L’erreur médicale n’est excusable que si tous les examens de routine ont été prescrits !

L’erreur de diagnostic devant des symptômes particulièrement difficiles à constater et à interpréter n’est pas une faute médicale ; encore faut-il que le médecin ait prescrit les examens « de routine » indispensables. C’est ce qu’a estimé la Cour de cassation, appelée à se prononcer sur le cas d’un médecin poursuivi par un patient dont il n’avait pas décelé le cancer de la vessie.

Consulté en raison d’hémorragies urinaires, le praticien avait prescrit échographie, urographie, scanner et, au vu des résultats, écarté le diagnostic de cancer. Il n’avait pas jugé utile, devant un patient « tabagique », d’ordonner une cystoscopie, examen jugé indispensable par les experts qui se sont penchés sur le cas, pour infirmer ou confirmer le cancer. Selon lui, cet examen « invasif », lourd et nécessitant une anesthésie présentait un risque et qu’il valait mieux l’éviter, à défaut d’utilité certaine.

Les juges lui ont donné tort, statuant que les recherches incomplètes, sans un examen « minimal et habituel », constituent une négligence, un « manque de précaution fautif » (Cass. civ. 1, 30.9.2010, n° 808).

› R. C.

Quotimed

Et si le patient est décédé sur table d'opération et il n'avait pas de cancer de la vessie ?

ReDoc a écrit:Et si le patient est décédé sur table d'opération et il n'avait pas de cancer de la vessie ?

bénéfice-risque...il fallait mesurer le risque en termes de probabilité...symptomes, patient tabagique etc etc...le médecin devait, après avoir effectué des examens de routine non-invasifs et éliminé la plupart des autres causes possibles, réévaluer la situation...
le juge aurait sans doute estimé que le geste opératoire était justifié, conformes aux données de la science, aux protocoles, aux CAT de consensus etc...
encore que le cas n'est pas simple, en l'absence de "critère de malignité" au scanner (souvent confondu avec "absence de malignité")...
bon quand on n'a pas le dossier en main on ne peut pas complètement se prononcer sur ce qu'il aurait fallu faire, l'article ci-dessus n'est qu'une sorte de résumé du dossier et du jugement.

la medecine est basée sur une présomption clinique et probabilité, il est toujours difficile de apprécier les évènement qui concourent à passer à coté d' un tel ou tel diagnostic.
je trouve pathétique ce qu' on voit aujourd'hui dans les cours de justice, on dirait que les medecins sont devenus des clients rentables.

anadilla a écrit:la medecine est basée sur une présomption clinique et probabilité, il est toujours difficile de apprécier les évènement qui concourent à passer à coté d' un tel ou tel diagnostic.
je trouve pathétique ce qu' on voit aujourd'hui dans les cours de justice, on dirait que les medecins sont devenus des clients rentables.

sans doute avez-vous raison pour beaucoup de ces procès, on ne peut que déplorer la judiciarisation excessive de la société.

mais, sans parler des erreurs médicales, il y a aussi ces patients qui se battent désespérément contre la logique médicale, à la recherche d'un diagnostic, malades et ne trouvant pas d'écoute ! jusqu'à ce que de gros dégâts se soient installés ou même jusqu'à ce qu'il soit trop tard.

allez faire un tour sur les sites de patients, par exemple de malades souffrant d'une pathologie thyroïdienne dite fruste, et vous verrez la plainte constante et justifiée de ne pas être entendus ou compris, traités par anti-dépresseurs pendant des années (avec les dégâts que tout cela suppose pour l'organisme) jusqu'au jour où, enfin, ils trouvent une écoute ; et ce n'est qu'un exemple de pathologie mal diagnostiquée et mal soignée par manque d'écoute.

parfois ils éprouvent une rage immense devant tout ce temps perdu, cette misère à vivre et cela se traduit en procès.

parfois aussi, le procès est dû à un manque d'explications de la part du corps médical, qui ne comprend pas toujours le "besoin de comprendre" du patient, c'est un phénomène que j'ai souvent rencontré.

ou le patient ou sa famille qui n'ont pas "entendu" que le geste médical comportait un risque, car qui peut "entendre" que le geste sensé guérir peut aussi tuer ? et lorsque le risque se réalise, il n'accepte pas la situation...