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par 17/04/12
(JIM)
Dr Roseline Péluchon
Dans tous les pays, le taux de mort subite du nourrisson (MSN) a considérablement diminué depuis les années 80. Ce recul peut être attribué à la recommandation de ne plus coucher les nourrissons sur le ventre. Une étude, réalisée en Ecosse et publiée par le BMJ (British Medical Journal), apporte un éclairage intéressant sur la façon dont le changement des habitudes a pénétré différentes strates de la société. Les auteurs ont examiné l'évolution du taux de MSN de 1985 à 2008, période qu'ils ont divisée en 4 phases de 6 ans.
La diminution du taux de MSN ne s'est pas faite au même rythme dans tous les milieux socio-économiques. L'on assiste dès 1990 à une nette baisse du nombre de MSN dans les milieux sociaux les moins défavorisés, laquelle se poursuit jusqu'en 1993. Dans les milieux plus défavorisés en revanche, la tendance à la diminution ne commence à se manifester qu'en 1992 et continue à un rythme lent jusqu'en 2004.
Ainsi l'association entre le risque de MSN et les conditions socio-économiques varie à chaque période, avec un odd ratio entre les deux couches socio-économiques considérées allant de 2,04 en 1985-90, à 7,52 en 1991-6, puis 9,50 en 1997-2002, pour tomber à 1,78 en 2002-8.
Pourquoi cette inégalité ? L'explication la plus plausible est que l'information concernant la responsabilité du mode de couchage dans la MSN ne s'est pas diffusée de la même façon dans toute la société écossaise.
Les auteurs nous livrent une analyse plus détaillée, en partant du constat que la diminution du taux de MSN a commencé dans les milieux les moins défavorisés dès 1990, soit 1 an avant que ne démarre officiellement la campagne d'information « Back to sleep ». C'est que les journaux, le Times, l'Independent et le Guardian avaient alors déjà fait état des résultats de travaux publiés par le Lancet et le BMJ, qui mentionnaient l'association entre la MSN et la position de couchage. Ces informations, relayées par les quotidiens, avaient pénétré plus rapidement les milieux les moins défavorisés, et les parents concernés avaient modifié le couchage des nourrissons sans attendre la campagne officielle, créant pour quelques années une considérable inégalité dans les taux de MSN.
Wood AM et coll. : Trends in socioeconomic inequalities in risk of sudden infant death syndrome, other causes of infant mortality, and stillbirth in Scotland: population based study. BMJ 2012;344:e1552 doi: 10.1136/bmj.e1552
(JIM)
Dr Roseline Péluchon
Dans tous les pays, le taux de mort subite du nourrisson (MSN) a considérablement diminué depuis les années 80. Ce recul peut être attribué à la recommandation de ne plus coucher les nourrissons sur le ventre. Une étude, réalisée en Ecosse et publiée par le BMJ (British Medical Journal), apporte un éclairage intéressant sur la façon dont le changement des habitudes a pénétré différentes strates de la société. Les auteurs ont examiné l'évolution du taux de MSN de 1985 à 2008, période qu'ils ont divisée en 4 phases de 6 ans.
La diminution du taux de MSN ne s'est pas faite au même rythme dans tous les milieux socio-économiques. L'on assiste dès 1990 à une nette baisse du nombre de MSN dans les milieux sociaux les moins défavorisés, laquelle se poursuit jusqu'en 1993. Dans les milieux plus défavorisés en revanche, la tendance à la diminution ne commence à se manifester qu'en 1992 et continue à un rythme lent jusqu'en 2004.
Ainsi l'association entre le risque de MSN et les conditions socio-économiques varie à chaque période, avec un odd ratio entre les deux couches socio-économiques considérées allant de 2,04 en 1985-90, à 7,52 en 1991-6, puis 9,50 en 1997-2002, pour tomber à 1,78 en 2002-8.
Pourquoi cette inégalité ? L'explication la plus plausible est que l'information concernant la responsabilité du mode de couchage dans la MSN ne s'est pas diffusée de la même façon dans toute la société écossaise.
Les auteurs nous livrent une analyse plus détaillée, en partant du constat que la diminution du taux de MSN a commencé dans les milieux les moins défavorisés dès 1990, soit 1 an avant que ne démarre officiellement la campagne d'information « Back to sleep ». C'est que les journaux, le Times, l'Independent et le Guardian avaient alors déjà fait état des résultats de travaux publiés par le Lancet et le BMJ, qui mentionnaient l'association entre la MSN et la position de couchage. Ces informations, relayées par les quotidiens, avaient pénétré plus rapidement les milieux les moins défavorisés, et les parents concernés avaient modifié le couchage des nourrissons sans attendre la campagne officielle, créant pour quelques années une considérable inégalité dans les taux de MSN.
Wood AM et coll. : Trends in socioeconomic inequalities in risk of sudden infant death syndrome, other causes of infant mortality, and stillbirth in Scotland: population based study. BMJ 2012;344:e1552 doi: 10.1136/bmj.e1552
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