Perdre la mémoire en vieillissant, c'est normal

Il est normal que certaines des fonctions du cerveau d’une personne vieillissante tendent à décliner même en l’absence de sénilité ou de la maladie d’Alzheimer. C’est ce qu’indiquent les résultats d’une étude1 menée par des chercheurs de l’Université de Harvard auprès de 55 adultes âgés de 60 ans à 93 ans et 38 autres âgés de 18 ans à 35 ans.

Aucun des 93 participants ne souffrait de la maladie d’Alzheimer ou de quelque autre trouble susceptible d’affecter les facultés cognitives. Les scientifiques américains ont eu recours à des outils d’imagerie médicale par résonance magnétique pour observer les modifications normales qui surviennent dans le cerveau d’une personne vieillissante en bonne santé.

D’après les résultats, les changements observés dans le cerveau des personnes âgées en bonne santé sont très légers lorsqu’on les compare à ceux qui se produisent chez les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. « Bien que le cerveau d’une personne de 80 ans ne fonctionne pas comme celui d’un jeune de 20 ans, cela n’empêche pas les aînés de très bien se débrouiller lorsqu’on les compare aux personnes qui souffrent d’une véritable dégénérescence cérébrale clinique », explique l’auteur principal de l’étude, le Dr Randy Buckner.

Les auteurs de l’étude rapportent avoir observé, chez les sujets âgés, une détérioration du synchronisme entre les régions antérieure et postérieure du cerveau, un phénomène absent chez les participants plus jeunes. Selon les chercheurs, ce déclin de la synchronisation s’expliquerait par la détérioration normale de la matière blanche, une structure cérébrale faite de fibres nerveuses chargées de véhiculer l’information entre les différentes parties du cerveau.