06/02/12
(JIM)
Dr FH
Treize années après la découverte des cellules souches embryonnaires humaines (CSEh), 2 études prospectives ont été entreprises afin d'établir la sécurité et la tolérance de la transplantation sous-rétinienne de cellules d'épithélium pigmentaire rétinien (EPR) dérivées de CSEh chez des patients atteints de dystrophie maculaire de Stargardt (DMS) ou de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) sèche. Les résultats préliminaires de ces travaux sont rapportés chez 2 patientes et il s'agit de la première description d'une transplantation réussie de cellules dérivées de CSEh chez l'homme.
Pluripotence, différenciation et transplantation
La DMLA sèche est la principale cause de cécité dans le monde développé et la DMS est la dégénérescence maculaire la plus courante en pédiatrie. Dans ces 2 pathologies, la dégénérescence de l'EPR conduit à une altération des photorécepteurs entraînant une dégradation progressive de la vision. Bien que toutes deux soient considérées à l'heure actuelle comme incurables, un certain nombre de résultats ont été obtenus dans des modèles animaux, montrant que la transplantation de cellules d'EPR dérivées de CSEh pouvait sauver les photorécepteurs et éviter la perte visuelle. Encore fallait-il contrôler la différenciation des CSEh mises en culture, de manière à ce que les cellules destinées à être transplantées perdent leur pluripotence (à l'origine du risque de formation de tératome) et adoptent les caractéristiques et le comportement d'un véritable EPR. Chez les 2 patientes atteintes respectivement de DMS et de DMLA sèche, 50 000 cellules d'EPR pur à plus de 99 % ont donc été injectées dans l'espace sous-rétinien d'un seul oeil, dans l'objectif d'évaluer la sécurité et la tolérance de la transplantation de ces cellules dérivées de CSEh.
La sécurité... et l'efficacité en plus !
Dans les 2 cas, aucune prolifération ou croissance excessive n'a été relevée après l'intervention, l'absence de développement de tératome ayant été vérifiée pendant tout le suivi par tomographie par cohérence optique, photographies du fond d'oeil à haute résolution et angiographie fluorescéinique. Les suites postopératoires ont été simples chez les 2 patientes, sans signes d'inflammation ni de rejet de greffe au cours des 4 premiers mois. Aucun décollement de la rétine ou lésion prédisposante n'ont été observés.
La preuve anatomique du succès de la transplantation a même été objectivée chez la patiente atteinte de DMS par l'augmentation de la pigmentation au niveau de l'EPR, dans le lit de la greffe où les cellules se sont fixées à la membrane de Bruch et s'y sont maintenues tout au long du suivi.
Outre ces constatations rassurantes, une amélioration de la fonction visuelle a été observée chez les 2 patientes bien que la quantité de cellules transplantées ait été faible. C'est ainsi que la meilleure acuité visuelle corrigée est passée de la perception des mouvements de la main avant traitement, à 0,25 dixièmes à 3 mois (lecture de 0 à 5 lettres sur l'échelle ETDRS**) pour l'oeil atteint de DMS, la malade concernée rapportant même une amélioration subjective de la perception des couleurs et des contrastes ainsi qu'une meilleure adaptation à l'obscurité. La vision s'est également améliorée chez la patiente présentant la DMLA dont la meilleure acuité visuelle corrigée est passée, pour l'oeil traité, de la lecture de 21 lettres sur l'échelle ETDRS (0,4 dixièmes) avant traitement, à 28 lettres (0,6 dixièmes) à 6 semaines et jusqu'à 3 mois après l'intervention.
Un passeport pour le futur
Quatre mois après l'intervention, les cellules d'EPR dérivées des CSEh n'ont montré aucun signe de prolifération excessive, de tumorigénicité, de développement ectopique ou de rejet manifeste et un bénéfice fonctionnel a même été observé. Le suivi doit être poursuivi et des travaux complémentaires sont nécessaires pour atteindre l'objectif futur de traiter les patients à un stade plus précoce de la maculopathie, augmentant potentiellement la probabilité de sauver les photorécepteurs et la fonction visuelle.
* Epithélium Pigmentaire Rétinien
** Early Treatment Diabetic Retinopathy Study.
Schwartz SD et coll. : Embryonic stem cell trials for macular degeneration : preliminary report. Lancet 2012 ; Publication avancée en ligne le 23 janvier. DOI:10.1016/S0140-6736(12)60028-2
(JIM)
Dr FH
Treize années après la découverte des cellules souches embryonnaires humaines (CSEh), 2 études prospectives ont été entreprises afin d'établir la sécurité et la tolérance de la transplantation sous-rétinienne de cellules d'épithélium pigmentaire rétinien (EPR) dérivées de CSEh chez des patients atteints de dystrophie maculaire de Stargardt (DMS) ou de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) sèche. Les résultats préliminaires de ces travaux sont rapportés chez 2 patientes et il s'agit de la première description d'une transplantation réussie de cellules dérivées de CSEh chez l'homme.
Pluripotence, différenciation et transplantation
La DMLA sèche est la principale cause de cécité dans le monde développé et la DMS est la dégénérescence maculaire la plus courante en pédiatrie. Dans ces 2 pathologies, la dégénérescence de l'EPR conduit à une altération des photorécepteurs entraînant une dégradation progressive de la vision. Bien que toutes deux soient considérées à l'heure actuelle comme incurables, un certain nombre de résultats ont été obtenus dans des modèles animaux, montrant que la transplantation de cellules d'EPR dérivées de CSEh pouvait sauver les photorécepteurs et éviter la perte visuelle. Encore fallait-il contrôler la différenciation des CSEh mises en culture, de manière à ce que les cellules destinées à être transplantées perdent leur pluripotence (à l'origine du risque de formation de tératome) et adoptent les caractéristiques et le comportement d'un véritable EPR. Chez les 2 patientes atteintes respectivement de DMS et de DMLA sèche, 50 000 cellules d'EPR pur à plus de 99 % ont donc été injectées dans l'espace sous-rétinien d'un seul oeil, dans l'objectif d'évaluer la sécurité et la tolérance de la transplantation de ces cellules dérivées de CSEh.
La sécurité... et l'efficacité en plus !
Dans les 2 cas, aucune prolifération ou croissance excessive n'a été relevée après l'intervention, l'absence de développement de tératome ayant été vérifiée pendant tout le suivi par tomographie par cohérence optique, photographies du fond d'oeil à haute résolution et angiographie fluorescéinique. Les suites postopératoires ont été simples chez les 2 patientes, sans signes d'inflammation ni de rejet de greffe au cours des 4 premiers mois. Aucun décollement de la rétine ou lésion prédisposante n'ont été observés.
La preuve anatomique du succès de la transplantation a même été objectivée chez la patiente atteinte de DMS par l'augmentation de la pigmentation au niveau de l'EPR, dans le lit de la greffe où les cellules se sont fixées à la membrane de Bruch et s'y sont maintenues tout au long du suivi.
Outre ces constatations rassurantes, une amélioration de la fonction visuelle a été observée chez les 2 patientes bien que la quantité de cellules transplantées ait été faible. C'est ainsi que la meilleure acuité visuelle corrigée est passée de la perception des mouvements de la main avant traitement, à 0,25 dixièmes à 3 mois (lecture de 0 à 5 lettres sur l'échelle ETDRS**) pour l'oeil atteint de DMS, la malade concernée rapportant même une amélioration subjective de la perception des couleurs et des contrastes ainsi qu'une meilleure adaptation à l'obscurité. La vision s'est également améliorée chez la patiente présentant la DMLA dont la meilleure acuité visuelle corrigée est passée, pour l'oeil traité, de la lecture de 21 lettres sur l'échelle ETDRS (0,4 dixièmes) avant traitement, à 28 lettres (0,6 dixièmes) à 6 semaines et jusqu'à 3 mois après l'intervention.
Un passeport pour le futur
Quatre mois après l'intervention, les cellules d'EPR dérivées des CSEh n'ont montré aucun signe de prolifération excessive, de tumorigénicité, de développement ectopique ou de rejet manifeste et un bénéfice fonctionnel a même été observé. Le suivi doit être poursuivi et des travaux complémentaires sont nécessaires pour atteindre l'objectif futur de traiter les patients à un stade plus précoce de la maculopathie, augmentant potentiellement la probabilité de sauver les photorécepteurs et la fonction visuelle.
* Epithélium Pigmentaire Rétinien
** Early Treatment Diabetic Retinopathy Study.
Schwartz SD et coll. : Embryonic stem cell trials for macular degeneration : preliminary report. Lancet 2012 ; Publication avancée en ligne le 23 janvier. DOI:10.1016/S0140-6736(12)60028-2
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