Le Figaro 05/11/2010
Une vaste étude génétique a permis de repérer les petites variations d'une protéine du système immunitaire qui expliquent pourquoi certaines personnes séropositives combattent efficacement la maladie sans aucun traitement.
On les appelle « les contrôleurs du sida ». Ces patients séropositifs parviennent à maîtriser naturellement le virus d'immunodéficience humaine (VIH) et ne développent donc aucun des symptômes de la maladie. Le mécanisme à l'origine de cette surprenante immunité naturelle, qui préserve moins de 0,4% des personnes infectées, intrigue depuis longtemps les médecins. Une vaste étude mondiale, pré-publiée en ligne par le magazine Science, a permis de réunir des données sur près de 1000 contrôleurs et 2650 malades. Les scientifiques ont ainsi pu isoler certaines variations génétiques expliquant le mystérieux phénomène.
«Sur les 3 milliards de nucléotides* du génome humain, seule une poignée explique la différence entre les personnes infectées qui vont rester en bonne santé et celles qui développeront la maladie si elles ne sont pas traitées», s'enthousiasme Bruce Walker, un des principaux auteurs de cette étude qui réunit plusieurs centaines de chercheurs. Ces quelque 300 différences génétiques se trouvent toutes sur le même chromosome. Les plus intéressantes d'entre elles ont été mise au jour sur le gène codant la synthèse d'une protéine impliquée dans le fonctionnement de notre système immunitaire et appelée HLA-B.
Une étape importante vers un traitement curatif
Celle-ci est un élément-clé du système de reconnaissance et d'identification des cellules humaines appelé système HLA. C'est grâce à lui (et parfois à cause de lui dans le cas des greffes) que notre corps reconnait les corps étrangers et les combat. Mais quand un virus pénètre dans notre organisme, il se «cache» dans une cellule dont il va modifier le mécanisme. C'est là qu'intervient la protéine HLA-B. Son rôle est de porter des morceaux des protéines synthétisées par le virus à l'intérieur de la cellule vers la surface. Le système immunitaire peut ainsi faire la différence entre les cellules infectées, qu'il va détruire, et les cellules saines, qu'il ne touchera pas.
Dans le cas du VIH, notre système immunitaire ne réalise pas correctement sa mission de détruire les cellules infectées. Les mécanismes en cause ne sont pas entièrement décryptés, mais il semblerait désormais que ce soit cette étape de présentation du virus au système immunitaire qui ne se déroule pas correctement. Sauf pour les contrôleurs dont les protéines HLA-B, légèrement différentes des autres, feraient correctement leur travail.
Ce scénario, s'il se confirme, est un élément-clé dans la compréhension de la maladie. «Il reste beaucoup de chemin à parcourir avant de pouvoir transformer cette découverte en traitement curatif ou en vaccin préventif, mais c'est une étape importante», conclut Bruce Walker.
* Les nucléotides sont les petites molécules constitutives de l'ADN : adénine (A), thymine (T), guanine (G), cytosine (C). L'enchaînement de ces «lettres» établit un code qui constitue le message génétique.
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Une vaste étude génétique a permis de repérer les petites variations d'une protéine du système immunitaire qui expliquent pourquoi certaines personnes séropositives combattent efficacement la maladie sans aucun traitement.
On les appelle « les contrôleurs du sida ». Ces patients séropositifs parviennent à maîtriser naturellement le virus d'immunodéficience humaine (VIH) et ne développent donc aucun des symptômes de la maladie. Le mécanisme à l'origine de cette surprenante immunité naturelle, qui préserve moins de 0,4% des personnes infectées, intrigue depuis longtemps les médecins. Une vaste étude mondiale, pré-publiée en ligne par le magazine Science, a permis de réunir des données sur près de 1000 contrôleurs et 2650 malades. Les scientifiques ont ainsi pu isoler certaines variations génétiques expliquant le mystérieux phénomène.
«Sur les 3 milliards de nucléotides* du génome humain, seule une poignée explique la différence entre les personnes infectées qui vont rester en bonne santé et celles qui développeront la maladie si elles ne sont pas traitées», s'enthousiasme Bruce Walker, un des principaux auteurs de cette étude qui réunit plusieurs centaines de chercheurs. Ces quelque 300 différences génétiques se trouvent toutes sur le même chromosome. Les plus intéressantes d'entre elles ont été mise au jour sur le gène codant la synthèse d'une protéine impliquée dans le fonctionnement de notre système immunitaire et appelée HLA-B.
Une étape importante vers un traitement curatif
Celle-ci est un élément-clé du système de reconnaissance et d'identification des cellules humaines appelé système HLA. C'est grâce à lui (et parfois à cause de lui dans le cas des greffes) que notre corps reconnait les corps étrangers et les combat. Mais quand un virus pénètre dans notre organisme, il se «cache» dans une cellule dont il va modifier le mécanisme. C'est là qu'intervient la protéine HLA-B. Son rôle est de porter des morceaux des protéines synthétisées par le virus à l'intérieur de la cellule vers la surface. Le système immunitaire peut ainsi faire la différence entre les cellules infectées, qu'il va détruire, et les cellules saines, qu'il ne touchera pas.
Dans le cas du VIH, notre système immunitaire ne réalise pas correctement sa mission de détruire les cellules infectées. Les mécanismes en cause ne sont pas entièrement décryptés, mais il semblerait désormais que ce soit cette étape de présentation du virus au système immunitaire qui ne se déroule pas correctement. Sauf pour les contrôleurs dont les protéines HLA-B, légèrement différentes des autres, feraient correctement leur travail.
Ce scénario, s'il se confirme, est un élément-clé dans la compréhension de la maladie. «Il reste beaucoup de chemin à parcourir avant de pouvoir transformer cette découverte en traitement curatif ou en vaccin préventif, mais c'est une étape importante», conclut Bruce Walker.
* Les nucléotides sont les petites molécules constitutives de l'ADN : adénine (A), thymine (T), guanine (G), cytosine (C). L'enchaînement de ces «lettres» établit un code qui constitue le message génétique.
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