Par Emmanuelle BUISSON, Juriste spécialisée en droit de la santé.
Nouveau droit des malades consacré par la loi du 4 mars 2002, l'accès direct au dossier médical est aujourd'hui fréquemment utilisé par les patients, que cette démarche émane d'une volonté de combler une information préalable mal comprise ou lacunaire, ou qu'elle consiste en un préalable à des poursuites judiciaires lorsqu'un incident s'est produit au cours de la prise en charge du patient. Quoiqu'il en soit, "toute personne a accès à l'ensemble des informations concernant sa santé détenues par des professionnelles et établissements", comme le rappelle l'article L. 1111-7 du Code de la Santé Publique.
Les modalités de cet accès, qui ont été instaurées par les décrets des 29 avril 2002 et 21 mai 2003, et complétées par l'arrêté du 5 mars 2004 portant homologation des recommandations de bonnes pratiques de l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé, posent trois questions primordiales : Quelles sont les personnes pouvant accéder au dossier médical ? Quelles sont les informations communicables au patient ? Quelles sont les modalités pratiques de cette communication ?
Les bénéficiaires du droit d'accès au dossier patient
La loi énumère plusieurs bénéficiaires du droit d'accès au dossier médical d'un individu.
Le patient
Le patient a un droit d'accès direct à son dossier médical ; il ne doit donc justifier d'aucun motif pour en faire la demande.
Les titulaires de l'autorité parentale
Selon la loi, le droit d'accès aux informations concernant la santé d'un mineur est exercé par le ou les titulaires de l'autorité parentale, sur justification de leur qualité. Le mineur ne dispose donc que d'un droit d'accès indirect à son dossier médical. Cependant, il pourra demander à ce que la consultation de son dossier par ses parents ait lieu par l'intermédiaire d'un médecin. D'autre part, si le mineur a subi un acte médical qu'il a choisi de garder secret à l'égard des titulaires de l'autorité parentale, comme il en a le droit en vertu de l'article L. 1111-5 du Code de la santé publique, il peut s'opposer à ce que ses parents aient accès aux informations relatives à cet acte. Dans ce cas, le médecin a l'obligation de respecter sa volonté.
Les tuteurs
Les majeurs sous tutelle ne peuvent obtenir communication de leur dossier médical ; seul le tuteur du majeur aura accès à ces informations médicales, sans qu'il y ait besoin d'obtenir l'accord préalable de ce dernier à la communication. La demande du tuteur devra être accompagnée d'une pièce justifiant sa qualité.
Les ayants droit
Les ayants droit du patient décédé peuvent accéder à son dossier médical si deux conditions légales sont remplies :
d'une part, le patient ne doit pas s'être opposé de son vivant à cette communication ;
d'autre part, les informations médicales demandées doivent être nécessaires aux ayants droits, soit pour leur permettre de connaître les causes de la mort, soit pour défendre la mémoire du défunt, soit pour faire valoir leurs droits.
La notion d'ayant droit englobe tous les successeurs légaux du défunt, au sens du Code civil. Le médecin devra donc vérifier la qualité d'ayant droit du demandeur par un justificatif tel qu'un extrait du livret de famille, un certificat d'hérédité ou un acte notarié.
La personne de confiance
Créée par la loi du 4 mars 2002, la personne de confiance peut être amenée, dans le cadre de l'exercice de sa mission, à avoir accès aux informations relatives à l'état de santé du patient qui l'a désignée. En effet, le médecin recommande parfois la présence d'une tierce personne lors de la consultation du dossier par le patient, en raison "des motifs tenant aux risques que leur connaissance sans accompagnement ferait courir à la personne concernée" (article L. 1111-7 CSP).
Les médecins autorisés par la loi
Dans le cadre de la continuité et de la coordination des soins, les médecins participant à la prise en charge du patient ont accès à l'ensemble des informations médicales le concernant. De même, le patient peut autoriser certains médecins à prendre connaissance de son dossier ; il s'agira du médecin traitant, du médecin intermédiaire, du médecin conciliateur de la commission des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge et du médecin du travail. Par ailleurs, la loi autorise expressément certains médecins à accéder aux informations concernant la santé d'une personne, établissant ainsi des dérogations au secret médical : les médecins-conseils de la sécurité sociale, les médecins inspecteurs de la santé, les médecins experts de la Haute Autorité de Santé (ex-ANAES), et les médecins experts auprès des tribunaux.
Les bénéficiaires du droit d'accès au dossier patient
Le Code de la santé publique dresse une liste des documents contenus dans le dossier médical, classés en trois rubriques :
les informations formalisées recueillies en consultation externe ou en hospitalisation, au service des urgences ou au moment de l'admission et au cours du séjour hospitalier (exemples : motifs d'hospitalisation, nature de la prise en charge, soins reçus, compte rendu opérat
Nouveau droit des malades consacré par la loi du 4 mars 2002, l'accès direct au dossier médical est aujourd'hui fréquemment utilisé par les patients, que cette démarche émane d'une volonté de combler une information préalable mal comprise ou lacunaire, ou qu'elle consiste en un préalable à des poursuites judiciaires lorsqu'un incident s'est produit au cours de la prise en charge du patient. Quoiqu'il en soit, "toute personne a accès à l'ensemble des informations concernant sa santé détenues par des professionnelles et établissements", comme le rappelle l'article L. 1111-7 du Code de la Santé Publique.
Les modalités de cet accès, qui ont été instaurées par les décrets des 29 avril 2002 et 21 mai 2003, et complétées par l'arrêté du 5 mars 2004 portant homologation des recommandations de bonnes pratiques de l'Agence Nationale d'Accréditation et d'Évaluation en Santé, posent trois questions primordiales : Quelles sont les personnes pouvant accéder au dossier médical ? Quelles sont les informations communicables au patient ? Quelles sont les modalités pratiques de cette communication ?
Les bénéficiaires du droit d'accès au dossier patient
La loi énumère plusieurs bénéficiaires du droit d'accès au dossier médical d'un individu.
Le patient
Le patient a un droit d'accès direct à son dossier médical ; il ne doit donc justifier d'aucun motif pour en faire la demande.
Les titulaires de l'autorité parentale
Selon la loi, le droit d'accès aux informations concernant la santé d'un mineur est exercé par le ou les titulaires de l'autorité parentale, sur justification de leur qualité. Le mineur ne dispose donc que d'un droit d'accès indirect à son dossier médical. Cependant, il pourra demander à ce que la consultation de son dossier par ses parents ait lieu par l'intermédiaire d'un médecin. D'autre part, si le mineur a subi un acte médical qu'il a choisi de garder secret à l'égard des titulaires de l'autorité parentale, comme il en a le droit en vertu de l'article L. 1111-5 du Code de la santé publique, il peut s'opposer à ce que ses parents aient accès aux informations relatives à cet acte. Dans ce cas, le médecin a l'obligation de respecter sa volonté.
Les tuteurs
Les majeurs sous tutelle ne peuvent obtenir communication de leur dossier médical ; seul le tuteur du majeur aura accès à ces informations médicales, sans qu'il y ait besoin d'obtenir l'accord préalable de ce dernier à la communication. La demande du tuteur devra être accompagnée d'une pièce justifiant sa qualité.
Les ayants droit
Les ayants droit du patient décédé peuvent accéder à son dossier médical si deux conditions légales sont remplies :
d'une part, le patient ne doit pas s'être opposé de son vivant à cette communication ;
d'autre part, les informations médicales demandées doivent être nécessaires aux ayants droits, soit pour leur permettre de connaître les causes de la mort, soit pour défendre la mémoire du défunt, soit pour faire valoir leurs droits.
La notion d'ayant droit englobe tous les successeurs légaux du défunt, au sens du Code civil. Le médecin devra donc vérifier la qualité d'ayant droit du demandeur par un justificatif tel qu'un extrait du livret de famille, un certificat d'hérédité ou un acte notarié.
La personne de confiance
Créée par la loi du 4 mars 2002, la personne de confiance peut être amenée, dans le cadre de l'exercice de sa mission, à avoir accès aux informations relatives à l'état de santé du patient qui l'a désignée. En effet, le médecin recommande parfois la présence d'une tierce personne lors de la consultation du dossier par le patient, en raison "des motifs tenant aux risques que leur connaissance sans accompagnement ferait courir à la personne concernée" (article L. 1111-7 CSP).
Les médecins autorisés par la loi
Dans le cadre de la continuité et de la coordination des soins, les médecins participant à la prise en charge du patient ont accès à l'ensemble des informations médicales le concernant. De même, le patient peut autoriser certains médecins à prendre connaissance de son dossier ; il s'agira du médecin traitant, du médecin intermédiaire, du médecin conciliateur de la commission des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge et du médecin du travail. Par ailleurs, la loi autorise expressément certains médecins à accéder aux informations concernant la santé d'une personne, établissant ainsi des dérogations au secret médical : les médecins-conseils de la sécurité sociale, les médecins inspecteurs de la santé, les médecins experts de la Haute Autorité de Santé (ex-ANAES), et les médecins experts auprès des tribunaux.
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