Le ministre de la Santé, Djamel Ould-Abbès, a reconnu, jeudi, l’existence d’une pénurie de produits pharmaceutiques, après l’avoir longtemps occultée. Il n’implique, toutefois, guère son département dans cette crise, qu’il impute à une mauvaise maîtrise des commandes par les hôpitaux.
Après l’avoir occulté pendant des semaines, jusqu’à nier parfois son existence, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a fini par se rendre à l’évidence. Jeudi dernier, lors de sa visite au service des urgences médicochirurgicales infantiles du CHU Nafissa-Hamoud (ex-Parnet) d’Hussein-Dey, il a reconnu que le manque de produits pharmaceutiques dans de nombreux établissements hospitaliers est imputable “à une mauvaise planification, programmation et distribution”.
En clair, il a écarté totalement la responsabilité des services de son ministère des récurrentes ruptures de stocks des médicaments, souvent vitaux pour la santé publique.
Il a pointé, a contrario, un doigt accusateur en direction des distributeurs et aussi des gestionnaires des hôpitaux, qui ne maîtrisent pas, selon le membre du gouvernement, les commandes, qui sont faites, soit en dessous, soit en deçà des besoins réels des structures. Il a cité pour exemple
“75 000 boîtes de produits destinés à l’anesthésie et la réanimation se trouvant à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH, ndlr) sont périmées”. Il a précisé que “la péremption de ces médicaments est générée par les grandes commandes faites par certaines wilayas de l'intérieur du pays et qui dépassent leurs besoins. À la date de péremption, ces wilayas les renvoient à la Pharmacie centrale, causant ainsi des déséquilibres”.
À ce titre, il a estimé impératif de parer à cette contrainte, pour que “l'État puisse connaître les véritables besoins nationaux en médicaments”. Il a poursuivi en affirmant que “les médicaments ne seront désormais fournis que sur la
base d'un plan rigoureux et détaillé en fonction des commandes et des besoins”. Il a rappelé, au passage, que le budget annuel alloué à l’importation des produits pharmaceutiques s’élève à 1,6 million de dollars américains.
Il y a quelques jours, le directeur général de la PCH, le Dr Delih, a expliqué, dans une déclaration à l’APS, que les “perturbations” dans l’approvisionnement des médicaments sont provoquées par “la disposition du crédit documentaire (instituée par la loi de finances complémentaire 2009, ndlr) à laquelle doivent se plier les opérateurs qui fournissent ces médicaments aux pharmacies”.
Il a précisé que cette mesure rend la mission de la PCH très difficile. “La PCH n’est pas en mesure d’assurer l’approvisionnement et maintenir un stock de sécurité de médicaments pour une durée de six mois. La situation financière de la PCH ne lui permet pas d’assumer le rôle qui lui est dévolu.” La PCH peine, en effet, à recouvrer ses créances auprès des hôpitaux.
Il aura fallu l’émission de l’ordonnance du ministère de la Santé, exigeant des directions des structures hospitalières d’honorer, avant la fin de l’année, leurs dettes auprès de la PCH. Par ailleurs, le Dr Delih juge nécessaire de réserver aux médicaments un traitement particulier, en ce sens qu’il ne convient pas de “les soumettre aux mêmes dispositions que celles imposées aux autres produits importés”.
Souhila Hammadi
liberté du 27 Aout 2011
Après l’avoir occulté pendant des semaines, jusqu’à nier parfois son existence, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a fini par se rendre à l’évidence. Jeudi dernier, lors de sa visite au service des urgences médicochirurgicales infantiles du CHU Nafissa-Hamoud (ex-Parnet) d’Hussein-Dey, il a reconnu que le manque de produits pharmaceutiques dans de nombreux établissements hospitaliers est imputable “à une mauvaise planification, programmation et distribution”.
En clair, il a écarté totalement la responsabilité des services de son ministère des récurrentes ruptures de stocks des médicaments, souvent vitaux pour la santé publique.
Il a pointé, a contrario, un doigt accusateur en direction des distributeurs et aussi des gestionnaires des hôpitaux, qui ne maîtrisent pas, selon le membre du gouvernement, les commandes, qui sont faites, soit en dessous, soit en deçà des besoins réels des structures. Il a cité pour exemple
“75 000 boîtes de produits destinés à l’anesthésie et la réanimation se trouvant à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH, ndlr) sont périmées”. Il a précisé que “la péremption de ces médicaments est générée par les grandes commandes faites par certaines wilayas de l'intérieur du pays et qui dépassent leurs besoins. À la date de péremption, ces wilayas les renvoient à la Pharmacie centrale, causant ainsi des déséquilibres”.
À ce titre, il a estimé impératif de parer à cette contrainte, pour que “l'État puisse connaître les véritables besoins nationaux en médicaments”. Il a poursuivi en affirmant que “les médicaments ne seront désormais fournis que sur la
base d'un plan rigoureux et détaillé en fonction des commandes et des besoins”. Il a rappelé, au passage, que le budget annuel alloué à l’importation des produits pharmaceutiques s’élève à 1,6 million de dollars américains.
Il y a quelques jours, le directeur général de la PCH, le Dr Delih, a expliqué, dans une déclaration à l’APS, que les “perturbations” dans l’approvisionnement des médicaments sont provoquées par “la disposition du crédit documentaire (instituée par la loi de finances complémentaire 2009, ndlr) à laquelle doivent se plier les opérateurs qui fournissent ces médicaments aux pharmacies”.
Il a précisé que cette mesure rend la mission de la PCH très difficile. “La PCH n’est pas en mesure d’assurer l’approvisionnement et maintenir un stock de sécurité de médicaments pour une durée de six mois. La situation financière de la PCH ne lui permet pas d’assumer le rôle qui lui est dévolu.” La PCH peine, en effet, à recouvrer ses créances auprès des hôpitaux.
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