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, damien Mascret - le 18/10/2011 | Mise à jour : 19/10/2011 à 18:39
Des chercheurs nord-américains ont découvert des
liens surprenants entre cancer colorectal et infection. Cette piste, si
elle se confirme, ouvre la voie à de nouveaux traitements.
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Habituellement
peu répandue dans le tube digestif terminal, fusobacterium est présente
en abondance dans certains cancers du côlon (ici, une radiographie de
l'abdomen). Crédits photo : ZEPHYR/SPL/PHANIE/phanie
Voilà une nouvelle qui apporte du grain à moudre à l'hypothèse d'une origine infectieuse des cancers du côlon et du rectum. On savait déjà que des virus pouvaient être impliqués dans les processus tumoraux. Par exemple, le HPV (papillomavirus) est responsable des cancers du col de l'utérus et les virus de l'hépatite B et C sont en cause dans le cancer du foie.
On a même identifié une bactérie (Helicobacter pylori) dans la genèse
du cancer de l'estomac. La liste pourrait encore s'allonger. Selon les
travaux publiés simultanément par deux équipes nord-américaines dans la
revue spécialisée Genome Research, une bactérie habituellement
peu répandue dans le tube digestif terminal, fusobacterium, est
curieusement présente en abondance dans certains cancers du côlon.
L'équipe
de Matthew Meyerson, à Harvard (États-Unis), l'a par exemple constaté
en analysant l'intégralité du génome présent dans des carcinomes
(cancer) colorectaux. «Nos résultats démontrent une association entre
fusobacterium et les cancers du côlon. Cela soulève la possibilité que
fusobacterium puisse jouer un rôle moteur dans la cancérogénèse»,
explique le Dr Aleksandar Kostic (Harvard), premier signataire de
l'article, avant de pondérer : «D'un autre côté, il est possible que
fusobacterium s'accumule là après que la tumeur se soit formée». L'autre
équipe de chercheurs, canadiens cette fois, a identifié la même
bactérie, dans des échantillons congelés de tumeurs du côlon.
«Des perspectives thérapeutiques»
Le
Pr Jean-Philippe Merlio, chef du service de biologie des tumeurs au CHU
de Bordeaux reste prudent : «Pour dire qu'un cancer est lié à une
bactérie, il faut non seulement une association mais aussi une preuve de
la responsabilité de l'agent infectieux et avoir vérifié la possibilité
de l'inhiber». Avoir isolé la bactérie dans une tumeur serait donc une
condition nécessaire mais insuffisante ? «Pour démontrer le rôle causal
de fusobacterium dans la cancérogénèse du cancer, s'il y en a un, on
devra introduire la bactérie dans des souris et constater le
développement de cancers du côlon. Il faudra ensuite prélever ces
bactéries sur ces souris, les introduire dans d'autres et provoquer
ainsi de nouveaux cancers du côlon», détaille le Dr Kostic.
Cancérologue
digestif et directeur de recherche d'une unité Inserm sur la
chimiothérapie et la réponse immunitaire à Dijon, le Dr François
Ghiringhelli, n'écarte pas la possibilité que l'écologie bactérienne du côlon puisse
être un facteur déclenchant de cancer : «Suivant l'alimentation, on
pourrait modifier la flore intestinale et favoriser la carcinogénèse.
Ici, c'est une bactérie qui pourrait jouer un rôle dans l'initiation ou
le développement des cancers du côlon. Si cela se confirme,
s'ouvriraient alors des perspectives thérapeutiques en éliminant la
bactérie.»
Mais les implications de la découverte des équipes
nord-américaines vont au-delà puisque, s'il s'avère que la bactérie
favorise effectivement le développement des cancers, le Dr Ghiringhelli
estime que cela obligera à mieux préciser l'influence de la
chimiothérapie sur la flore intestinale. À l'appui des travaux publiés
mardi, on retrouve, en tout cas, l'histoire d'un patient anglais
initialement opéré de ce que les chirurgiens pensaient être un simple
abcès du foie à fusobacterium et qui s'est révélé par la suite être la
propagation secondaire d'un cancer du rectum bourré de fusobacterium !
On sait aussi que l'inflammation chronique du côlon, quelle qu'en soit
la cause, infectieuse ou immunitaire, favorise la cancérogénèse : «On
sait notamment que les gens qui ont des maladies inflammatoires
chroniques intestinales font plus de cancers du côlon que les autres»,
remarque le Dr Ghiringhelli.
Selon des chercheurs anglais,
l'infection à fusobacterium pourrait être impliquée dans l'émergence
d'un cancer par un dérèglement des mécanismes de défense immunitaire.
Reste un mystère que n'éclairent pas les équipes de recherche : comment
une bactérie, que l'on trouve plus souvent dans la bouche que dans le
côlon, s'est-elle retrouvée là ?
, damien Mascret - le 18/10/2011 | Mise à jour : 19/10/2011 à 18:39
Des chercheurs nord-américains ont découvert des
liens surprenants entre cancer colorectal et infection. Cette piste, si
elle se confirme, ouvre la voie à de nouveaux traitements.
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Habituellement
peu répandue dans le tube digestif terminal, fusobacterium est présente
en abondance dans certains cancers du côlon (ici, une radiographie de
l'abdomen). Crédits photo : ZEPHYR/SPL/PHANIE/phanie
Voilà une nouvelle qui apporte du grain à moudre à l'hypothèse d'une origine infectieuse des cancers du côlon et du rectum. On savait déjà que des virus pouvaient être impliqués dans les processus tumoraux. Par exemple, le HPV (papillomavirus) est responsable des cancers du col de l'utérus et les virus de l'hépatite B et C sont en cause dans le cancer du foie.
On a même identifié une bactérie (Helicobacter pylori) dans la genèse
du cancer de l'estomac. La liste pourrait encore s'allonger. Selon les
travaux publiés simultanément par deux équipes nord-américaines dans la
revue spécialisée Genome Research, une bactérie habituellement
peu répandue dans le tube digestif terminal, fusobacterium, est
curieusement présente en abondance dans certains cancers du côlon.
L'équipe
de Matthew Meyerson, à Harvard (États-Unis), l'a par exemple constaté
en analysant l'intégralité du génome présent dans des carcinomes
(cancer) colorectaux. «Nos résultats démontrent une association entre
fusobacterium et les cancers du côlon. Cela soulève la possibilité que
fusobacterium puisse jouer un rôle moteur dans la cancérogénèse»,
explique le Dr Aleksandar Kostic (Harvard), premier signataire de
l'article, avant de pondérer : «D'un autre côté, il est possible que
fusobacterium s'accumule là après que la tumeur se soit formée». L'autre
équipe de chercheurs, canadiens cette fois, a identifié la même
bactérie, dans des échantillons congelés de tumeurs du côlon.
«Des perspectives thérapeutiques»
Le
Pr Jean-Philippe Merlio, chef du service de biologie des tumeurs au CHU
de Bordeaux reste prudent : «Pour dire qu'un cancer est lié à une
bactérie, il faut non seulement une association mais aussi une preuve de
la responsabilité de l'agent infectieux et avoir vérifié la possibilité
de l'inhiber». Avoir isolé la bactérie dans une tumeur serait donc une
condition nécessaire mais insuffisante ? «Pour démontrer le rôle causal
de fusobacterium dans la cancérogénèse du cancer, s'il y en a un, on
devra introduire la bactérie dans des souris et constater le
développement de cancers du côlon. Il faudra ensuite prélever ces
bactéries sur ces souris, les introduire dans d'autres et provoquer
ainsi de nouveaux cancers du côlon», détaille le Dr Kostic.
Cancérologue
digestif et directeur de recherche d'une unité Inserm sur la
chimiothérapie et la réponse immunitaire à Dijon, le Dr François
Ghiringhelli, n'écarte pas la possibilité que l'écologie bactérienne du côlon puisse
être un facteur déclenchant de cancer : «Suivant l'alimentation, on
pourrait modifier la flore intestinale et favoriser la carcinogénèse.
Ici, c'est une bactérie qui pourrait jouer un rôle dans l'initiation ou
le développement des cancers du côlon. Si cela se confirme,
s'ouvriraient alors des perspectives thérapeutiques en éliminant la
bactérie.»
Mais les implications de la découverte des équipes
nord-américaines vont au-delà puisque, s'il s'avère que la bactérie
favorise effectivement le développement des cancers, le Dr Ghiringhelli
estime que cela obligera à mieux préciser l'influence de la
chimiothérapie sur la flore intestinale. À l'appui des travaux publiés
mardi, on retrouve, en tout cas, l'histoire d'un patient anglais
initialement opéré de ce que les chirurgiens pensaient être un simple
abcès du foie à fusobacterium et qui s'est révélé par la suite être la
propagation secondaire d'un cancer du rectum bourré de fusobacterium !
On sait aussi que l'inflammation chronique du côlon, quelle qu'en soit
la cause, infectieuse ou immunitaire, favorise la cancérogénèse : «On
sait notamment que les gens qui ont des maladies inflammatoires
chroniques intestinales font plus de cancers du côlon que les autres»,
remarque le Dr Ghiringhelli.
Selon des chercheurs anglais,
l'infection à fusobacterium pourrait être impliquée dans l'émergence
d'un cancer par un dérèglement des mécanismes de défense immunitaire.
Reste un mystère que n'éclairent pas les équipes de recherche : comment
une bactérie, que l'on trouve plus souvent dans la bouche que dans le
côlon, s'est-elle retrouvée là ?
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