Le suivi à long terme des incidentalomes surrénaliens : une étude italienne
Article paru le : Lundi 19 Avril 2010
Giordano R et al. Long-term morphological, hormonal and clinical follow-up in a single unit on 118 patients with adrenal incidentalomas. Eur J Endocrinol 2010 ; 162 : 779-785.
Pr Philippe Chanson
Les masses surrénaliennes de découverte fortuite (« incidentalomes » surrénaliens) sont devenues un problème pratique clinique très important pour les Endocrinologues. On évalue entre 1 à 6 % la prévalence de ces incidentalomes surrénaliens selon les séries. La majorité de ces lésions surrénaliennes sont bénignes et ne sécrètent pas d´hormones surrénaliennes. Compte tenu néanmoins du risque potentiel qu´il puisse s´agir d´un cancer ou d´une sécrétion hormonale infraclinique, en particulier de cortisol, un bilan et un suivi sont souvent recommandés.
Une étude italienne a été menée sur 118 patients adressés pour incidentalome surrénalien et est publiée dans Eur J Endocrinol. Il s´agissait de 77 femmes et 47 hommes, âgés de 62 ans en moyenne, qui ont été évalués au début du suivi puis régulièrement pendant une durée médiane de 3 ans. Sur ce total de 118 patients, 6 avaient en fait une hypersécrétion minime de cortisol (syndrome de Cushing infraclinique) ce qui a justifié une intervention chirurgicale. Au début du suivi, 86 % (n = 102) étaient non fonctionnels avec les tests habituellement utilisés pour vérifier une sécrétion même minime de cortisol et 14 % (n=16) avaient un diagnostic de syndrome de Cushing infraclinique (sécrétion minime de cortisol).
Le groupe des patients ayant un syndrome de Cushing infraclinique était plus souvent dyslipidémique (50 %) en comparaison des patients ayant des adénomes surrénaliens non fonctionnels (23 %, p = 0.33). Au cours du suivi, la fonction surrénalienne est restée normale chez tous les patients qui avaient un adénome non fonctionnel, aucun ne développant une maladie endocrinienne fonctionnelle, qu´elle soit infraclinique ou patente. Le risque cumulatif d´augmentation de la masse surrénalienne était globalement faible (25 %) mais progressif sur 8 ans. Le syndrome de Cushing infraclinique a été confirmé chez tous les patients et aucun n´a progressé vers un syndrome de Cushing patent. Le risque cumulatif de développer une anomalie cardiovasculaire ou métabolique était globalement faible (22 %) mais progressif sur 8 ans. Quelques anomalies sont apparues chez les patients qui présentaient un adénome non fonctionnel (3 ont développé une dyslipidémie, 4 une intolérance au glucose et 3 un diabète sucré). Les patients qui avaient un syndrome de Cushing infraclinique et qui ont été opérés n´ont pas eu d´amélioration clinique significative.
En conclusion, le risque d´augmentation de la masse surrénalienne ou d´altérations hormonales ou métaboliques au cours du temps est faible. Une surveillance semble appropriée dans l´état actuel des connaissances même si des études prospectives sont probablement nécessaires pour établir l´évolution à long terme de ces patients, en particulier en terme métabolique, du risque cardiovasculaire et de leur relation avec la fonction endocrinienne.
Article paru le : Lundi 19 Avril 2010
Giordano R et al. Long-term morphological, hormonal and clinical follow-up in a single unit on 118 patients with adrenal incidentalomas. Eur J Endocrinol 2010 ; 162 : 779-785.
Pr Philippe Chanson
Les masses surrénaliennes de découverte fortuite (« incidentalomes » surrénaliens) sont devenues un problème pratique clinique très important pour les Endocrinologues. On évalue entre 1 à 6 % la prévalence de ces incidentalomes surrénaliens selon les séries. La majorité de ces lésions surrénaliennes sont bénignes et ne sécrètent pas d´hormones surrénaliennes. Compte tenu néanmoins du risque potentiel qu´il puisse s´agir d´un cancer ou d´une sécrétion hormonale infraclinique, en particulier de cortisol, un bilan et un suivi sont souvent recommandés.
Une étude italienne a été menée sur 118 patients adressés pour incidentalome surrénalien et est publiée dans Eur J Endocrinol. Il s´agissait de 77 femmes et 47 hommes, âgés de 62 ans en moyenne, qui ont été évalués au début du suivi puis régulièrement pendant une durée médiane de 3 ans. Sur ce total de 118 patients, 6 avaient en fait une hypersécrétion minime de cortisol (syndrome de Cushing infraclinique) ce qui a justifié une intervention chirurgicale. Au début du suivi, 86 % (n = 102) étaient non fonctionnels avec les tests habituellement utilisés pour vérifier une sécrétion même minime de cortisol et 14 % (n=16) avaient un diagnostic de syndrome de Cushing infraclinique (sécrétion minime de cortisol).
Le groupe des patients ayant un syndrome de Cushing infraclinique était plus souvent dyslipidémique (50 %) en comparaison des patients ayant des adénomes surrénaliens non fonctionnels (23 %, p = 0.33). Au cours du suivi, la fonction surrénalienne est restée normale chez tous les patients qui avaient un adénome non fonctionnel, aucun ne développant une maladie endocrinienne fonctionnelle, qu´elle soit infraclinique ou patente. Le risque cumulatif d´augmentation de la masse surrénalienne était globalement faible (25 %) mais progressif sur 8 ans. Le syndrome de Cushing infraclinique a été confirmé chez tous les patients et aucun n´a progressé vers un syndrome de Cushing patent. Le risque cumulatif de développer une anomalie cardiovasculaire ou métabolique était globalement faible (22 %) mais progressif sur 8 ans. Quelques anomalies sont apparues chez les patients qui présentaient un adénome non fonctionnel (3 ont développé une dyslipidémie, 4 une intolérance au glucose et 3 un diabète sucré). Les patients qui avaient un syndrome de Cushing infraclinique et qui ont été opérés n´ont pas eu d´amélioration clinique significative.
En conclusion, le risque d´augmentation de la masse surrénalienne ou d´altérations hormonales ou métaboliques au cours du temps est faible. Une surveillance semble appropriée dans l´état actuel des connaissances même si des études prospectives sont probablement nécessaires pour établir l´évolution à long terme de ces patients, en particulier en terme métabolique, du risque cardiovasculaire et de leur relation avec la fonction endocrinienne.
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