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grêve des résidents algérie
nsassi- Président du conseil scientifique.
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Emploi : professeur en orthopédie traumatologie, peintre
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grêve des résidents algérie
Invité- Invité
- Message n°2
Re: grêve des résidents algérie
Menace sur la santé publique… dans l’indifférence des pouvoirs publics:
Cette contribution a été publiée le 13 février 2010 dans le quotidien national d'information, El Watan.
Les médecins de santé publique, généralistes et spécialistes, sont
engagés dans un mouvement de protestation, depuis plusieurs semaines,
sans que les pouvoirs publics ne s’en émeuvent outre mesure. Voilà tout
un pan de notre système de santé, le plus important - je devrais dire
la colonne vertébrale - qui est en crise, une prestation médicale en
direction des citoyens qui est chahutée et mise à mal, sans que le
ministre de tutelle n’ouvre un dialogue et ne prenne en charge le
problème. Pis que cela, ce dernier fait la sourde oreille et affiche un
« mépris inacceptable », sous prétexte que les revendications formulées
par les praticiens sont du ressort de la fonction publique. Le premier
ministre a été lui-même interpellé et le président de la République
rendu destinataire d’une lettre ouverte. Les autorités se sont emmurées
dans un silence total qui exacerbe davantage le courroux des praticiens.
Pour autant, le conflit qui oppose, à leur administration, les
praticiens de la santé publique et leurs syndicats, SNPSP (syndicat
national des praticiens de santé publique) et SNPSSP (syndicat national
des praticiens spécialistes de santé publique) n’est pas d’aujourd’hui.
Il date de plusieurs années.
A l’origine de ce conflit, des revendications sociales, salariales
notamment, justes et auxquelles les pouvoirs publics ont toujours
réservé une fin de non recevoir. La grogne a pris de l’ampleur depuis
le mois de novembre dernier à la suite de la publication, dans le
journal officiel N°70, de deux décrets exécutifs portant statut
particulier des praticiens généralistes et spécialistes de santé
publique. Statuts décriés parce que ne répondant pas aux revendications
formulées par les deux projets (de statuts) qui ont été adoptés par
deux commissions mixtes représentant le ministère de la santé et les
deux partenaires sociaux. Ces deux projets qui prennent en charge, dans
leur globalité, les doléances des médecins - un plan de carrière qui
assure une vraie progression professionnelle, un régime indemnitaire et
une évolution des salaires qui tiennent compte du coût réel de la vie
et qui garantit un pouvoir d’achat honorable - ont été rejetés par la
commission « ad hoc » d’arbitrage du gouvernement. Unilatéralement et
sans que les partenaires sociaux ne soient tenus informés de l’échec
des négociations avec la fonction publique, le ministère de la santé
publie, en lieu et place des statuts proposés par les commissions
mixtes, deux nouvelles moutures qui ne satisfont pas les médecins. « En
publiant ces deux décrets exécutifs, la tutelle a rompu la concertation
et le dialogue et a trahi ses engagements », et « oppose un mépris
clairement affiché vis-à-vis des médecins » disent les syndicalistes
qui sont déterminés à continuer leur mouvement de grève quel qu’en soit
le prix.
De son côté, l’autorité de tutelle reconnaît le bien fondé des
revendications des praticiens de la santé publique. C’est pour cela
qu’elle a ratifié les deux projets de statuts « construits » par les
deux commissions mixtes. Cependant, elle ne les a pas défendus avec
conviction devant la commission d’arbitrage mise en place à cet effet
par le gouvernement. Deux hauts fonctionnaires du ministère de la
santé, l’inspecteur général et le directeur général des ressources
humaines, ont été entendus, dans le cadre de cette affaire, par la
commission « santé, affaires sociales, travail et formation
professionnelle » de l’Assemblée nationale. Les deux collaborateurs du
ministre ont avoué, devant les parlementaires, leur incapacité à faire
aboutir les deux projets de statuts et le refus obstiné des
représentants de la fonction publique à les approuver. « Nous avions
pris l’engagement de les défendre et nous les avions défendu avec
acharnement », ont-ils dit aux députés. Ils ont ajoutés contrits: «
nous n’avions pas pris l’engagement de les faire aboutir, nous n’avions
pas obligation du résultat ». L’entière responsabilité de leur échec
est ainsi rejetée sur la fonction publique.
Argument fallacieux et irrecevable, bien sûr. Même si, les propos des
deux fonctionnaires se sont fait l’écho de ce que disait, deux semaines
plutôt, le ministre de la santé. Ce dernier avait, en effet, confié aux
députés son impuissance à faire accepter les statuts que ses propres
collaborateurs ont cosignés avec des partenaires sociaux. Voici, en
substance, ce qu’il a dit: « je n’ai pas de problèmes avec les
praticiens en grève. C’est la fonction publique qui refuse ce qu’ils
demandent ». Il était venu à l’Assemblée nationale plaider pour son
plan de lutte contre la grippe A. Il faut croire que le département de
la santé ne fait pas partie du même gouvernement que celui auquel
appartient la fonction publique.
Pourquoi la fonction publique a refusé l’approbation de ces deux projets de statuts ?
Parce que « l’Etat a ses lois et ses priorités… Il cherche en
permanence un équilibre… Il a ses contraintes budgétaires ». Ce sont là
les arguments avancés par les représentants du ministère de la santé
pour justifier la fin de non recevoir du gouvernement. Les
revendications des praticiens de la santé publique ne s’inscrivent pas,
selon les deux commis de l’Etat, dans le cadre global de la grille des
salaires et dans l’architecture qui organise et régit la fonction
publique. Pour autant, “ce verrou“ a été levé quand les circonstances
l’ont exigé et quand il s’est agi de réserver un traitement spécifique
à certains corps professionnels. Je pense notamment au corps des
magistrats qui ont, quant à eux, bénéficié d’un statut particulier et
d’un traitement de faveur, sous prétexte qu’il s’agit d’une «
profession sensible ». Pourquoi, ce verrou n’a pas été enlevé dans le
cas qui nous concerne ? Faut-il croire que la santé publique n’émarge
pas dans la rubrique des professions sensibles ? « Deux poids, deux
mesures ». Une discrimination inadmissible même si elle paraît motivée
par la volonté de mettre à l’abri de la corruption les femmes et les
hommes qui travaillent à l’intérieur de ces professions. Motivation
généreuse, mais chacun sait qu’est stipendié celui qui y est sensible
et prédisposé. Un salaire intéressant et des avantages sociaux ne
mettent pas à l’abri de la corruption… la personne corruptible. Les
multiples affaires de corruption qui emplissent les pages de nos
quotidiens d’information, en particulier ces dernières semaines, le
prouvent à souhait et ces affaires ne concernent pas le « menu fretin ».
« La santé publique coûte cher à l’Etat, c’est un secteur
improductif et non rentable ». C’est dans ces phrases prononcées,
devant les députés de la commission santé et affaires sociales, par les
fonctionnaires du ministère qu’il faut discerner les réels motivations
au rejet des deux statuts des praticiens de santé publique. Des propos
lourd de sens. Ce que j’ai, personnellement, fait remarquer aux deux
commis de l’Etat. Des propos qui posent le faux problème de la
rentabilité d’un secteur qui n’est, par définition, pas rentable. Tout
comme ne sont pas d’ailleurs rentables au sens propre du terme les
secteurs de la justice, de l’intérieur, des affaires étrangères, des
moudjahidines, etc.
L’argument de la « non rentabilité » du secteur de la santé pour
rejeter les revendications sociales des praticiens est faux et est
simplement scandaleux. Il participe d’une discrimination inacceptable à
l’égard d’un corps de métier qui mérite le meilleur des traitements. En
effet, qu’y a-t-il de plus rentable que de « prendre soin de l’Homme ?
». A moins que prendre soin du citoyen algérien soit un acte
d’assistance sociale. Ce qui serait le cas à en croire la loi de
finances 2010 qui inscrit le budget d’investissement en direction de la
santé dans la rubrique « infrastructures socioculturelles ». Une
incohérence.
J’imagine que ce concept de rentabilité fait référence à la création de
richesse et de produits qui ont une valeur marchande, qui rapportent
des Dollars ou des Euros ( ?). Est-ce que les commis de l’Etat sont
rentables ? Est-ce que le chef de daïra, le secrétaire général de
wilaya, le wali, etc., qui bénéficient pourtant de privilèges
particuliers, logements, primes et avantages de toutes sortes (voiture,
téléphone, prêts bancaires sans intérêts etc.) créent des richesses ?
Est-ce qu’ils ont une formation universitaire plus longue, plus
difficile que celle des médecins ? Est-ce que le corps des magistrats
rapporte de la monnaie en devises à la nation ? Les réponses à toutes
ces questions sont sans équivoque. C’est non. Le traitement
discriminatoire que les médecins subissent dans notre pays et le mépris
dont ils sont victimes, comme d’ailleurs le corps des paramédicaux,
compromettent gravement la qualité de notre système de santé. La
mission du médecin, mais aussi celle de l’infirmier, est injustement
dévalorisée. Dans tous les cas elle est déjà, dans certains de ses
aspects, pervertie. Ce qui est, aujourd’hui, observé dans l’exercice du
temps complémentaire est significatif. Plutôt que de s’interroger sur
le pourquoi de la dérive de ce dispositif, parce que c’en est une, et
d’apporter les vrais solutions, le ministre de la santé décide de le
supprimer. A un vrai problème, une fausse solution.
Il y a une forme d’hypocrisie dans les
propos tenus par le ministre et ses collaborateurs. Comment interpréter
autrement les mesures de rétorsion mise en place par l’administration
pour casser le mouvement de grève ? Quelle signification donner au non
respect par cette dernière (l’administration) de la réglementation en
matière d’exercice du droit syndical et aux entraves qu’elle fait au
droit de grève par la mise en marche notamment de la machine judiciaire
?Intimidations des médecins syndicalistes, ponctions sur salaires, etc.
Manipulations diverses, notamment de certains médecins, des
syndicalistes supposés appartenir à d’autres syndicats représentatifs (
?), afin de casser le mouvement de grève. Tentative d’opposer les
médecins de santé publique aux universitaires. Chacun se souvient des
échanges acerbes qu’il y a eu, il y a trois ou quatre ans, par presse
interposée entre les deux corporations. C’était à l’occasion d’un
article publié dans le soir d’Algérie et signé, si mes souvenirs sont
bons, par la journaliste Malika Boussouf. Cette futile rivalité a
failli rejaillir, il y a quelques jours, lorsqu’un professeur de
médecine s’est cru obligé de commettre, dans la presse, un écrit qui
pourfend les revendications des médecins spécialistes de santé
publique. Parce que ceux-ci ont osé, dans le cadre de leur
revendication d’un plan de carrière, faire un parallèle entre leur
profession et celle des hospitalo-universitaires. Une polémique qui
fait se frotter les mains, de satisfaction, à l’administration.
De
plus, le décret exécutif N°09-244 du 22 juillet 2009 - relatif à
l’aménagement et la répartition des horaires du travail à l’intérieur
de la semaine dans le secteur de la fonction publique - n’est pas
appliqué, notamment pour la détermination du repos hebdomadaire, dans
les structures de la santé publique. Les praticiens sont sommés, en
violation de ce décret, de travailler le samedi comme une journée
ouvrable. Pourquoi ? Quelle est la logique et quelles sont les
motivations qui ont amené le ministère de la santé à prendre une telle
décision ? Une aberration et une injustice qui n’ont, cette fois, rien
à voir avec la fonction publique.
Le service civil est imposé, encore à ce jour, aux seuls médecins
spécialistes de santé publique. Une autre aberration et une autre
injustice. Pourquoi les autres universitaires, ingénieurs, architectes,
etc., ne sont pas touchés par cette mesure ? Et pourquoi parmi les
médecins, seuls ceux de la santé publique sont concernés ?
Décidément, la santé publique semble soumise à des lois spécifiques, votées dans une autre République.
Cet argument de la rentabilité a, toutefois, le mérite de poser le
problème, bien vrai celui-là, de la pertinence actuelle de la médecine
gratuite et de la nécessité de réformer en urgence notre système de
santé. La crise que traverse, aujourd’hui, la santé publique a cela de
positif.Les grèves, des médecins et celles des paramédicaux, qui
secouent le secteur de la santé publique, ont, en effet, le mérite
d’alerter l’opinion en mettant à la lumière le dérisoire et l’indigence
de ce « parent pauvre » qu’est la santé publique. Elles pointent du
doigt la faillite, à venir, d’un secteur dont l’organisation est en
décalage flagrant avec l’environnement économique national et dont la
politique a été édifiée sur une idéologie surannée.
L’impératif de rentabilité du secteur de la santé nous fait
inévitablement tourner le regard du côté de la sécurité sociale car, si
la fonction publique et l’Etat ne veulent plus assumer les dépenses de
santé, il faudra bien que la sécurité sociale mette la main à la poche
etqu’elle rembourse non pas sur la valeur actuelle de la prestation,
actuelle qui a été fixée au milieu des années 80, mais sur sa valeur
réelle, c’est à dire celle d’aujourd’hui. C’est, sans doute, sur cette
valeur que devra également être calculée la rétribution du médecin et
de l’agent paramédical.
Le citoyen doit savoir que le médecin généraliste qui prend soin de
lui, quand il a des soucis de santé, a un salaire de 33500,00 DA par
mois, en début de carrière. 49500,00 est celui qui lui est donné tous
les mois après 30 ans d’ancienneté. Un salaire misérable, une honte.
Bien sûr, aucun avantage en nature, à l’instar des « professions
sensibles », ne lui est offert. Même le droit à la procédure de
cessibilité du logement de fonction, quand il en bénéficie, lui est
interdit. Une de leurs revendications d’aujourd’hui.
Il faut que les pouvoirs publics
réévaluent avec objectivité et lucidité le coût de la santé. Le prix de
la consultation, la valeur réelle des examens radiologiques et
biologiques, le tarif de la journée d’hospitalisation, etc. Le
remboursement, par la sécurité sociale, des frais de santé doit alors
se faire sur la base du montant réel de la prestation. C’est tout le
problème de la contractualisation dont on parle depuis si longtemps et
qui tarde à venir. Pourquoi ? Et Pourquoi la nouvelle loi sur la santé
n’est toujours pas d’actualité ?
Probablement parce que, pour des
raisons idéologiques, il ne faut pas remettre en cause le principe de
la médecine gratuite. Même si chacun sait que la médecine n’est plus
gratuite en Algérie depuis longtemps. Je l’ai écrit dans une
contribution antérieure (El Watan du 16 et 17 mai 2008) et je ne vais
pas y revenir mais il faut rappeler que le secteur publique de la santé
est si peu imperméable au citoyen - surtout quand il s’agit de faire
des examens spécialisés - et peu accueillant, voire indigent, notamment
dans le cas des prestations ordinaires, que le patient s’en détourne
inévitablement pour aller consulter dans le secteur privé.
La nouvelle loi sur la santé tarde aussi à venir, et c’est à mon avis
l’argument le plus important, parce notre système de santé évolue dans
un environnement économique tellement perverti qu’il est difficile de
le réformer sans dégâts collatéraux, au moins sans se faire écrouler
notre système de sécurité sociale.
Les pouvoirs publics le savent bien, les responsables de la sécurité
sociale également. C’est pourquoi ils ne pavoisent plus. Durant des
années, ces derniers ont, en effet, fait croire à l’opinion que la
sécurité sociale subventionne les hôpitaux par générosité. Nous l’avons
entendu dire devant la commission santé et affaires sociales, il y a
plusieurs mois. Nous l’avons encore entendu, il y a seulement quelques
jours, de la bouche même des fonctionnaires du ministère de la santé : «
la sécurité sociale est venue au secours du ministère en apportant
quelques milliards (3 milliards de centimes) pour payer la prime
d’intéressement des praticiens de santé publique ». Hallucinant.
Voilà une institution qui vit des cotisations sociales des travailleurs
et qui oublie que dans le contrat qui la lie à ces derniers, elle est
tenue de répondre à leurs besoins de santé. Le pire est que pendant
longtemps, l’Etat a avalisé cet état d’esprit.
Si le tarif de la consultation,
remboursé aujourd’hui, est seulement doublé - et il restera nettement
en deçà du tarif réel appliqué -, la sécurité sociale sera amenée à
mettre la clé sous le paillasson. De l’aveu même de son directeur
général. Voilà pourquoi la contractualisation dont on parle depuis
maintenant deux ans, tarde à venir. Voilà pourquoi aussi, les pouvoirs
publics ont prévu, dans la loi de finances 2010, des taxes au bénéfice
de la sécurité sociale (de 5% sur l’importation des médicaments, de 250
000 DA sur l’achat de bateaux de plaisance et 1 (un) DA sur chaque
paquet de cigarettes vendu). Est-ce que ces taxes suffiront ? Sans
doute non.
Pour « rentrer dans ses frais », la sécurité sociale
peut exiger de revoir les tarifs des cotisations sociales afin de les
adapter à ses impératifs de survie, et c’est son droit. Toutefois, par
l’effet domino, c’est tout l’environnement économique national qui va
en pâtir. L’entreprise, pour répondre, à ses impératifs de rentabilité,
ne recrutera plus et/ou augmentera, a son tour, le montant des ses
prestations ou de ses produits. L’emploi et la consommation vont en
prendre un coup, etc.
Que faudra-t-il faire ? Le pétrole de la Sonatrach ne suffira pas à
fournir les moyens financiers pour réguler tout cela. Les décideurs,
qui ont dirigé le pays depuis l’indépendance, ont, par la magie de
l’euphorie des années socialisantes et par une impéritie avérée - il
faut le souligner -, engouffré l’économie nationale dans une crise qui
ne fait que commencer à poindre son nez. Même si prix du baril de
pétrole continue à sauvegarder les apparences, la réalité économique
nationale - en tout premier lieu l’indigence des salaires et le coût
disproportionné de la vie, l’amère réalité de l’absence d’un vrai
pouvoir d’achat - vient rappeler, s’il le faut, le mécontentement du
citoyen et le risque permanent d’une explosion sociale. Ce n’est pas la
soupape ouverte de l’équipe nationale de football qui changera les
choses.
Quoiqu’il en soit, les praticiens de
santé publique, généralistes et spécialistes crient leur détresse
depuis plusieurs années dans l’indifférence généralisée. Ils se battent
pour leur avenir et leur carrière, et ne veulent pas être les parents
pauvres d’un système de santé qui prétend prendre soin du citoyen alors
qu’il ignore sa propre ressource humaine : le médecin et l’infirmier,
des piliers de la maison.
Si notre système de santé reste en
l’état, il est condamné à s’écrouler. Les praticiens, « insurgés »,
refusent ce destin, les paramédicaux aussi. En tous cas, ils ne veulent
pas que la santé publique en paie les frais et soit « enterrée ».
Ils l’ont suffisamment répété devant les parlementaires de la
commission santé et affaires sociales, comme ils ont montré également
leur détermination à aller au bout de leur mouvement de protestation.
Ils sont descendus dans la rue, la réponse ne s’est pas fait attendre.
Les forces de l’ordre ont donné du bâton. Mais ils y reviendront à
nouveau parce ce qu’ils ont conscience que leurs revendications sont
justes et légitimes.
La colère gronde aussi du côté des paramédicaux qui menacent, à leur
tour. Les enseignants envisagent de revenir dans la protestation. La
contagion peut gagner d’autres travailleurs…
Dans tous les cas, chacun doit apporter un soutien à la revendication
de la dignité, quelque soient les personnes et les corps professionnels
qui l’expriment. Concernant les médecins de santé publique, en tant que
citoyen, médecin et élu de la nation, mon appui leur est acquis.
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Cette contribution a été publiée le 13 février 2010 dans le quotidien national d'information, El Watan.
Les médecins de santé publique, généralistes et spécialistes, sont
engagés dans un mouvement de protestation, depuis plusieurs semaines,
sans que les pouvoirs publics ne s’en émeuvent outre mesure. Voilà tout
un pan de notre système de santé, le plus important - je devrais dire
la colonne vertébrale - qui est en crise, une prestation médicale en
direction des citoyens qui est chahutée et mise à mal, sans que le
ministre de tutelle n’ouvre un dialogue et ne prenne en charge le
problème. Pis que cela, ce dernier fait la sourde oreille et affiche un
« mépris inacceptable », sous prétexte que les revendications formulées
par les praticiens sont du ressort de la fonction publique. Le premier
ministre a été lui-même interpellé et le président de la République
rendu destinataire d’une lettre ouverte. Les autorités se sont emmurées
dans un silence total qui exacerbe davantage le courroux des praticiens.
Pour autant, le conflit qui oppose, à leur administration, les
praticiens de la santé publique et leurs syndicats, SNPSP (syndicat
national des praticiens de santé publique) et SNPSSP (syndicat national
des praticiens spécialistes de santé publique) n’est pas d’aujourd’hui.
Il date de plusieurs années.
A l’origine de ce conflit, des revendications sociales, salariales
notamment, justes et auxquelles les pouvoirs publics ont toujours
réservé une fin de non recevoir. La grogne a pris de l’ampleur depuis
le mois de novembre dernier à la suite de la publication, dans le
journal officiel N°70, de deux décrets exécutifs portant statut
particulier des praticiens généralistes et spécialistes de santé
publique. Statuts décriés parce que ne répondant pas aux revendications
formulées par les deux projets (de statuts) qui ont été adoptés par
deux commissions mixtes représentant le ministère de la santé et les
deux partenaires sociaux. Ces deux projets qui prennent en charge, dans
leur globalité, les doléances des médecins - un plan de carrière qui
assure une vraie progression professionnelle, un régime indemnitaire et
une évolution des salaires qui tiennent compte du coût réel de la vie
et qui garantit un pouvoir d’achat honorable - ont été rejetés par la
commission « ad hoc » d’arbitrage du gouvernement. Unilatéralement et
sans que les partenaires sociaux ne soient tenus informés de l’échec
des négociations avec la fonction publique, le ministère de la santé
publie, en lieu et place des statuts proposés par les commissions
mixtes, deux nouvelles moutures qui ne satisfont pas les médecins. « En
publiant ces deux décrets exécutifs, la tutelle a rompu la concertation
et le dialogue et a trahi ses engagements », et « oppose un mépris
clairement affiché vis-à-vis des médecins » disent les syndicalistes
qui sont déterminés à continuer leur mouvement de grève quel qu’en soit
le prix.
De son côté, l’autorité de tutelle reconnaît le bien fondé des
revendications des praticiens de la santé publique. C’est pour cela
qu’elle a ratifié les deux projets de statuts « construits » par les
deux commissions mixtes. Cependant, elle ne les a pas défendus avec
conviction devant la commission d’arbitrage mise en place à cet effet
par le gouvernement. Deux hauts fonctionnaires du ministère de la
santé, l’inspecteur général et le directeur général des ressources
humaines, ont été entendus, dans le cadre de cette affaire, par la
commission « santé, affaires sociales, travail et formation
professionnelle » de l’Assemblée nationale. Les deux collaborateurs du
ministre ont avoué, devant les parlementaires, leur incapacité à faire
aboutir les deux projets de statuts et le refus obstiné des
représentants de la fonction publique à les approuver. « Nous avions
pris l’engagement de les défendre et nous les avions défendu avec
acharnement », ont-ils dit aux députés. Ils ont ajoutés contrits: «
nous n’avions pas pris l’engagement de les faire aboutir, nous n’avions
pas obligation du résultat ». L’entière responsabilité de leur échec
est ainsi rejetée sur la fonction publique.
Argument fallacieux et irrecevable, bien sûr. Même si, les propos des
deux fonctionnaires se sont fait l’écho de ce que disait, deux semaines
plutôt, le ministre de la santé. Ce dernier avait, en effet, confié aux
députés son impuissance à faire accepter les statuts que ses propres
collaborateurs ont cosignés avec des partenaires sociaux. Voici, en
substance, ce qu’il a dit: « je n’ai pas de problèmes avec les
praticiens en grève. C’est la fonction publique qui refuse ce qu’ils
demandent ». Il était venu à l’Assemblée nationale plaider pour son
plan de lutte contre la grippe A. Il faut croire que le département de
la santé ne fait pas partie du même gouvernement que celui auquel
appartient la fonction publique.
Pourquoi la fonction publique a refusé l’approbation de ces deux projets de statuts ?
Parce que « l’Etat a ses lois et ses priorités… Il cherche en
permanence un équilibre… Il a ses contraintes budgétaires ». Ce sont là
les arguments avancés par les représentants du ministère de la santé
pour justifier la fin de non recevoir du gouvernement. Les
revendications des praticiens de la santé publique ne s’inscrivent pas,
selon les deux commis de l’Etat, dans le cadre global de la grille des
salaires et dans l’architecture qui organise et régit la fonction
publique. Pour autant, “ce verrou“ a été levé quand les circonstances
l’ont exigé et quand il s’est agi de réserver un traitement spécifique
à certains corps professionnels. Je pense notamment au corps des
magistrats qui ont, quant à eux, bénéficié d’un statut particulier et
d’un traitement de faveur, sous prétexte qu’il s’agit d’une «
profession sensible ». Pourquoi, ce verrou n’a pas été enlevé dans le
cas qui nous concerne ? Faut-il croire que la santé publique n’émarge
pas dans la rubrique des professions sensibles ? « Deux poids, deux
mesures ». Une discrimination inadmissible même si elle paraît motivée
par la volonté de mettre à l’abri de la corruption les femmes et les
hommes qui travaillent à l’intérieur de ces professions. Motivation
généreuse, mais chacun sait qu’est stipendié celui qui y est sensible
et prédisposé. Un salaire intéressant et des avantages sociaux ne
mettent pas à l’abri de la corruption… la personne corruptible. Les
multiples affaires de corruption qui emplissent les pages de nos
quotidiens d’information, en particulier ces dernières semaines, le
prouvent à souhait et ces affaires ne concernent pas le « menu fretin ».
« La santé publique coûte cher à l’Etat, c’est un secteur
improductif et non rentable ». C’est dans ces phrases prononcées,
devant les députés de la commission santé et affaires sociales, par les
fonctionnaires du ministère qu’il faut discerner les réels motivations
au rejet des deux statuts des praticiens de santé publique. Des propos
lourd de sens. Ce que j’ai, personnellement, fait remarquer aux deux
commis de l’Etat. Des propos qui posent le faux problème de la
rentabilité d’un secteur qui n’est, par définition, pas rentable. Tout
comme ne sont pas d’ailleurs rentables au sens propre du terme les
secteurs de la justice, de l’intérieur, des affaires étrangères, des
moudjahidines, etc.
L’argument de la « non rentabilité » du secteur de la santé pour
rejeter les revendications sociales des praticiens est faux et est
simplement scandaleux. Il participe d’une discrimination inacceptable à
l’égard d’un corps de métier qui mérite le meilleur des traitements. En
effet, qu’y a-t-il de plus rentable que de « prendre soin de l’Homme ?
». A moins que prendre soin du citoyen algérien soit un acte
d’assistance sociale. Ce qui serait le cas à en croire la loi de
finances 2010 qui inscrit le budget d’investissement en direction de la
santé dans la rubrique « infrastructures socioculturelles ». Une
incohérence.
J’imagine que ce concept de rentabilité fait référence à la création de
richesse et de produits qui ont une valeur marchande, qui rapportent
des Dollars ou des Euros ( ?). Est-ce que les commis de l’Etat sont
rentables ? Est-ce que le chef de daïra, le secrétaire général de
wilaya, le wali, etc., qui bénéficient pourtant de privilèges
particuliers, logements, primes et avantages de toutes sortes (voiture,
téléphone, prêts bancaires sans intérêts etc.) créent des richesses ?
Est-ce qu’ils ont une formation universitaire plus longue, plus
difficile que celle des médecins ? Est-ce que le corps des magistrats
rapporte de la monnaie en devises à la nation ? Les réponses à toutes
ces questions sont sans équivoque. C’est non. Le traitement
discriminatoire que les médecins subissent dans notre pays et le mépris
dont ils sont victimes, comme d’ailleurs le corps des paramédicaux,
compromettent gravement la qualité de notre système de santé. La
mission du médecin, mais aussi celle de l’infirmier, est injustement
dévalorisée. Dans tous les cas elle est déjà, dans certains de ses
aspects, pervertie. Ce qui est, aujourd’hui, observé dans l’exercice du
temps complémentaire est significatif. Plutôt que de s’interroger sur
le pourquoi de la dérive de ce dispositif, parce que c’en est une, et
d’apporter les vrais solutions, le ministre de la santé décide de le
supprimer. A un vrai problème, une fausse solution.
Il y a une forme d’hypocrisie dans les
propos tenus par le ministre et ses collaborateurs. Comment interpréter
autrement les mesures de rétorsion mise en place par l’administration
pour casser le mouvement de grève ? Quelle signification donner au non
respect par cette dernière (l’administration) de la réglementation en
matière d’exercice du droit syndical et aux entraves qu’elle fait au
droit de grève par la mise en marche notamment de la machine judiciaire
?Intimidations des médecins syndicalistes, ponctions sur salaires, etc.
Manipulations diverses, notamment de certains médecins, des
syndicalistes supposés appartenir à d’autres syndicats représentatifs (
?), afin de casser le mouvement de grève. Tentative d’opposer les
médecins de santé publique aux universitaires. Chacun se souvient des
échanges acerbes qu’il y a eu, il y a trois ou quatre ans, par presse
interposée entre les deux corporations. C’était à l’occasion d’un
article publié dans le soir d’Algérie et signé, si mes souvenirs sont
bons, par la journaliste Malika Boussouf. Cette futile rivalité a
failli rejaillir, il y a quelques jours, lorsqu’un professeur de
médecine s’est cru obligé de commettre, dans la presse, un écrit qui
pourfend les revendications des médecins spécialistes de santé
publique. Parce que ceux-ci ont osé, dans le cadre de leur
revendication d’un plan de carrière, faire un parallèle entre leur
profession et celle des hospitalo-universitaires. Une polémique qui
fait se frotter les mains, de satisfaction, à l’administration.
De
plus, le décret exécutif N°09-244 du 22 juillet 2009 - relatif à
l’aménagement et la répartition des horaires du travail à l’intérieur
de la semaine dans le secteur de la fonction publique - n’est pas
appliqué, notamment pour la détermination du repos hebdomadaire, dans
les structures de la santé publique. Les praticiens sont sommés, en
violation de ce décret, de travailler le samedi comme une journée
ouvrable. Pourquoi ? Quelle est la logique et quelles sont les
motivations qui ont amené le ministère de la santé à prendre une telle
décision ? Une aberration et une injustice qui n’ont, cette fois, rien
à voir avec la fonction publique.
Le service civil est imposé, encore à ce jour, aux seuls médecins
spécialistes de santé publique. Une autre aberration et une autre
injustice. Pourquoi les autres universitaires, ingénieurs, architectes,
etc., ne sont pas touchés par cette mesure ? Et pourquoi parmi les
médecins, seuls ceux de la santé publique sont concernés ?
Décidément, la santé publique semble soumise à des lois spécifiques, votées dans une autre République.
Cet argument de la rentabilité a, toutefois, le mérite de poser le
problème, bien vrai celui-là, de la pertinence actuelle de la médecine
gratuite et de la nécessité de réformer en urgence notre système de
santé. La crise que traverse, aujourd’hui, la santé publique a cela de
positif.Les grèves, des médecins et celles des paramédicaux, qui
secouent le secteur de la santé publique, ont, en effet, le mérite
d’alerter l’opinion en mettant à la lumière le dérisoire et l’indigence
de ce « parent pauvre » qu’est la santé publique. Elles pointent du
doigt la faillite, à venir, d’un secteur dont l’organisation est en
décalage flagrant avec l’environnement économique national et dont la
politique a été édifiée sur une idéologie surannée.
L’impératif de rentabilité du secteur de la santé nous fait
inévitablement tourner le regard du côté de la sécurité sociale car, si
la fonction publique et l’Etat ne veulent plus assumer les dépenses de
santé, il faudra bien que la sécurité sociale mette la main à la poche
etqu’elle rembourse non pas sur la valeur actuelle de la prestation,
actuelle qui a été fixée au milieu des années 80, mais sur sa valeur
réelle, c’est à dire celle d’aujourd’hui. C’est, sans doute, sur cette
valeur que devra également être calculée la rétribution du médecin et
de l’agent paramédical.
Le citoyen doit savoir que le médecin généraliste qui prend soin de
lui, quand il a des soucis de santé, a un salaire de 33500,00 DA par
mois, en début de carrière. 49500,00 est celui qui lui est donné tous
les mois après 30 ans d’ancienneté. Un salaire misérable, une honte.
Bien sûr, aucun avantage en nature, à l’instar des « professions
sensibles », ne lui est offert. Même le droit à la procédure de
cessibilité du logement de fonction, quand il en bénéficie, lui est
interdit. Une de leurs revendications d’aujourd’hui.
Il faut que les pouvoirs publics
réévaluent avec objectivité et lucidité le coût de la santé. Le prix de
la consultation, la valeur réelle des examens radiologiques et
biologiques, le tarif de la journée d’hospitalisation, etc. Le
remboursement, par la sécurité sociale, des frais de santé doit alors
se faire sur la base du montant réel de la prestation. C’est tout le
problème de la contractualisation dont on parle depuis si longtemps et
qui tarde à venir. Pourquoi ? Et Pourquoi la nouvelle loi sur la santé
n’est toujours pas d’actualité ?
Probablement parce que, pour des
raisons idéologiques, il ne faut pas remettre en cause le principe de
la médecine gratuite. Même si chacun sait que la médecine n’est plus
gratuite en Algérie depuis longtemps. Je l’ai écrit dans une
contribution antérieure (El Watan du 16 et 17 mai 2008) et je ne vais
pas y revenir mais il faut rappeler que le secteur publique de la santé
est si peu imperméable au citoyen - surtout quand il s’agit de faire
des examens spécialisés - et peu accueillant, voire indigent, notamment
dans le cas des prestations ordinaires, que le patient s’en détourne
inévitablement pour aller consulter dans le secteur privé.
La nouvelle loi sur la santé tarde aussi à venir, et c’est à mon avis
l’argument le plus important, parce notre système de santé évolue dans
un environnement économique tellement perverti qu’il est difficile de
le réformer sans dégâts collatéraux, au moins sans se faire écrouler
notre système de sécurité sociale.
Les pouvoirs publics le savent bien, les responsables de la sécurité
sociale également. C’est pourquoi ils ne pavoisent plus. Durant des
années, ces derniers ont, en effet, fait croire à l’opinion que la
sécurité sociale subventionne les hôpitaux par générosité. Nous l’avons
entendu dire devant la commission santé et affaires sociales, il y a
plusieurs mois. Nous l’avons encore entendu, il y a seulement quelques
jours, de la bouche même des fonctionnaires du ministère de la santé : «
la sécurité sociale est venue au secours du ministère en apportant
quelques milliards (3 milliards de centimes) pour payer la prime
d’intéressement des praticiens de santé publique ». Hallucinant.
Voilà une institution qui vit des cotisations sociales des travailleurs
et qui oublie que dans le contrat qui la lie à ces derniers, elle est
tenue de répondre à leurs besoins de santé. Le pire est que pendant
longtemps, l’Etat a avalisé cet état d’esprit.
Si le tarif de la consultation,
remboursé aujourd’hui, est seulement doublé - et il restera nettement
en deçà du tarif réel appliqué -, la sécurité sociale sera amenée à
mettre la clé sous le paillasson. De l’aveu même de son directeur
général. Voilà pourquoi la contractualisation dont on parle depuis
maintenant deux ans, tarde à venir. Voilà pourquoi aussi, les pouvoirs
publics ont prévu, dans la loi de finances 2010, des taxes au bénéfice
de la sécurité sociale (de 5% sur l’importation des médicaments, de 250
000 DA sur l’achat de bateaux de plaisance et 1 (un) DA sur chaque
paquet de cigarettes vendu). Est-ce que ces taxes suffiront ? Sans
doute non.
Pour « rentrer dans ses frais », la sécurité sociale
peut exiger de revoir les tarifs des cotisations sociales afin de les
adapter à ses impératifs de survie, et c’est son droit. Toutefois, par
l’effet domino, c’est tout l’environnement économique national qui va
en pâtir. L’entreprise, pour répondre, à ses impératifs de rentabilité,
ne recrutera plus et/ou augmentera, a son tour, le montant des ses
prestations ou de ses produits. L’emploi et la consommation vont en
prendre un coup, etc.
Que faudra-t-il faire ? Le pétrole de la Sonatrach ne suffira pas à
fournir les moyens financiers pour réguler tout cela. Les décideurs,
qui ont dirigé le pays depuis l’indépendance, ont, par la magie de
l’euphorie des années socialisantes et par une impéritie avérée - il
faut le souligner -, engouffré l’économie nationale dans une crise qui
ne fait que commencer à poindre son nez. Même si prix du baril de
pétrole continue à sauvegarder les apparences, la réalité économique
nationale - en tout premier lieu l’indigence des salaires et le coût
disproportionné de la vie, l’amère réalité de l’absence d’un vrai
pouvoir d’achat - vient rappeler, s’il le faut, le mécontentement du
citoyen et le risque permanent d’une explosion sociale. Ce n’est pas la
soupape ouverte de l’équipe nationale de football qui changera les
choses.
Quoiqu’il en soit, les praticiens de
santé publique, généralistes et spécialistes crient leur détresse
depuis plusieurs années dans l’indifférence généralisée. Ils se battent
pour leur avenir et leur carrière, et ne veulent pas être les parents
pauvres d’un système de santé qui prétend prendre soin du citoyen alors
qu’il ignore sa propre ressource humaine : le médecin et l’infirmier,
des piliers de la maison.
Si notre système de santé reste en
l’état, il est condamné à s’écrouler. Les praticiens, « insurgés »,
refusent ce destin, les paramédicaux aussi. En tous cas, ils ne veulent
pas que la santé publique en paie les frais et soit « enterrée ».
Ils l’ont suffisamment répété devant les parlementaires de la
commission santé et affaires sociales, comme ils ont montré également
leur détermination à aller au bout de leur mouvement de protestation.
Ils sont descendus dans la rue, la réponse ne s’est pas fait attendre.
Les forces de l’ordre ont donné du bâton. Mais ils y reviendront à
nouveau parce ce qu’ils ont conscience que leurs revendications sont
justes et légitimes.
La colère gronde aussi du côté des paramédicaux qui menacent, à leur
tour. Les enseignants envisagent de revenir dans la protestation. La
contagion peut gagner d’autres travailleurs…
Dans tous les cas, chacun doit apporter un soutien à la revendication
de la dignité, quelque soient les personnes et les corps professionnels
qui l’expriment. Concernant les médecins de santé publique, en tant que
citoyen, médecin et élu de la nation, mon appui leur est acquis.
Un an ..................est passé???
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Invité- Invité
- Message n°3
Re: grêve des résidents algérie
Invité- Invité
- Message n°4
Re: grêve des résidents algérie
Invité- Invité
- Message n°5
Re: grêve des résidents algérie
Invité- Invité
- Message n°6
Re: grêve des résidents algérie
وزارة التعليم العالي صامتة وندوة العمداء تعلن عن
السنة البيضاء
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يناقش
غدا الأحد مندوبو التكتل المستقل للأطباء المقيمين المقترحات الجديدة
للتصعيد في الاحتجاجات إذا ما صممت السلطات على عدم الاستجابة للانشغالات
المطروحة. وسيعرض للتصويت مقترح الاستقالة الجماعية وهي الخطوة التي يصفها
المتتبعين ''بالانتحار المهني'' لـ8 آلاف طبيب مقيم دخل إضرابهم المفتوح
في مرحلة ''حرجة'' بعد إعلان ندوة عمداء كليات الطب عن السنة البيضاء
مؤخرا.
أكد الناطق باسم التكتل، الدكتور رضوان بن أعمر، بأنه في حال حصول إجماع
بين المندوبين على المقترح المذكور سيحدد تاريخ إيداع الاستقالة وتقدم هذه
النقاط بعدها مباشرة للاستفتاء على مستوى القواعد للفصل فيها. مشيرا إلى
أن العملية لا تخلو من بعض ''المخاوف'' ولذا سيتم الاستعانة بمستشارين
قانونيين لتفادي الوقوع في أي ''ورطة'' قد تنجم، حسبه، عن قبول الوزارة
الوصية لاستقالة قياديي هذا التنظيم ورفض الاستقالات الأخرى كإجراء
''انتقامي'' ضد من أطّر وقاد الحركة الاحتجاجية منذ انطلاقها حتى ''يكون
ذلك درسا لكل من تسوّل له نفسه المطالبة بحقوقه''.
ونفى المتحدث ''الادعاءات'' التي أطلقها مسؤولو قطاع الصحة، والقاضية بأن
الأطباء المقيمين يتعاملون بمنطق ''الكل أو اللاشيء''. مضيفا بأن الأطباء
أبدوا فعلا مرونة في هذا الجانب لما أعربوا عن نيتهم في طرح مقترح تجميد
الإضراب المفتوح في حال الاستجابة لكافة المطالب البيداغوجية، مع إصدار
القانون الأساسي المعدل مرفوقا بمرسومه التنفيذي قبل 30 جوان الجاري،
بالإضافة إلى تفعيل المبادرة التي أطلقها رئيس المجلس الشعبي والمتضمنة
تجميد العمل بقانون الخدمة المدنية إلى غاية تنصيب لجنة خبراء متعددة
الأطراف للبث في فاعلية هذا القانون.
وبهذا الخصوص تأسف الدكتور بن أعمر ''لمعارضة'' الوزير الأول أحمد أويحيى
على مبادرة عبد العزيز زياري دون الاطلاع على محتواها لمجرد اعتقاده، كما
يضيف، بأنها التفاف غير مباشر حول مطلب إلغاء إلزامية هذه الخدمة، في حين
أن الأطباء يبحثون عن ''بدائل'' عن الخدمة المدنية التي أثبتا فشلها في
الميدان باعتراف العام والخاص. كما علّق محدثنا على تبرير وزير الصحة
لجوئه إلى الخصم من الأجور بسبب توقف الأطباء عن العمل، بقوله أن المضربين
متقيدين منذ البداية في الإضراب المفتوح بالحد الأدنى للخدمات الصحية
والتكفل بالاستعجالات والمناوبات الليلية.
من جهتها، لم تصدر وزارة التعليم العالي أي مراسلة رسمية تؤكد فيها ما
ذهبت إليه ندوة عمداء كليات الطب المنعقدة منذ أزيد من أسبوع، والتي حكمت
بضرورة إعادة السنة عند جميع الأطباء المقيمين المضربين، وهي المرة
الثالثة التي ''يهدد'' فيها العمداء بإقرار السنة البيضاء التي سيترتب
عنها إقصاء تلقائيا من التخصصات الطبية لعدد كبير من الأطباء الذين سبق
لهم إعادة سنة واحدة خلال التخصص، بينما سيضيّع الباقون حق إعادة السنة
مرة أخرى. ولكن بالنسبة للمعنيين فليس لديهم ما يخسرونه في الوقت الحالي،
خاصة إذا لم تسارع هيئة حراوبية إلى إلغاء المرسوم الصادر في ديسمبر 2010
والقاضي بتعميم الامتحانات الإقصائية في كل سنوات التخصص، مما يعني أن
الطبيب يطرد من التخصص الذي يزاوله حتى وإن كان في آخر السنة وهو لم يسبق
تطبيقه في أي دولة من دول العالم.
Invité- Invité
- Message n°7
Re: grêve des résidents algérie
L'histoire a commencé par :
Pétition à destination des médecins spécialistes en formation:
Cette pétition est motivée par :
-La décision du Ministère de l'Enseignement Supérieur concernant la
non-délivrance du diplôme d'études médicales spécialisées pour les
nouveaux diplômés avant la fin de leur service civil, avec interdiction
de démissionner.
-La situation des médecins généralistes qui se retrouvent sans autorisation d’exércer malgré un diplôme d’étude médicale.
-Les informations, non encore démenties, concernant le rallongement éventuel de la durée du service civil.
Nous étudiants en médecine et jeunes médecins estimons que :
-La non délivrance du diplôme d'études médicales spécialisées pour les
nouveaux diplômés avant la fin de leur service civil avec interdiction
de démissionner constitue une atteinte à nos droits.
- Le service civile, dont faut-il le rappeler nous sommes les seuls
universitaires à en avoir l’obligation, est une démarche
anticonstitutionnelle qu’il est nécessaire de repenser.
-Mettre en œuvre des moyens incitatifs, encourageant les spécialistes à
travailler au sud serait plus judicieux que ce qui s’apparenterai à de
la coercition.
Les décisions de nos ministères de tutelles sont
prises de manière unilatérale, sans aucune concertation avec les
différents partenaires sociaux et les principaux concernés : Nous !
Nous ne souhaitons plus être de simples spectateurs mais des citoyens
actifs. Nous souhaitons être partie prenante dans la prise des
décisions qui nous concernent.
Mobilisons-nous et agissons pour améliorer les choses car personne ne le ferra pour nous !
Nous sommes l’avenir de la santé en Algérie.
Médecins Algériens Unis pour leurs droits.
Pétition à destination des médecins spécialistes en formation:
Cette pétition est motivée par :
-La décision du Ministère de l'Enseignement Supérieur concernant la
non-délivrance du diplôme d'études médicales spécialisées pour les
nouveaux diplômés avant la fin de leur service civil, avec interdiction
de démissionner.
-La situation des médecins généralistes qui se retrouvent sans autorisation d’exércer malgré un diplôme d’étude médicale.
-Les informations, non encore démenties, concernant le rallongement éventuel de la durée du service civil.
Nous étudiants en médecine et jeunes médecins estimons que :
-La non délivrance du diplôme d'études médicales spécialisées pour les
nouveaux diplômés avant la fin de leur service civil avec interdiction
de démissionner constitue une atteinte à nos droits.
- Le service civile, dont faut-il le rappeler nous sommes les seuls
universitaires à en avoir l’obligation, est une démarche
anticonstitutionnelle qu’il est nécessaire de repenser.
-Mettre en œuvre des moyens incitatifs, encourageant les spécialistes à
travailler au sud serait plus judicieux que ce qui s’apparenterai à de
la coercition.
Les décisions de nos ministères de tutelles sont
prises de manière unilatérale, sans aucune concertation avec les
différents partenaires sociaux et les principaux concernés : Nous !
Nous ne souhaitons plus être de simples spectateurs mais des citoyens
actifs. Nous souhaitons être partie prenante dans la prise des
décisions qui nous concernent.
Mobilisons-nous et agissons pour améliorer les choses car personne ne le ferra pour nous !
Nous sommes l’avenir de la santé en Algérie.
Médecins Algériens Unis pour leurs droits.
Invité- Invité
- Message n°9
Re: grêve des résidents algérie
Algerie Madame BOUHIRED avec les medeçins résidents
Invité- Invité
- Message n°10
Re: grêve des résidents algérie
Santé, Les salaires des résidents bloqués
20 juin 2011
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Les salaires des résidents en grève ont été gelés. Les menaces du
ministre de la Santé ont été mises à exécution par certains directeurs
de CHU. Le Collectif des médecins résidents prend acte et avertit que le
gel des salaires s’apparente à une rupture de contrat qui n’est pas
sans conséquence. Une rencontre nationale s’est tenue hier pour décider
des suites à donner au mouvement.Les premières sanctions sont tombées. Dans certains établissements de
santé, les médecins résidents n’ont toujours pas perçu leurs salaires.
Une situation loin de démobiliser les membres du Collectif autonome des
médecins résidents (Camra). Le Dr Sahnoun, délégué du Collectif, est
formel : la suspension des salaires est une rupture de contrat
unilatérale qui risque d’avoir des conséquences. Les médecins ainsi
sanctionnés ne comptent pas se laisser faire. Ils envisagent d’arrêter
les gardes. Une proposition qui a été discutée au cours de la réunion
nationale des résidents qui s’est tenue hier à Constantine. Une réunion
qui a duré toute la journée d’hier. Les résidents venus des différentes
wilayas y ont fait le point sur le mouvement de grève qui dure depuis le
28 mars dernier. Les suites à donner à ce débrayage inédit seront
connues aujourd’hui.Le Dr Yellès, également délégué du Camra, expliquait hier que le
mouvement ne pouvait cependant s’arrêter sans qu’aucune revendication
soit satisfaite. Ni le statut ni le régime indemnitaire n’ont été pour
le moment publiés au Journal officiel. Les résidents ont droit à des
séries de promesses qui, pour le moment, ne se sont pas concrétisées. La
question du service civil est toujours en suspens. Les déclarations du
ministre de la Santé se suivent et se ressemblent : il clame depuis des
semaines que le dossier ne faisait pas partie de ses prérogatives. Le
Premier ministre interpellé à ce sujet a tenu un discours moralisateur.
«Ils veulent nous caricaturer», précise le Dr Yellès qui réagit vivement
aux propos d’Ouyahia qu’il suspecte de vouloir diaboliser les résidents
en donnant des leçons de patriotisme. Les médecins résidents, qui
avaient réussi à forcer l’incroyable arsenal répressif déployé lors de
la marche du 1er juin, avaient entrevu un soupçon d’espoir de voir la
problématique du service civil résolue. Ils avaient en effet été reçus
par le président de l’Assemblée populaire nationale (APN). Ziari, qui
s’était montré sensible aux explications des résidents, avait ouvert une
piste de réflexion sur l’instauration d’un moratoire sur le service
civil. Il proposait en parallèle un audit de ce dispositif. Il vient
d’être désavoué par Ouyahia à qui l’idée du moratoire ne semble pas
convenir.C’est dire la cacophonie qui a entouré la gestion de ce dossier.
L’installation d’une commission dite des sages avait tourné court au
regard du parti-pris de ses membres. Depuis, le ministère de la Santé
semble ne plus vouloir œuvrer pour une sortie de crise. Ould Abbès tente
même de faire comme ci le mouvement de grève ne paralysait pas les
hôpitaux. Interpellé à ce sujet, il a tout simplement répondu : «Grève ?
Mais de quelle grève parlez-vous ?» Une réponse qui en dit long sur
l’absence de volonté manifeste de trouver une sortie de crise.
N. I.
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tedmax- Membre actif
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Emploi : maître assistant gynécologie-obstétrique
- Message n°11
Re: grêve des résidents algérie
ne revenez pas en arrière
mimo- Directeur général de FUMED
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Age : 45
Localisation : Algerie
Emploi : Orthopédiste
- Message n°12
Re: grêve des résidents algérie
je pense qu'ils faut arreter les gardes!!
» Grève et Sit in national des résidents et internes Marocains !
» GREVE NATIONALE le Mardi et Mercredi des résidents Algériens !
» Grève des internes et des residents et assemblée générale le 05/04/2011
» Sidi Bel Abbès : grève des étudiants en chirurgie dentaire - 05/11/2009 - El Watan - Algérie
» aux residents de pneumologies
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Mar 19 Nov 2024, 01:29 par dr.sami1978
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Mar 19 Nov 2024, 01:18 par dr.sami1978