue toujours un bouleversement
    majeur dans la vie du sujet.


    Référence :
    S. Vergnaud (sophie_vergnaud@hotmail.com).
    Unité de psychiatrie, Hôtel-Dieu, 1, place du parvis Notre-Dame, 75004 Paris France.
    Toute référence à cet article doit porter la mention : Vergnaud S. Conduite à tenir devant un syndrome délirant. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Traité de
    Médecine Akos, 7-0070, 2009.
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    Message par sousou39 Jeu 17 Fév 2011, 19:03

    Très utile, merci beaucoup !
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    Message par sami39 Sam 16 Juil 2011, 19:10

    merci bcp
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    Message par soniamahjoub Ven 27 Avr 2012, 00:34

    comment eviter les hallucinations liées au syndrome de charles bonnet, merci
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    Message par soniamahjoub Ven 27 Avr 2012, 00:36

    existe t'il de formule en medecine parallele pour eviter les hallucinations du syndrome de charles charles bonnet,merci
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    Message par Dr soussou23 Jeu 12 Juil 2012, 16:46

    merci bcp c'est utile Smile
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    Message par nadia tarik Jeu 12 Juil 2012, 17:31

    comment faire face a un délire en tant que medecin

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